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6 mille ans et 6 jours plus tard…

Les religions se sont toujours adaptées aux mœurs et au temps présent, même si c’est en freinant des quatre fers, avant de suivre l’opinion avec des pieds de plomb.
Le « Petit lexique des hérésies chrétiennes » de Michel Theron, nous donne une idée de toutes les bizarreries que des tordus ont pu sortir de leur foi de charbonnier au cours des siècles, à chaque fois reprises, parfois de justesse, par des pères de l’église qui sentaient venir la catastrophe.
La religion chrétienne doit à Saint Augustin le droit canon et la conduite appropriée qui lui a permis de se tirer d’affaires jusqu’à nos jours.
Plus jeune, la religion musulmane a ses dérives et ses outrances dont les effets se font sentir aujourd’hui, parfois de façon dramatique.
Les « fois du charbonnier » américains forment le groupe le plus étonnant parmi les religions aberrantes qui ne veulent pas s’adapter aux découvertes de la science et à l’évolution du singe d’Afrique à l’Homo Sapiens, fine fleur capitaliste des USA.
Comme quoi, la bêtise n’est pas que le fait de paysans attardés du Moyen-Orient, mais peut s’épanouir aussi à Silicon Valley.
Certains ont pris le chemin inverse au pragmatisme religieux façon Augustin, entre la foi et le progrès des connaissances. C’est ainsi que la secte américaine « Answers in Genesis » a investi en 2007 une trentaine de millions de dollars dans une sorte de musée Grévin de la créativité dans lequel le visiteur peut « admirer » des saynètes bibliques, dont le moins qu’on puisse dire, qu’elles constituent la synthèse d’une contre université déniant à la science et aux savants, le soin d’approfondir les thèses darwiniennes sur l’évolution.
C’est du créationnisme têtu et obstiné qu’on y découvre, au risque de rendre les 2 millions de visiteurs par an, débiles pour le restant de leurs jours.
On y martèle l’idée que la seule vérité scientifique se trouve dans l’Ancien Testament et que tout le fourbi inerte et vivant a bien été créé en six jours par quelque chose dont on ne sait comme elle est, mais qu’on représente avec des traits humains et souvent avec une barbe blanche, pour rendre le sujet plus noble et plus sage.
C’est de la contre culture racontée aux adultes et ce qui est plus grave, racontée aux enfants. C’est de la même eau, mais en beaucoup moins dangereux en explosifs et armes diverses, que les sornettes racontées aux intégristes et aux fanatiques d’une religion musulmane qui peine à sortir du moyen-âge. Ici, il s’agit de dégâts moraux, tout aussi préjudiciables à terme, mais moins massacrant dans l’immédiat. C’est que l’américain a la foi tempérée par le pognon, ce qui lui permet de préférer Wall Street à la kalachnikov.

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Le barnum du créationnisme serait à mourir de rire, s’il n’entraînait dans ses tableaux des millions de crédules, dont la force de penser déjà faible à l’entrée, tombe à la sortie du musée, au-dessous du zéro. Sauf, bien entendu, une infime partie qui en sort révoltée des stupidités mises en scène et acquiert ou renforce ainsi un esprit critique qui ne lui fera plus jamais prendre des vessies pour des lanternes.
La salle où les doux végétariens deviennent de méchants carnivores parce qu’Ève a croqué la pomme et que dieu s’est détourné de ses créatures qui lui ont joué une « crasse », explique tout de l’incurable manière des créationnistes à nier les réalités.
Le « Creation Museum » démontre sans désemparer comment Caïn, après s’être débarrassé de son frère, a pu fonder une famille avec le seul être de son âge capable de faire des enfants : sa sœur ! Merde… ça devient scabreux, sauf pour les créationnistes qui font l’apologie de l’inceste « nécessaire ».
On se demande aussi pourquoi dieu, dans son immense sagesse, n’a pas réfléchi lorsqu’il a activé ses créatures. Il devait bien savoir qu’à en faire de sexes opposés et emboîtables, avec des phéromones en plus, il leur attirerait des ennuis !
Franchement, quel provocateur !
Les salles suivantes, montrent les malheurs qui procèdent de la masturbation et des mœurs déréglées, les exemples d’Hitler et Pol Pot ne sont pas loin. En voilà deux qui n’en auront pas fini de sitôt avec le dérèglement des mœurs d’aujourd’hui.
Devant le succès de ce show divin à l’américaine, d’autres sectes avides de « vérité » se proposent de faire encore plus grand. Nos américanolâtres aimeront !
Ken Ham à la suite d’un grand show à la télé a réuni 70 millions de dollars. Il va créer l’Arche de Noé, une bâtisse qui aura la forme d’un immense vaisseau de 150 mètres de long et de trois étages de haut, dans lequel des spécialistes d’Hollywood vont mettre en scène tous les animaux de la création en polystyrène et nerfs électroniques.
Afin de prouver que nous n’égalerons jamais dieu, ce qui a été conçu en une semaine par un seul, mettra trois ans à quelques centaines d’ouvriers et d’ingénieurs à se construite, à l’aide de grues et de pelles mécaniques.
Comme on le voit, on est loin des performances du créateur !

Commentaires

Cher RICHARD III,
Votre petite chronique de dimanche - jour du Seigneur - regroupe un pot-pourri incohérent, incompréhensible où se mélangent masturbation, polystyrène et grues.
Profitez de ce jour pour vous reposer de vos chroniques politiciennes de la semaine.

Ah ! si vous saviez, mon père, comme je souffre de vous avoir blessé.
Je vous l'avoue, je suis Bonossien, disciple de Bonose, hérésiarque du 4me siècle, qui niait que Marie fût restée vierge après la naissance de son 4me enfant, Jésus. Et vous sûrement Apocharites qui depuis le 3me siècle prétendez que l'âme humaine participe de la nature de Dieu !
En vérité, tous ces débats, mon Père, étaient autorisés par les plus anciens textes et vos anathèmes ne peuvent s'en prévaloir. Vous êtes l'homme de la synthèse. Décidez-vous, ravissez-moi, devenez Melchisédéciens. Je vous embrasse la cucule.
Votre dévoué Richard.

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