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Éristique.

Faisons la courte aujourd’hui, après le vaudeville d’hier.
D’où nous vient un engouement irraisonné pour un personnage connu ?
Les fans de chanteurs/euses, de vedettes de cinéma, d’hommes politiques, auraient parfois difficile d’expliquer cet engouement. Plus complexe encore, cette attirance/répulsion qu’on éprouve parfois pour des personnages haïs par une large partie de la population.
Je ne suis pas sûr qu’Hitler ait uniquement des admirateurs pour le nazisme dont il est l’incarnation, mais plutôt pour la fascination que sa personnalité exerce sur certains esprits.
L’immaturité quasiment générale d’aujourd’hui autorise à se demander combien de temps encore le pouvoir va contenir les populations dans les limites qu’il a arbitrairement fixées ?
C’est ainsi que moi qui ne suis pas tombé de la dernière pluie et à qui « on ne la fait pas » – enfin l’ai-je cru longtemps – j’ai un côté admiratif pour des personnages que, dans mon fort intérieur, je trouve odieux, voire nuisible !
Je n’en citerai que deux – je passe sur la connotation sexuelle qui me fait repousser/désirer certaines bécasses de l’actualité – pour épingler Bart De Wever et Dieudonné n’Bala : un nationaliste d’extrême droite et un raciste frustré, deux piliers du star-system !

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Probablement, trouvé-je dans le premier un dénonciateur hors-pair d’une Belgique que je combats, alors que sa démagogie et ses intérêts cachés en ont fait un politicien sans scrupule, pire ennemi des faibles dans sa poursuite haineuse du chômeur et de l’oisif sans fortune, un nationaliste imbécile que je condamne au nom de l’universalité humaine.
Quant au second, bateleur tenace et émérite, dans la jubilation à son discours j’en oublie son côté marchand de soupe, son insistance lourde à mettre dans le même sac la juiverie internationale dans sa vindicte à l’encontre de quelques Juifs qu’il n’aime pas et qui le lui rendent bien, et enfin, ce côté « martyr plaignez-moi » qu’il reprend aux mêmes.
Je crois pouvoir relier entre eux ces deux personnages par l’effet qu’ils me font. Leur point commun : ils font chier les tenants de l’ordre établi. Dans le fond, ce que j’admire en eux, ils sont parvenus à se faire détester de tout ce que je déteste moi-même, d’où une connivence implicite de moi à eux !
On pourrait écrire autrement que « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », quoique le mot « amis » en l’occurrence ne soit pas la juste expression, puisqu’il m’arrive sans doute d’exprimer toute ma réprobation d’un Bart De Wever, ultra libéral et d’un Dieudonné mettant le prix des places de ses spectacles à 20 et 40 euros, avec l’intention de se faire des ronds touchant des clientèles Lepéniste et anarchiste, dans une pluralité étrange d’intérêts contradictoires.

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