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Un vilain nationaliste !

Le pauvre Rudy Demotte, lui si insignifiant, choisi par Roublardo justement parce qu’il est bien incapable de lui faire de l’ombre, fourré dans toutes les sociétés bourgeoises, les maçonneries les plus délirantes, discourant jusqu’au club Lorraine, si fermé aux idées de gauche, et cependant un Rudy moins connu qu’un Marcourt ! Et le voilà accusé d’être un nationaliste wallingant par Denis Ducarme, en somme, qui le dénonce dans les gazettes, comme s’il était un propagandiste attardé du MPW et d’André Renard !
Prétendre qu’il y a deux nationalismes et que le sien est un bon nationalisme, au contraire du nationalisme flamand, c’était une maladresse. Son intention était d’adresser un hymne à la Belgique, à l’unité bien bourgeoise, bien ancrée dans le terreau des Léopold, des Albert et aujourd’hui de Philippe.
Même maladroit, son hymne à l’amour était l’opposé d’un hymne à la haine.
Il voulait dire, voyez comme la Belgique est belle, le roi épatant, la reine merveilleuse. En pleine crise, au milieu du pataquès entre les furibards de la N-VA et les gothiques du CD&V, Rudy voulait planter sa petite graine de fils poli de l’ardente civilisation française, sans se douter que sa démesure rejoignait celle de De Wever. A l’instar de son chef Di Rupo, ignorant les souffrances du peuple pour les mondanités du socialisme de collaboration, il aurait pu feindre, exalter le travail, se montrer diplomate enfin, parler d’un avenir d’autant plus réjouissant que le présent est dans la merde !.
Rudy posait un acte de foi dans le Régime. Alors, que personne et surtout pas ses électeurs le lui demandaient. Le peuple réclame toujours un programme de gauche à la place de ce plan Marshall à la gloire du commerce de gros et de l’artisanat, au milieu de l’hécatombe des emplois.
« Les vertus » du passé n’ont jamais été rien d’autres que les chaînes du peuple.
Et voilà que Ducarme, l’enfant chéri des tricoteuses du libéralisme de pointe, tance le pauvre Rudy ! Sentencieux comme monseigneur Léonard le jour d’une masturbation non réussie, Ducarme rugit « Tous les nationalismes sont des venins », comme si le sien en rempart de l’État bourgeois n’était pas le pire !
Et tout ça à cause des Fêtes de Wallonie et du discours de Rudy, pour une fois prononcé ailleurs que dans les cercles BCBG !

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Et Ducarme d’enfoncer le clou, citant Mitterrand, il est vrai si peu socialiste, lui aussi et finir par une estocade : « Qu’un ministre-président wallon porte ce message, c’est plus qu’une maladresse, c’est une faute politique ! On ne peut pas laisser de telles dérives se produire. On ne peut pas banaliser ainsi le message de la N-VA. Le nationalisme, c’est ce qui peut conduire à la fin de notre pays ».
Ah ! s’il pouvait dire vrai et que Rudy Demotte soit l’homme providentiel qui mettrait fin à près de deux siècles d’injustices et de passe-droits !
C’est à cette réflexion que l’on voit bien que le président wallon est tout à fait incapable d’être l’homme dénoncé par le militant libéral.
On ne retiendra sur le théâtre des opérations en Wallonie que le mot théâtre.
En champion des tréteaux, Ducarme dépasse Demotte : prestance, culot, art de la scène, visage expressif surtout dans la colère feinte. Il descend d’une famille d’acteurs, comme les Brasseur ou les Sardou. Le Parlement est son Odéon et le Grognon, sa Comédie française.
Ducarme a tout et Rudy rien, que quelques mots assénés d’une très belle voix pourtant, mais pas de présence, un visage de craie, une taille médiocre, rien de ce qui pourrait faire un grand acteur, de telle manière que l’on se dise après Roublardo « Nous avons trouvé notre Louis Jouvet » !
Alors, le nationalisme de Rudy ?
C’est comme sur la cannebière au temps où les truands ne se canardaient pas dans tout Marseille : – Vé, Denis, tu pointes ou tu tires ? – Ho ! le pitchoun, tu peux pas sortir du jeu ? On te confond avec le cochonnet…

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