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Racisme au foot !

Lorsque la caméra zoomait sur les spectateurs des stades, les allumés du Mondial-soccer auront pu voir sur leurs écrans de télévision, que la grande partie du public était composée de supporters blancs.
Après les couplets de la FIFA contre le racisme et pour l’égalité des peuples, c’était gratiné de voir la sélection entre ceux qui peuvent se payer une place pour le Mondial, à peu près tous blancs et ceux qui dans les favelas faisaient la fête au football, à peu près tous noirs.
L’économie mondialisée serait-elle à sa manière raciste, le fric étant dévolu presque exclusivement aux Blancs ? C’est du moins un constat que l’on pourrait avoir en scrutant la société brésilienne dans la vitrine que le Mondial livre aux regards du monde entier.
Comme les stades étaient protégés par une zone tampon dans laquelle seuls les titulaires d’un billet d’entrée avaient le droit de circuler, les caméras vous ont promenés dans des abords peuplés comme en Europe, parmi des badauds majoritairement blancs. Les quelques taches foncées marquaient la présence des petits marchands à la sauvette, passant à travers les réseaux de sécurité, venus pour rafraîchir les gens et se faire quelques dollars, quand ce n’étaient pas celles plus massives des policiers, de couleur eux aussi, dans les petits grades tout au moins.
Société mixte le Brésil ? Oui, mais principalement concentrée dans les quartiers pauvres, les campagnes lointaines et les boulots de la rue.
On voit comme le pouvoir de l’argent ségrégue sévèrement les gens et comme les Blancs sont restés dans les anciennes sociétés coloniales les maîtres des industries et du pouvoir politique. Dans le cas des « footballeux », la ségrégation s’est effectuée au niveau du prix des places, de la même manière qui écartent des palaces de Venise ou de Monte-Carlo, les congés payés de chez nous.
Les prix officiels des places variaient entre 25 et 200 $. Les places à 25 $ ne représentent qu’environ 5 % du tout (les angles morts de part et d’autre des goals). Au marché noir, elles vaudront beaucoup plus chers pour la finale. Quand on sait que pour ceux qui ont un travail fixe, le salaire de l’ouvrier brésilien varie entre 300 et 350 $ le mois, on a compris.
La pauvreté en Belgique progressant assez vite, comme le prix des places autour des terrains, inutile de faire des comptes, on vivra bientôt à l’heure du Brésil, plus longtemps que l’espace d’un Mondial, à Sclessin et ailleurs.
Costa Ribeiro, un sociologue brésilien, tente un semblant d’explication qui prête à rire. Il n’y aurait pas de discrimination raciale au Brésil, sauf qu’il y a discrimination. On croirait entendre un raisonnement de Pascal Delwit.
«On ne peut pas parler de discrimination raciale, il faudrait pour cela que les tickets ne soient pas vendus aux noirs, ce qui n'est pas le cas. Ce qu'il se passe, c'est que la plupart des noirs sont pauvres et ne peuvent pas acheter un ticket parce qu'ils sont chers. Mais pourquoi les noirs ne sont-ils pas riches? Parce qu'il y a de la discrimination.»

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Chez nous aussi, les raisonneurs de qualité supérieure sont aussi bouffons que ce Costa Ribeiro.
Le Brésil n’est pas ce que l’on veut nous faire croire : une société où l’intégration des populations est largement réussie et va vers un métissage généralisé.
Le vieil autocrate blanc colonisateur a fait place à l’aristocrate financier. L’ancien colon déguisé en industriel ou en banquier a transformé son racisme primaire en capitalisme formé à la seule liberté qui vaille pour ces modernes négriers : celle d’entreprendre.
C’est une nouvelle forme de racisme qui remet à la mode ce qui épouvante nos rosières de l’information : l’ancienne lutte des classes.
Plus sommairement, la société qu’elle soit brésilienne ou belge se compose de deux niveaux : les gens du dessus et les gens du dessous. Ces deux étages sont étanches et ne communiquent entre eux qu’accidentellement. Voilà pourquoi nous sommes dans une société « raciste », dans le sens où les uns sont voués aux tâches sans joie et mal rémunérées, sans espoir de voir en aucune manière leur état s’améliorer (les gens du dessous) et les autres qui dépeignent leurs actions comme un travail heureux, qu’ils accomplissent plein de courage et le cœur léger, parce qu’il les enrichit dans tous les sens du terme (les gens du dessus).
C’est une société que pourrait détruire la révolte des gens du dessous, mais qui se détruira par les excès des gens du dessus.
A part ça, l’équipe brésilienne est colorée, les joueurs sont riches et adulés, exception à la règle, non ! Vous remarquerez que du coach aux cadres de l’équipe nationale, ils sont tous Blancs !

Commentaires

Cher RICHARD III,
Vous développez une autre forme de racisme : le capitalisme n'existe pas dans le monde arabe, en effet, les musulmans n'engraisse pas de cochon et le coran leur interdit d'en manger.

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