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Magnette & De Wever reboot’s

Le sujet est à souffler par terre n’importe quel électeur avisé en quête d’infos sérieuses : qui a gagné le débat entre Paul Magnette et Bart De Wever, le mardi 13 mai sur les antennes de RTL-TVI ?
Les stratèges de la brosse à reluire s’interrogent.
Depuis la semaine dernière, on nous vante le fameux duel. Aujourd’hui, « Le Soir » consacre son 11 h 02 à la confrontation « suprême »
Les fabricants de people se foutent des gens dans les grandes largeurs.
Des deux démocraties incompatibles, celle de Bart De Wever et celle de Paul Magnette, c’est le type même du château de sable que des enfants construisent sur une plage à marée basse.
Rien ne résiste à la mer des intérêts et en plus, comme ils sont copains comme cochons et que leur différence passe comme un fil dans le chas d’une aiguille, ne vous en faites pas pour eux, ils survivront après les élections.
Ces deux là sont du même parti, procèdent du même système. Ils bâtissent leurs différences sur des détails. Le plus important pour ces nouveaux messies, n’est-ce pas de coller au système économique, de s’intégrer à l’Europe et de rembourser aux prêteurs les dettes qu’a faites la Belgique en notre nom ? Ce n’est pas rien. C’est l’essentiel.
Que le socialisme soit démissionnaire de son idéal, que le nationalisme veuille bien dialoguer avec la droite classique, qu’est-ce c’est que ce cirque ? Ces beaux messieurs sont tous les deux enthousiastes du système capitaliste !
Ceux qui font abstraction des clichés et des appartenances pour rire, sont quand même au courant : c’est le camp du socialiste, dans la législature qui s’achève, qui a aggravé la situation des chômeurs en posant des conditions d’octroi d’indemnités plus restrictives, laissé les pensionnés modestes dans une situation précaire en osant réclamer à ceux qui ont une retraite d’environ 1.000 euros, une taxation annuelle d’un mois de leur retraite, faisant d’eux, les pensionnés les moins bien lotis du noyau européen dont la Belgique fait partie. C’est quand même durant la législature de Di Rupo que les écarts entre les plus riches et les plus pauvres se sont aggravés de façon alarmante que les indemnités du personnel politique contredisent par les chiffres, les efforts que la Nation serait censée faire pour se redresser. Alors quand Magnette fait des comparaisons avec les propositions de De Wever, il devrait moins la ramener. Et sans vouloir applaudir aux « réformes sociales » de la N-VA, si elles sont défendues comme le PS a défendu les siennes dans le gouvernement qui s’en va, le cirque flamingant tonitrue beaucoup, et finira peau de balle en réformes, par fouiller les poches flamingantes ou chômeuses.
Quant à la division Nord-Sud sur la question communautaire, ce n’est ni Magnette ni De Wever qui l’ont inventée.

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Qu’est-ce qui a fait capoter la grande grève de 1968 ? Si ce n’est cette différence qu’on semble redécouvrir, tant elle a été mise sous l’éteignoir socialiste en Wallonie et prudemment confiée aux cathos chez les Flamands qui l’ont laissée pourrir, jusqu’à ce qu’un aventurier nationaliste s’en empare ?
Ni Magnette, ni De Wever n’ont une vision exacte de la question communautaire.
Sous l’effet anesthésiant d’un socialisme qui s’est récemment découvert libéral, alors que le libéralisme à l’américaine est chevillé aux corps des dirigeants depuis plus de cinquante ans, le Wallon est devenu pantouflard et a troqué en cours de route, son coq rougi au sang des luttes pour une poule au pot. L’esprit n’est plus à la francophonie et aux attaches avec la France, la vraie patrie des Wallons. Le Flamand, lui est resté nationaliste. On sait encore l’écorcher vif en lui suggérant que les partenaires du Sud sont arrogants et fainéants. Son vrai destin, c’est une Région autonome rattachée aux Pays-Bas.
Dans le 11.02 du Soir, Véronique Lamquin a perdu de vue l’espèce de bipartisme que pourrait constituer la mainmise de De Wever sur les Flamands et de Di Rupo sur les Wallons, imitant en cela la France avec la malencontreuse politique PS contre UMP, compliquée en Belgique par deux partis dans deux Régions différentes.
C’est la question du royaume et de la dynastie qui reste la plus délicate. Le PS s’est découvert une vocation royaliste depuis Di Rupo, après avoir étouffé le sentiment wallon d’appartenance à la France. Le chef de la N-VA a envie de revenir à la splendeur de la Flandre sous Charles Quint. Bart de Wever ferait une sorte d’Archiduc Albert, ce dernier devait son pouvoir sur les Pays-Bas à son oncle Philippe II. La coïncidence patronymique ne s’invente pas.
Enfin, il reste le principe d’économie libérale que les deux formations partagent. Et c’est là l’important, comme diraient les banquiers qui rient sous cape de voir leurs marionnettes si bien écoutées et applaudies par les téléspectateurs qui étaient un million, a-t-on dit.
Merveilleuse combine du système qui fait croire aux gogos que voter dans son coin pour le parti dominant est la meilleure affaire du siècle.
Notez que le plus fort des deux est encore Magnette. Il va finir par faire croire qu’il défend les petites gens et la Wallonie. Ah ! il est fort…

Commentaires

Sorry Marcel, mais la grande grève, c'était durant l'hiver 60-61.

C'est exact. Merci Gaston.

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