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Il était une fois des mesures !

C’est fou ce qu’on a enterré de projets depuis la crise de fin 2008, pour assainir et contrôler le monde de la finance !
C’est même en grande partie pour cela que François Hollande a été élu.
En Belgique, Di Rupo a trouvé la parade. On est trop petit pour partir en flèche. On voit le résultat dès qu’il a été question de raboter les intérêts notionnels, les journaux se sont fait une joie de l’écrire : on a déjà perdu une pincée de milliards d’euros, rien qu’en agitant la menace. Que serait-ce si on affichait une ferme détermination à mettre les banques au pas et supprimer les avantages des industriels, ne serait-ce que prélever des taxes de même importance sur le capital que sur le travail !
Alors, on ne fait rien. Sinon, promettre que dans deux, trois ou quatre ans, on allait procéder à des contrôles plus strict, lever les secrets bancaires, interdire l’accès aux paradis fiscaux par nos gros fraudeurs. Bref, dans ce domaine, tout est toujours pour demain ! Par contre, un tour de vis sur les chômeurs, c’est pour tout de suite.
Cependant, on dénonce. Di Rupo est passé maître dans la dénonciation en mettant le doigt sur ce qui ne va pas.
Une fois dénoncé « le scandale » est moins grave. Trois jours plus tard, on n’en parle plus.
Par contre, en France, la cote de popularité de Hollande est au plus bas, parce que les électeurs qui lui ont fait confiance se sentent floués.
On assiste à un accroissement de la dette, du chômage et d’une misère qui gagne jusqu’aux premiers échelons de la classe moyenne, en France, certes, mais aussi en Belgique.
Hollande ne peut pas dire comme Di Rupo que son pays est trop petit. Il aurait plutôt tendance à impliquer l’Allemagne dans sa perte de crédibilité.
« Nous ne pouvons rien faire sans l’accord de l’Europe », du coup voilà un autre pouvoir concerné, puisque l’Europe réticente à la politique de la France, c’est l’Allemagne qui en tire les ficelles, selon la gauche française. C’est plus astucieux que Di Rupo, mais cela revient au même.

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La toute dernière tuile, c’est un manque d'investisseurs pour la création d'une agence qui aurait concurrencé Moody's, Fitch et Standard &Poors. Les investisseurs ne sont pas fous. Ils ne vont pas aider à la création d’une Agence qui serait liée à l’Europe, ce qui pourrait l’amener à émettre des avis qui seraient par nature « influencés » par Bruxelles.
On voit bien que même pour les Agences, les pays sont incapables d’allumer des contrefeux.
C’est normal, dit-on dans les milieux intéressés, la liberté d’entreprendre sans aucune ingérence des Etats est la condition indispensable pour que le système fonctionne bien.
Ce type de raisonnement n’a garde de faire référence au sauvetage des banques en 2009 par les Etats. Il y aurait donc des bonnes et des mauvaises ingérences, les bonnes étant toujours celles obtenant la caution et l’argent des Etats sans aucune contrepartie, sinon celle de rembourser un jour, les mauvaises étant que les Etats deviennent les propriétaires des entreprises qu’ils sauvent, à défaut, en devenir des actionnaires prépondérants.
Pour la petite histoire, Markus Krall, partenaire du cabinet de conseil Roland Berger, se voulait le fondateur de cette agence indépendante, dont l’objectif était de concurrencer les trois grandes agences internationales de notation financière Standard & Poor's, Moody's et Fitch. Cet homme d’affaires ne partait pas les mains vides. Il avait l’approbation des chefs d’Etats européens et de la Commission de Bruxelles. Il y a donc eu quelque part, après les effets de manchettes, un coup de feu qui a fait s’envoler les initiatives de ces gens de pouvoir.
C’est le journal de l’économie, l’Allemand Handelsblatt qui l’a écrit hier.
Le projet n’est pas abandonné, mais il est mis dans un tiroir. Il y a beaucoup de chance qu’il y reste, comme tous les projets européens du genre.
C’est à se demander comment les puissances d’argent détiennent toute cette puissance ?
Tous les politiciens sont corrompus ?
Non. Je ne le crois pas.
Qu’ils aient peur de se lancer, c’est certain. L’esprit d’aventure n’est pas leur fort. Mais, outre la corruption, il y a d’autres facteurs qui prêchent pour l’immobilisme, à commencer par le plus important : les statuts de parlementaire et de commissaire qui entrent en jeu. Ces gens sont si bien payés par l’Europe et par certains pays de l’UE, qu’ils ne veulent courir aucun risque pouvant faire capoter l’intention de renouveler autant de fois leur mandat qu’ils le peuvent.
On se rappelle Gérard Deprez en état de panique, quand Didier Reynders, alors président du MR avait eu le projet de nommer à l’Europe quelqu’un de plus actif !
Ils sont à peu près de la même eau : dirigeants et parlementaires.
Que faire ?
Comment les travailleurs en parleraient-ils au Premier Mai, alors que ce sont les couards qui prendront la parole à leur place ?

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