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Déçu ou déchu ?

L’imposture des médias est à son comble et éclate à chaque journal télévisé, à chaque gazette vendue. Ce samedi encore, on a eu droit à un festival de contrevérités et d’une fausse hiérarchie de l’info. La priorité n’est-elle pas sur RTL/RTBF le début des vacances de Pâques et la « ruée sur nos plages » avec un passage obligé à Zaventem ? Après le délire, la miss de service nous fait 30 secondes sur le défilé des syndicats protestant à Bruxelles contre la manière dont l’Europe gère la crise. Qu’est-ce que RTLetc a vu de ces protestataires ? Un groupe de dockers anversois et une gérante de teinturerie qui a vu sa vitrine brisée par un pavé, rien sur les revendications et aucune interview dans le défilé, nada sur l’Europe !
On doit s’informer ailleurs, sinon, on ne saura rien.
Quand bien même le pays serait près d’exploser, nous aurions droit au reportage des maisons de villégiature au bord des lacs de l’Eau d’Heure.
Le décalage est dramatique. L’information angélisée par les trucages et les honteuses tromperies d’une plaisanterie qui tourne à la Propaganda Abteilung.
Pourtant, parmi les croûtons passifs qui béent devant tant de faux décors, il y a autour d’eux, des gens qui autrefois gagnaient leur vie correctement, avaient une famille et une voiture pour emmener les enfants le dimanche à la campagne. Ils sont déclassés, comme l’ouvrier d’une petite entreprise qu’on remercie et qui se voit à la rue, sans espoir de retrouver jamais un job où il ne sera pas humilié.
Et ces gens qui sont du jour au lendemain dans l’impossibilité de vivre décemment, survivent dans la précarité et l’indifférence générale. Que deviennent-ils ? On s’en fout !
Les survivants, ceux qui jusqu’à présent s’en sont bien tirés, plus par chance et parce qu’ils avaient des parents prévoyants, de bonnes études faites, se mettent la tête dans le sable, en priant secrètement pour que la malchance ne tombe pas sur eux. Ils s’endorment devant leur télé ou le nez dans les feuillets du journal le Soir ; moyennement rassurés quand même, tant les mensonges deviennent gros, tant les lacs de l’Eau d’Heure, c’était déjà l’année dernière le reportage du premier jour des vacances de Pâques. Ils savent aussi que demain, Hakima ou quelqu’un d’autre fera le bilan des Hôtels de la Côte, pour dire, comme si elle parlait d’un important événement, que les Hôtels affichaient complets.
On ne croirait pas que le pays est par terre, que les politiques ont tout faux et qu’on est à deux doigts d’une grosse déprime générale !

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Voilà comme ils sont nos élus : ils mesurent tous l’ampleur de la crise, le gravissime échec du système, mais c’est entre eux, dans une sorte de local privé dans lequel nous n’avons pas accès. Et ce club très fermé nous délègue à la téloche un docteur Tant-Mieux RTBFetc, aussitôt relayé entre les lacs de l’Eau d’Heure et la lettre de Paola à son fils, qui voit l’aide de camp de la chose licencié par le roi Philippe, de sorte que le docteur Tant-Mieux rassure, soulage, endort entre ces deux énormes nouvelles.
Demain, je fais l’impasse, je n’ouvre pas la télé, quant aux journaux, ce n’est pas un sacrifice, ils ne sortent pas le dimanche !
Alors quoi, c’est si difficile que ça de dire qu’on est dans la merde, que le système ne vaut rien et que nos élites en politique se débrouillent comme des manches ?
Parce que, si on ne le fait pas savoir, ça va être pire et ce sera la constipation, l’occlusion, peut-être la mort !
Allez quoi… les mickeys, un peu de courage nom de dieu… au nom de la clause de conscience.

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