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Parlottes et petits fours.

Bart De Wever en reprend pour une semaine. Philippe le prolonge. Comme tout ce qui est intéressant est secret en Belgique, rien ne filtrerait de cet échange d’amabilités entre le roi de Laeken et celui d’Anvers, si les visiteurs du patron de la N-VA ne bavassaient à qui le veut, pour dire des horreurs du psychopathe flamand.
Dans les milieux de la politique, tout le monde envie tout le monde, il était donc naturel qu’indirectement nous en sussions davantage. La haine est comme la pression des gaz d’un moteur à explosion, cela fait du bruit en sortant.
Puisqu’il a des souris de laboratoire à sa portée, Bart en profite pour leur soumettre ses idées.
Avec l’étoffe qu’il a, il présente ses plans à l’admiration des foules. Comme ça éblouit, personne ne voit la catastrophe dissimulée sous les prodiges,. Mais les souris de laboratoire ne sont pas tombées de la dernière pluie. Ces gentils mammifères ont déjà fait le tour des cloches à fromage et rongé tout ce qu’ils pouvaient dans le royaume. Vous pensez s’ils sont au courant des idées de Bart, avant qu’il ne place ses électrodes sur les petits crânes, par ordre du roi !
Première et violente agression des cerveaux : la limitation des allocations de chômage dans le temps et la flexibilité du temps de travail. Les capteurs passent au rouge. Les souris s’agitent, moins du côté du MR, plus fortement du côté du PS.
Cette réforme n’est déjà plus à la mode. En Grèce, elle n’a eu aucun effet. En Espagne, les agences de notation viennent de remonter la cote du pays, parce que justement, le premier ministre renonce à ces mesures. Bart y tient. C’est viscéral. On ne peut pas faire toute une campagne en faveur du système économique qui plaît à la Flandre, sans un regard au seul dieu qui dirige le monde, le pognon. Celui-ci voit dans les chômeurs, des petits filous qui concurrencent directement les grands voyous.
On a beau être intelligent comme De Wever, il n’irait pas jusqu’à dire aux têtes de gondole des partis qu’ils convoquent « Vous savez, il ne faut pas faire attention à ce que j’ai été raconté à mes bons Flamands d’électeurs. »
C’est ça l’emmerde, quand on est démagogue. Une fois arrivé là où on s’est hissé à coups de bluff, on ne peut pas lâcher les gogos en leur jetant « J’ai ce que je voulais. À présent allez-vous faire foutre. Ce que je vous ai dit, n’étaient que des conneries. »
Il est coincé, De Wever.
La N-VA, c’est comme le Front National, au pied du mur, on n’a plus le maçon.

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Alors si en plus, le Quizz-des-radios-flamandes remet à nouveau à l’ordre du jour une possibilité de réforme institutionnelle, les autres ne peuvent que décliner l’invitation par une citation du genre « La caque sent toujours le hareng », dont j’ignore la traduction latine.
Alors, pourquoi une semaine de rabiot ?
Le roi estime peut-être que plus le cornichon macère dans le vinaigre, meilleur il est.
Pour dire « On y va », le problème de la droite, c’est le PS. Elle finirait bien par s’arranger avec Bart, la droite, si elle était sûre du ralliement définitif du PS au fric et au commerce.
Di Rupo a donné des gages de libéralisme souple en maintes occasions : restriction générale, pingrerie sur les pensions basses (à 1.000 € de pension/mois, ristourne de 1.000 € en taxe annuelle à l’État), limitation dans le temps des allocations de chômage d’insertion, désaveu de la lutte des classes, crédo du nouveau deal d’un socialisme libéral, etc. Il en a fait des tonnes pour être bien vu, le bougre !
On sait le PS mou au pouvoir et féroce dans l’opposition. Alors les libéraux hésitent. Ils ne tiennent pas à s’associer avec un Reich führer acculé à durcir sa politique devant des grèves violentes, suscitées par un Di Rupo vexé de ne pas en être. Il a toujours toute son influence intacte chez Anne Demelenne et Thierry Bodson, qui, du coup, retrouveraient toute la vigueur de leur jeunesse, après avoir refroidi tant qu’ils le pouvaient l’ardeur des travailleurs wallons.
Charles Michel est en grand colloque avec son vieux père Louis, Lutgen téléphone à Milquet dix fois par jour et Emily Hoyos & Olivier Deleuze envisagent de rester en couple, malgré la douleur qui les accable, d’avoir fait fondre le parti des Écolos.
Di Rupo, furieux de sentir que le poste de premier ministre lui échappe, réapprend, devant une glace, à lever le poing gauche, avec en musique de fond « La lutte finale », par les chœurs de l’Armée Rouge.
Ah ! on n’est resté que 542 jours pour former le gouvernement précédent, et si on battait le record ?

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