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Barak qui ?

Barak Obama aura déçu plus de monde qu’il n’en aura convaincu à l’issue de son dernier mandat, non seulement dans son pays, mais encore ceux qui s’enthousiasmaient pour lui en Europe.
Le Président des États-Unis fera probablement sa dernière visite en Europe en février, lorsqu’il se rendra à Bruxelles pour rencontrer les chefs d’État de l’Union européenne et ses dirigeants. Pour l’occasion ce sera le moment d’une sorte de résumé de ce qui n’a pas été fait et même de ce qui a été raté Outre-Atlantique, dans le cadre de ce mandat.
Il est quand même paradoxal dans ce pays si prodigue en sentiments de la liberté, qu’il soit autant préoccupé d’utiliser des méthodes de gestion si éloignées des libertés fondamentales.
Les Européens sont au premier chef les victimes de cette hypocrisie. Les révélations de l’espionnage de la NSA de tous les citoyens européens à commencer par leurs responsables sont proprement hallucinantes et n’ont été que modérément condamnées par Barak Obama, au point qu’avec les progrès des techniques, la NSA soit encore plus efficace dans les années à venir.
Ce qui n’a pas été dit dans les « regrets » de Barak Obama concernant cet espionnage, c’est le formidable intérêt que l’industrie américaine en retire sur les recherches et les techniques de production, les brevets et le développement dans leurs applications industrielles. Il est évident que la NSA partage ses découvertes d’espionnage systématique avec les grands groupes de l’aviation, de l’automobile, de l’industrie lourde et pétrolière, etc. des USA.
Quant à l’espionnage des citoyens américains par la NSA, c’est l’arroseur arrosé et qu’il faille en arriver à contrôler tout le monde pour une poignée de terroristes, en dit long sur l’incapacité de ce système à s’ouvrir sur une vraie liberté. La NSA a bien violé la loi entre 2008 et 2011, en interceptant illégalement des courriers électroniques d'Américains sans liens avec le terrorisme. Et, mine de rien, malgré tout, ça continue, selon Snowden, mais en plus feutré.
L'année 2013 ne sera pas retenue comme la meilleure du Président. Son record d'impopularité 39% d'opinions favorables, en dit long.

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Malgré des annonces terrifiantes sur l’usage des armes à feu par l’exploitation des faits-divers, le débat sur la légalité des armes aux Etats-Unis n’a pas évolué. Les « mesures significatives » que Barak Obama réclame dans ses discours ne servent à rien. L’Américain moyen entend s’équiper et un immense arsenal qu’il est impossible de quantifier est aux mains des particuliers. Un plan prévoyant de nombreuses mesures, notamment la généralisation des contrôles d'identité et des antécédents judiciaires et psychiatriques avant l'achat de toute arme, n’a pas pu être appliqué, en partie, à cause des usages liés aux conditions de détentions d’armes particulières à chaque État.
Échec d’Obama aussi dans la guerre diplomatique entre la Russie et les USA concernant la Syrie. Les événements sembleraient donner raison à Poutine et Bachar El Assad passe désormais pour un rempart à l’expansion de l’intégrisme musulman d’Al Qaïda, même si l’affichage qu’il n’est qu’un dictateur sanguinaire persiste. L’intervention américaine en Irak et l’éviction de Saddam Hussein donnent évidemment à réfléchir sur les conséquences d’une action militaire en Syrie.
Les séances de muscu avec la promesse d’une exclusion de l’aviation syrienne du ciel et les « révélations » sur l’emploi des armes chimiques du Régime ont disparu du discours américain, comme dans celui du président Hollande pour la France.
Autre fiasco de la politique de Barak, la crise interne sur le budget de l'Etat fédéral. On se rappelle le "shutdown", le chômage technique pour une partie des employés de l'Etat et la fronde des Républicains s’opposant directement au Président.
Obama allait imposer une réforme de la santé permettant une couverture santé pour les plus démunis. C’était la pierre angulaire de sa réélection. L'"Obamacare" débuterait le 1er octobre 2013. Les pauvres n’ont rien vu. Les puissants intérêts des holdings de la santé et des produits pharmaceutiques ont triomphé. Barak Obama a fait machine arrière.
Comme quoi on peut être un président « attendu » dans l’enthousiasme et finir dans la catégorie des « has been » comme les Bush père et fils.
Restent les difficultés dans le camp Démocrate, la prochaine élection du candidat à la présidence en promet pour celui qui sortira leader à l’issue des Conventions. La difficulté sera de faire oublier les ratages d’Obama. Si, comme on le croit, c’est Hilary Clinton, le poste suprême n’est pas encore gagné.

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