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Tu veux ou tu veux pas ?

Avec la défection des Britishs par un vote de leurs députés, voilà Obama flanqué du seul Hollande qui s’apprête - hésitant beaucoup – à envoyer quelques fusées éclairantes au-dessus de Damas sur ses intentions de marquer le coup, détruisant éventuellement quelques casernes dont les occupants sortiront des caves parfaitement indemnes.
Bien sûr gazer des populations est profondément dégueulasse. Mais, la guerre en elle-même ne l’est-elle pas ? Depuis l’Adolphe, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribu à la guerre. Se taper dessus en rase campagne, à la hache ou au Chassepot, c’est fini. Il est devenu dangereux de regarder de l’autre côté du fossé assis dans l’herbe, les professionnels mourir en défendant leurs couleurs.
Faut-il rappeler qu’en un seul coup de guerre sale, un avion US a fait cent mille morts, c’est-à-dire autant que toutes les victimes de la guerre en Syrie ? C’était à Hiroshima !
Alors, le sarin…
Pour autant, faut-il ne rien faire et laisser Bashar Al-Assad impuni ?
Si on complète la question par …tous les autres tyrans qui confisquent le pouvoir à leur profit et envoient à la mort ou à la prison, la partie de la population qui résiste, on n’a pas fini journée ! Il y a du monde.
Parce que c’est ça la question.
On ne peut pas faire la gueule à Bashar, comme le fait Didier Reynders aux noms des Belges, puis aller serrer la main de Joseph Kabila et de presque tous les roitelets d’Afrique et d’Arabie.

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Pour autant, faire comme la Chine et la Russie, à propos de Bashar « est-ce une loi plus sage » comme écrivait La Fontaine, à propos du Chat, de la Belette et du petit Lapin ?
Je ne sais pas. Les avis des Occidentaux sont partagés 50/50, entre interventionnistes et pacifistes.
La guerre de Bush en Irak a inoculé une forte dose de scepticisme. Powell brandissant à l’ONU une petite fiole attestant de la fourberie de Saddam Hussein et qui ne contenait qu’un étron matinal du brave général, parvint à convaincre les foules. Cette duperie a laissé des traces. Et si encore cette imposture, avait été absoute par l’avènement de la démocratie en Irak, à la suite de la guerre éclair des Alliés ! Même pas…
Hélas ! on suit dans la presse l’évolution de la « démocratie » irakienne par les explosions quasiment quotidiennes dans ce charmant pays.
Pour revenir au cas Syrien, faire des effets de manche en « interdisant » les armes gazières ou microbiennes et puis la chose étant dûment constatée, ne rien faire, est un sommet de contresens débouchant sur une lourde faute politique.
Le gouvernement belge, éminemment suiveur de l’américain, a bel et bien soutenu les dictateurs dits "laïcs" au Maghreb et au Machrek contre la menace des islamistes radicaux. Cela n’a pas servi à grand-chose.
Dans le micmac Syrien, face à l’armée de Bashar, il y a les bons opposants les laïcs et les moins bons le Hezbollah et le Hamas, enfin les pires qui se recommandent d’Al-Qaïda.
Ne voit-on pas que cette Région est tombée dans des travers que nous avons connus au temps de nos guerres de religion ? Et nous qui ne comprenons rien à rien, nous accueillons avec des révérences et des salamalecs en signe de bienvenue une nouvelle poussée du totalitarisme religieux !
Oui, Bashar est un tyran, un parfait dégueulasse de nettoyer le quartier Nord de Bagdad au sarin. Mais le camp d’en face ne vaut guère mieux, envahi par la faune des croyants, des vociférateurs de Dieu, mille fois plus criminels et scélérats que nos anciens curés et inquisiteurs.
Alors, faut-il être fataliste à l’instar des policiers marseillais et dire qu’ils s’entretuent, que cela ne peut que diminuer le nombre de voyous, trop nombreux sur cette planète ?
N’est-ce pas aller vite en besogne en confondant les gangs et les peuples ?
Le pacifisme procède du même raisonnement. Il allie anti-américanisme et bonne foi, dans un cocktail où plus personne ne sait où situer la morale.
Pendant ce temps, le gaz sarin a tué et tuera sans doute encore.
Le clou dans la chaussure, c’est la guerre qui se poursuit et gagne du terrain. Elle a déjà atteint le Liban, tandis que l’armée turque ne dort plus que d’un œil.
Il y a autant de risques à ne rien faire, qu’à faire. On le voit bien chez nous, lorsque nous faisons la cour aux « bons » musulmans espérant qu’ils nous protégeront des mauvais, nous ne faisons rien d’autre que diminuer l’influence de la laïcité qui devrait être prépondérante, alors qu’elle bat en retraite partout.

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