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La politique aux 421.

Ça carbure ferme dans les partis. C’est lors du premier mois suivant les élections que les emplois se déterminent dans les instances dirigeantes. C’est comme si un employé de chez Carrefour hésitait entre rempiler ou s’arranger pour être aux caisses chez Aldi, et qu’il aurait la faculté de discuter le coup avec différents employeurs possibles, alors que dans la vraie vie, il se ferait jeter du bureau de la direction. Dans le monde éthéré où tout est sans importance, quitte à nous gouverner n’importe comment, puisque nos émirs ne sont pas responsables et leurs vizirs non plus, c’est Laurette Onkelinx qui descend les étages pour faire la bise au bas des escaliers à ceux qu’elle consulte, afin de savoir ce qu’ils pensent de leur préavis ou de leur réengagement.
D’autres, n’ont plus rien à négocier, mal placés sur la liste par leur chef de parti. Vicieusement posté aux places de combat, ils mordent la poussière sous l’œil amusé de celui qui a établi la hiérarchie des places. Enfin, très peu seront chômeurs. La politique qu’on dit un monde impitoyable, ne l’est pas pour elle-même. Elle est plus douce avec ses chômeurs qu’avec ceux du privé. Il faut voir la liste des douceurs et parachutes de soie dont un sortant malheureux est pourvu.
Un qui s’en fout, c’est Charles Picqué, pourtant par souci de convenance avec les entreprises, il conjure la droite d’embarquer le PS dans tout nouveau gouvernement fédéral. Sous-entendu que le PS dans l’opposition ne laisserait rien passer d’antisocial, tandis qu’au gouvernement, Di Rupo est là pour affirmer qu’il a tenu, tout au long de la législature qui s’achève, un discours ferme pour une politique de rigueur, entendez par là qu’il a serré la vis aux petites gens et permis à l’industrie et au commerce de gros de se déboutonner à table après repas et dégustation des vins.
Une nouveauté, on peut demander à effacer ses recherches sur Google moyennant le remplissage d’un formulaire. On appelle ça le droit à d’oubli. Des qui n’ont pas besoin de formulaire, ce sont les Écolos. Bon sang que ça s’oublie vie un parlementaire ou son employé qui disparaît. Des urnes ou comme Dehaene au cimetière, il est tout de suite sans voix.
On fait bien des histoires pour rien. Emily Hoyos et Olivier Deleuze ont plutôt raté leurs mandats. Ils n’ont pas bien vendu leurs salades écologiques. Quelle idée aussi, dans un monde matérialiste, individualiste, productiviste de tenir des propos légers sur la nature, le réchauffement, les éoliennes, comme si les forêts n’étaient pas faites pour être dévastées, les océans pollués, les pétroles siphonnés là où ils se trouvent et les schistes fracturés !
Est-ce que Di Rupo a l’air d’un protecteur des baleines ? D’accord si on le lui demandait, il se ferait photographier un panda en peluche sous le bras ; mais il n’est pas question, alors que son bilan est déjà désastreux, d’encore l’alourdir de ces bêtises du climat ou de la montée des eaux.

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Notez qu’il a raison, les grands pays sont les premiers à s’en tamponner, qu’est-ce qu’un pays comme la Belgique peut faire, à part trier ses déchets et collecter les encombrants ? Pieter De Crem ne peut pas envoyer un seul soldat surveiller la forêt amazonienne ! Deleuze-Hoyos, peut-être, quand ils seront déchargés de leur présidence bicéphale ?
À propos de bêtise, on se demande comment Superman ne s’est pas fait rabroué par la Commission à Bruxelles. Le sire de Mons a fait filer la dette, aucune vraie mesure d’économie n’a été entreprise dans les pouvoirs publics et le chômage est toujours de 25 à 40 % chez les jeunes des grandes villes.
Pendant que De Wever fait ses trois petits tours avant d’aller chez le roi pour expliquer qu’on ne veut pas de lui, Di Rupo croit qu’on va le rappeler aux affaires, que sa politique du surplace est un cas d’école et qu’il va marquer le siècle politique de sa présence.
Question pognon, on n’est pas encore inscrit dans le rôle de paiement au ministère des finances que déjà les nouveaux élus s’impatientent. Quand toucheront-ils leurs premières indemnités ?
Maroy a des traites, il a des bouches à nourrir. C’est bien tout ça, la Région. Mais l’employé payeur n’y est pas considéré avec le sérieux de celui du Fédéral. Avec les économies qu’il va falloir faire, Maroy pourrait toucher avec retard l’argent qu’on lui doit déjà.
Rollin fera la soudure entre le traitement du syndicat chrétien et l’indemnité européenne. C’est lui qui a le meilleur rôle. Il peut de chez lui lire son courrier en pyjama et prendre une chaîne comme Euro News pour rester au courant. Personne ne lui dira rien, si on ne le voit jamais à Strasbourg. Du reste, madame Delvaux convenait si bien, que si Rollin s’y pointe, il pourrait recevoir des coups ! Lutgen a des obligations envers lui, sans doute un dossier qui traîne. Sinon, on ne comprend pas, à moins qu’avec Anne… enfin, on ne sait pas.
Demain, il faudra être plus sérieux.
Aujourd’hui les élus décompressent. On consulte les offres de cumul. On roule les affiches qui n’ont pas servi. Les plus malins, comme Marcourt, n’ont pas fait imprimer le numéro attribué directement sur la grande affiche, mais sur une plus petite qu’on colle en-travers. Ces élus sont parmi ceux qui sont les plus économes et qui conservent le plus d’espoir pour dans cinq ans. En outre, ils conservent sur le papier un certain air de jeunesse. L’inconvénient, c’est le chair et en os. « T’as vu sa gueule, disent les effrontés, le mec fait plus vieux au naturel » !
Il y a dans le côté pratique chez des gens qui se disent tous intègres et d’une moralité irréprochable, un côté dégradé et pervers tellement visible, qu’on se demande si l’électeur ne joue pas son candidat aux dés dans l’isoloir.

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