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Ougrée : future friche à fric !

On n’en parle guère, mais avec la fermeture de la cokerie d’Ougrée d’Arcelor-Mittal, c’est la mise sous cocon du chaud qui devient impossible. Cette fermeture va tout simplement provoquer la fin de la sidérurgie intégrée et donc le démantèlement du haut fourneau d'Ougrée.
Ainsi, après avoir tiré le maximum des installations du travail du fer, Mittal se retire sur la pointe des pieds du bassin avec la ferme intention de débourser le moins possible pour les personnels et la dépollution des sites.
On aura beau dire, tant mieux pour les habitants et les bords de Meuse que l’entreprise se change en un tas de ferrailles et de briquaillons qu’il va falloir évacuer, mais c’est quand même en partie depuis John Cockerill que la ville s’est agrandie et a son visage actuel. C’est aussi depuis ces temps anciens que de nombreux travailleurs ont pu vivre sur place de leur travail, faisant de l’intervalle entre Liège et Seraing une vaste banlieue continue joignant les deux villes, pour n’en faire qu’une, même si administrativement et pour des raisons d’équilibre Hainaut/Liège, on a découpé les communes pour faire délibérément de Liège une entité légèrement moins peuplée que Charleroi.
Quant aux actions probables ces prochains jours des personnels licenciés, les politiques s’en fichent, ayant concentré toute leur attention sur une éventuelle reconversion dans et aux alentours du futur gouvernement.
Les affairistes ne perdent pas leur droit de faire du fric sur les décombres.
C’est Arcelor Mittal qui doit sortir des biftons pour rendre les sols « propres ». Le filou international a provisionné 58 millions. Pour l’ensemble, on estime à 750 millions d’€, ce que l’entreprise devrait débourser. On n’y est pas encore. Il faut même s’attendre à ce que l’Indien se tire un jour sans honorer son contrat.
C’est le ministre Henry qui est aux basques de Mittal et le « camarade » Marcourt à ceux des travailleurs pour les apaiser.
Henry s’est déjà déculotté devant la puissance de l’argent. Le sidérurgiste n’aura pas à dépolluer en profondeur, sous prétexte qu’il n’est pas prévu d’y construire des habitations et d’y cultiver la terre ! Pour un cadeau, c’est un beau cadeau.
Cela devrait faire bondir Écolo ! Car, les sols n’étant pas dépollués en profondeur, nous oblitérons l’avenir des générations futures par la descente des métaux lourds, jusqu’à la nappe phréatique et condamnons à jamais ces hectares de terrain entre Liège et Seraing à une fonction de zoning dont nous ne pouvons prévoir ce qu’il en sera dans 50 ans !

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La Région wallonne n’a pas son pareil pour placer ses créatures. Le bidule chargé du travail s’appelle la « Spaque », une sorte d’entreprise « d’utilité publique » qui « purifie les sols en surface à raison de 210 € le mètre carré.
Le public devrait être en droit de connaître les patrons et les objectifs de cette entreprise d’utilité publique. Ce n’est pas à l’Élysette de Namur, que ça doit fonctionner, mais à Liège à grands renforts de pelleteuses et d’évacuation des terres, mais aussi avec des précisions quant à la nature des travaux.
Au fait, comment procèdera-t-on ? On ne va quand même pas transporter ces merdes pour en faire des tas ailleurs, tout simplement ? Existe-il un centre de réhabilitation et comment les boues sont-elles traitées ? Personnellement, je n’en sais rien.
Est-ce qu’il ne serait pas temps de s’en inquiéter ? Ougrée, n’est pas très éloigné de la place Saint-Lambert. Et quand viendra le tour de Chertal, ce sera pareil.
Incompétence ou complicité ?
Va savoir. Alors que nous sommes accrochés aux basques du Montois pour l’avenir de la Wallonie, on ferait mieux de viser moins haut et moins loin, pour assurer le nôtre et demander des comptes à nos élus communaux.

Commentaires

Monsieur,
pour votre bonne information Spaque n'est en aucun cas chargée de la réhabilitation des terrains d'Arcelor Mittal à Ougrée, Seraing et Cheratte. Par ailleurs Spaque ne "purifie" pas les "sols en surface à raison de 210 euros le m²". A titre d'exemple, sur la cokerie de Flémalle nous avons excavé les terres polluées jusqu'à 7m de profondeur soit le niveau du gravier de la Meuse. Sur la cokerie Carcoke à Tertre nous sommes descendus à 12 mètres de profondeur. La cokerie de Flémalle va accueillir une plate-forme logistique trimodale et Carcoke Tertre un éco-zoning. Les terres polluées sont envoyées en centres de traitement agréés et nous assurons leur traçabilité. Vous trouverez de plus amples informations sur notre travail en consultant notre site: www.spaque.be . En espérant que vous tiendrez compte de ces quelques précisions dans le cadre d'un de vos prochains billets (voire dans celui-ci), veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.
Jean-Frédérick Deliège, responsable de la communication externe et des relations avec la presse.

Monsieur,
Vous devriez adresser un courrier au journal La Meuse, d'où je tire le fond de l'article. Il me serait agréable que Monsieur Henry démente également ce qui a été écrit. Je n'ai aucun moyen de recouper une information de cet ordre. Il faut bien que je tire de quelque part les précisions du coût de la dépollution au m² et j'ai bien lu que vous étiez pressenti pour les terrains de la cokerie d'Ougrée !
Bien entendu, je transmets votre réponse au journal La Meuse.
Bien à vous.

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