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Elio s’affiche.

Tout au moins, selon la Dernière Heure, Di Rupo soigne sa pub.
Il le fait d’une manière injurieuse pour les non-avertis en communication. Le procédé est connu, on fait un tri de l’actualité politique ; puis on garde ce qui est bien pour l’image flatteuse que le public se fait du premier ministre.
Personne parmi les experts n’a vu dans cette pub déguisée, la part de mépris que l’on réserve à ceux que l’on veut séduire, pourtant bien réelle.
En effet, il n’est pas question de convaincre tout qui s’intéresse à l’actualité et qui est, d’une certaine manière, capable de démêler le vrai du faux. Implicitement, les tweets le reconnaissent. Ils semblent vouloir dire « À vous, on ne la fait pas ! Électoralement vous ne comptez pas. Je m’adresse uniquement aux demeurés qui sont, comme vous le savez, faiseurs de rois et faiseurs de partis. »
Le décryptage par des spécialistes pèche par l’absence de ce point de vue. Il est vrai que les spécialistes eux-mêmes prennent souvent le grand public pour une bonne pâte gobe-mouche.
Pour le reste, la com de Roublardo est assez bien décryptée et à travers elle, en filigrane à chaque tweet, se devine la silhouette de l’homme d’État, du fin renard des poulaillers des Maisons du Peuple, du petit caporal des bureaux du PS et du bon communicateur.
Frédéric François nous le chante, Roublardo nous aime à l’italienne.
Son premier décrypteur, chercheur (UCL, CELSA, LASCO), chargé de cours (IHECS), chroniqueur critique (Le Nouvel Observateur, Le Vif/L'Express, nonfiction.fr, Slate.fr), ex-eurocrate, non-politologue, c’est Nicolas Baygert qui n’y va pas par quatre chemins. A la lecture des critiques de Baygert sur d’autres sujets, celui-ci ne s’affiche pas précisément en homme de gauche, néanmoins, il voit juste.
Le staff qui s’occupe de la com de Roublardo n’agit pas d’initiative, le boss est derrière. C’est donc bien de lui qu’il s’agit et non de quelques aventureux stagiaires qui veulent se faire un nom.
« C’est une com résolument positive, proche du storytelling gouvernemental, dit M. Baygert. Il met en avant les success stories. Il crée une atmosphère positive autour de lui, sans hésiter à réécrire l’histoire puisqu’il ne cite pas les moments les plus durs. Il utilise une communication de marque, comme le font Adidas ou Coca-Cola. L’idée est d’assurer une présence globale sur les réseaux, même pendant les vacances. À tout instant, le consommateur est en lien avec sa marque. C’est le même phénomène chez Elio Di Rupo. »

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La Dernière Heure et Nicolas Baygert auraient également pu poser les questions qui viennent inévitablement à l’esprit. Ce staff fonctionne avec combien de personnes ? Comment et par qui sont-elles payées ? Si ce sont des membres du Cabinet du premier ministre, travaillent-ils à la com de Di Rupo en-dehors des heures de bureau ?
La carrière de l’ancien bourgmestre de Saint-Nicolas a été arrêtée à la suite d’une condamnation pour avoir employé des ouvriers communaux à sa propagande pré-électorale, pendant leurs heures de service.
Deuxième invité, Michel Hermans politologue belge à longue penne : licencié en Science politique et Administration publique de l’Université de Liège (1980) et Docteur en Science Politique de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne (1997), professeur un peu partout et quelque chose dans l’audio-visuel et spécialiste des médias.
« Il (Di Rupo) pratique la méthode Coué en répétant que tout va bien. En utilisant les réseaux sociaux, Elio Di Rupo s’adresse directement à la population et évite le filtre des journalistes. Grâce à Twitter, où l’on ne poste que des textes très courts, il a la possibilité de faire ressortir la substantifique moelle de son message. L’ombre de la N-VA pèse sur lui. L’objectif est d’éviter que ce parti ne soit encore davantage mis en avant. Louer comme il le fait des décisions collectives permet de dire : Serrons-nous les coudes et retrouvons-nous ensemble après les élections de 2014 pour former un gouvernement Di Rupo II. Sans la N-VA… »
Quand on fait un tour sur le site de Monsieur de Mons, il est vrai que l’on ne voit que lui posant à côté « du bon peuple qu’il aime tant ».
On n’a pas besoin de sortir de la Sorbonne pour dire avec Hermans que l’Illustre en fait trop, à la manière des anciens albums de photos où l’on ne voit que le grand homme de la famille. Cela fait penser à un député PS de Cointe, le docteur Minet, disparu en 96, qui avait envoyé une circulaire de propagande avec des photos de lui, le représentant à tous les âges de sa vie, à commencer par le premier à six mois, nu sur une peau de mouton !
Le staff de Roublardo devrait y penser !

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