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Déconnade à l’italienne.

Avec la démission des cinq ministres du PLD (Peuple de la Liberté), c’est une grave crise de Régime qui s’ouvre en Italie
Dans l'après-midi d’hier, Berlusconi avait invité, dans un message adressé à Angelino Alfano, les ministres PDL à "évaluer l'opportunité de présenter immédiatement leur démission pour ne pas se rendre complices d'une ultérieure vexation imposée par la gauche aux Italiens".
La fronde des amis du "Cavaliere" avait été relancée mercredi ; les parlementaires du PDL avaient alors menacé de démissionner en bloc pour protester contre le vote attendu, le 4 octobre, d'une commission du Sénat qui doit déchoir Berlusconi de son mandat, après sa condamnation à un an de prison pour fraude fiscale. Le "Cavaliere" avait été condamné de façon définitive le 1er août à cette peine. Il avait jugé inique sa condamnation.
Depuis Sarkozy, cela devient une habitude des partis de la droite libérale, en Italie comme en France, de contester des jugements qui condamnent leurs leaders.
L’affaire du « mur des cons » du syndicat de la magistrature en France avait été l’occasion pour l’UMP de dénoncer en bloc toute la magistrature, accusant tout l’appareil de gauchisme.
En Italie la droite libérale vient de franchir un pas supplémentaire, non seulement les juges sont contestés, mais encore un parti politique faisant partie du gouvernement fait démissionner ses ministres en guise de protestation.
Et pour protester contre la condamnation de qui ?... un tricheur patenté, un escroc prouvé, un falsificateur professionnel des résultats financiers, un homme usant de son autorité pour faire sortir d’une garde à vue une call-girl mineure accusée de vol dans un grand magasin, un personnage enfin qui a corrompu, usé de son influence, joué avec le pouvoir de l’argent afin d’assurer son pouvoir sur les hommes, procédurier comme seuls les riches savent le faire, et inexplicablement adulé de ses électeurs, au point de se demander si les Italiens n’ont pas basculé dans l’adoration du Veau d’or, dans l’émerveillement pour la roublardise, le sans-gêne et le caractère voyou du personnage par l’abus qu’ils font des programmes de la télévision et de la presse berlusconiennes.
Et c’est pour cet homme là que des ministres démissionnent, pour mettre en péril une République mal en point.
Condamné à peu de chose, ayant réussi à faire effacer la plupart de ses méfaits en raison des longueurs des procédures, allant même jusqu’à faire changer la loi en sa faveur quand il était président du Conseil, alors que bien moins noirci que lui d’autres auraient attrapé sept ou huit ans de prison, il était enfin condamné par une procédure qui était allé jusqu’au bout à un an de prison. Trop vieux pour être incarcéré, il devait purger sa peine à domicile ou en effectuant des travaux d'intérêt général. Mais cette peine rend inéligible le milliardaire. C'en est trop pour le camp Berlusconi.

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Quand les gauches européennes étaient encore sceptiques sur l’avenir du capitalisme, les aînés des gaillards du genre, Berlusconi, Sarkozy, et quelques autres de l’Europe Centrale fraîchement ralliés à l’Europe, par exemple Rossen Plevneliev, etc. étaient plus discrets, moins revanchards, même s’ils étaient coutumiers des coups en douce. Maintenant que tout le monde vote à droite, que les partis socialistes ne sont plus ce qu’ils étaient, les voilà qui donnent de la gueule et bousculent les Institutions qui ne leur conviennent pas.
Pourquoi se gêneraient-ils, puisqu’on les laisse faire ?
Quand la vérité change de camp et qu’elle est du côté des menteurs, on peut s’attendre à tout.

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