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Ipséité du capitalisme.

Di Rupo, de l’air sérieux d’un vieux cabotin, a déclaré dimanche à un Vrebos, la tête probablement à Sotchi : « les chômeurs exclus en 2015 toucheront plus au CPAS que leurs indemnités de chômage ! ».
Le Premier ministre se rend-il compte de ce qu’il dit ? Il aurait donc roulé Wouter Beke et Alexandre De Croo lors des négociations pour la formation de ce gouvernement ! Il est vraisemblable que pour se dédouaner Di Rupo est prêt à tout.
On ne va pas s’éterniser à prouver le contraire, sinon qu’il aurait raison dans un cas sur dix et que le but de cette nouvelle réglementation est double, diminuer le nombre de chômeurs et faire payer par les familles des exclus, l’aide de l’État qu’on leur refuse.
Reste à oublier au plus vite, le devenir d’exclus qui disparaissent dans la marginalité, qu’on ne retrouve dans aucune statistique, sinon celle des tribunaux.
A Mise au Point, toujours ce dimanche, Olivier Maroy a buté comme les intervenants sur l’ipséité du capitalisme. Là-dessus, pas un mot. Même Hedebouw du PTB s’est abstenu de toute allusion qui pourrait entraîner une perte d’électeurs.
Pourtant elle vient à l’esprit.
Le chômage en Belgique n'a jamais été aussi élevé des dix dernières années, soit 8,7 % de la population active. En 2015, le chômage augmentera légèrement, malgré la disparition de 50.000 voire davantage de demandeurs d’emplois renvoyés vers les CPAS.
Voilà pourquoi le système capitaliste ne convient plus et même est devenu un frein aux activités de la population !
Si 610.893 chômeurs selon les chiffres patronaux constituent 8,7 % de la population active, pour revenir aux années de prospérité, c’est-à-dire à un chiffre qui tourne autour de 5 %, il faudrait trouver du travail pour 3,7 % de chômeurs inscrits, soit 259.805 travailleurs.
En chiffres ronds, 260.000 emplois signifient la création de 52.000 petites PME de 5 personnes ou 26.000 de 10 ou 2.600 entreprises de 100 personnes ou 520 de 500 travailleurs !
Qui croit réellement cela possible ?

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La crise a enrichi certains, elle a diminué le train de vie du plus grand nombre, si bien que retourner la conjoncture par une relance de cette ampleur est impossible.
Si on ne tient pas compte de cela, on escamote les données essentielles du chômage.
Pourquoi ce débat si nécessaire n’aura jamais lieu ?
C’est une question que l’on devrait poser à nos dirigeants.
La réalité ne leur apparaît que sous le joug d’une économie que personne ne tente vraiment de comprendre. Il n’est jamais question que « de faire avec ce que l’on a ». Dans ce domaine l’Allemagne est championne : des temps partiels comme s’il en pleuvait, des petits boulots sans promotion ni avancée des salaires, bref un appauvrissement général de la population, mais sagement mesuré et sans excès de souffrance, par petites étapes et sans émeute !
C’est l’histoire d’une chaussure trop étroite. On s’y habitue progressivement. Ça fait mal au début. Quand la douleur est trop vive, on saute dans des pantoufles. Le lendemain, on recommence et ainsi de suite jusqu’à supporter les godasses. C’est ça la méthode allemande. C’est aussi celle du gouvernement Di Rupo.
Le point de vue des patrons est différent. Le système est excellent. Le capitalisme est le meilleur moyen d’atteindre au bonheur, etc.
Voilà comme la FEB voit le bonheur en 2014.
« La dégressivité des allocations de chômage en Belgique est trop faible. La Belgique possède à la fois le régime de chômage le plus onéreux d'Europe et l'un des systèmes de chômage les plus passifs. » Etc.
Les débats sur la question majeure du chômage et donc de l’occupation des gens ne sera qu’une vaste supercherie, tant qu’on n’aura pas intégré dans l’équation, une réflexion sur le système.
La démocratie ne poursuit qu’un grand dessein : celui de rendre heureux le plus de gens possible. Tout système qui sort de ce but à atteindre n’est pas une démocratie.

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