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Le magot de Stefaan.

C’est ça, nous sommes tous de gros jaloux qui convoitons le pognon que nous donnons à Stefaan, puisque nous brûlons du désir de le reprendre.
Question : des gens qui donnent du fric, comment seraient-ils jaloux ? Sinon qu’ils ne voulaient pas le donner et que les têtes de gondoles les y obligent par force et par ruse. Comment s’appellent alors des gens à qui on prend de l’argent qu’ils ne veulent pas donner ? Des cons diraient Di Rupo, non des volés disent les électeurs.
Cette fable pour coller à l’actualité.
Voilà encore un procès de l’opinion qui manque de cible : celui de Stefaan De Clerck qui démissionne de ses fonctions d’homme public au Parlement.
Les faits :
Il quitte ses pantoufles molletonnées par ses électeurs, pour se chauffer cet hiver dans le grand bureau de la présidence de Belgacom en remplacement de Michel Moll, pressenti par les Chinois pour une nouvelle carrière.
Stefaan a dit, alors qu’on le pressait d’affirmer le contraire, « Non ! Je ne renoncerai pas à mes indemnités parlementaires. Parce que j’ai choisi de faire un pas de côté en acceptant de devenir président de Belgacom, je devrais renoncer à ce qui m’est dû ? Je ne comprends pas pourquoi».
Ils sont beaucoup à ne pas comprendre pourquoi on en veut à leur oseille. Si vous aviez vu la gueule de Happart se sauvant avec ses millions, vous auriez eu peur.
Ils iraient jusqu’au meurtre, parole !
A la suite des belles années où l’on jetait l’argent par les fenêtres nos parlementaires se sont sucrés sans que personne n’y trouve à redire.
Résultat des bienfaits du passé, Stefaan, le professionnel de la causette « pour le bien public », touchera une indemnité mensuelle de 9.000 euros brut durant deux ans et demi, total : 270.000 euros, plus son nouveau gros salaire de Belgacom, évidemment.
Par ses mérites, ses grandes qualités de manager ? Non. Par jeu politique, Stefaan est une personnalité du Christen-Democratisch. Parce que c’est au tour du CD&V de nommer une créature pour un grand poste.
Là, on touche au sublime. Il paraît que les autres supermen nommés à des directions prestigieuses, la poste, les chemins de fer, le sont eux, pour leur haute compétence. Le seul qui n’a pas besoin de l’être, c’est Stefaan.
C’est beau, c’est grand la Belgique ! On se sent tout chaviré d’orgueil d’en être.
L’altruiste Stefaan De Clerck considère ses indemnités comme un dû. Il trouve même que c’est raisonnable !
Il fait exactement comme Happart, qui s’est farci bien davantage pour sa retraite dans sa datcha du plateau de Herve.
Et ils ont raison et le public à tort de s’en prendre à eux !
Il faut s’en prendre au système et signifier à ces messieurs que l’austérité cela doit être pour tout le monde ou pour personne et qu’en conséquence il est urgent de réformer des lois si généreuses…
Elio, si tu m’entends ?
Les responsables se trouvent au gouvernement, Di Rupo n’a rien fait pour économiser l’argent public de ce côté-là. Chastel et les libéraux poursuivent les pauvres gens pour assurer le budget de l’État.
Depuis quand laisse-t-on subsister des droits inadaptés à la situation économique ?
Que quelqu’un ait le courage au parlement de déposer des amendements ou une nouvelle loi remettant les pendules à l’heure afin de mettre sur pied une nouvelle échelle des salaires, indemnités, pensions, etc. de nos honorables.

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Je sais, ce sera difficile à ces repus de voter une diminution de leurs propres revenus, plus difficile en tous cas que de voter des taxes pour se les garantir, mais c’est plus qu’une question de principe, c’est une question de survie de la démocratie représentative.
De Clerck, Happart et tous les autres profitent des largesses qu’ils se sont votées.
Celui qui aura le cran de se dresser contre son propre camp pour son honneur et sa dignité, aura mes suffrages.
Apparemment De Clerk ne sera pas celui-là
Il s’en va gaillardement reprendre la succession de Moll et émarger au tiroir-caisse de Belgacom, pour un traitement qui n’est pas précisément celui d’un chômeur remis au travail.
Passer d’un fauteuil à l’autre dans le cadre de la démocratie belge et avec l’appui des citoyens, même rouspéteurs, c’est un exercice moins dangereux que De Clerck veut bien nous dire. C’est surtout, n’ayons pas peur des mots, une bonne affaire pour lui et une mauvaise affaire financière pour nous.
Aux dernières nouvelles, il y renonce sans y renoncer. Il a des projets de placement, les bonnes œuvres en dernier recours et pile poil pour la sortie des journaux de lundi. Ce n’est pas volontaire, mais c’est toujours mieux que rien.

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