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Terreur à Gaza.

Une fois de plus, les médias – presque tous les diffuseurs d’informations – relaient les Autorités, dans cette affaire d’interdiction par Manuel Valls de se rassembler à Sarcelles, afin de dénoncer le massacre des Innocents à Gaza.
Une manifestation pour la paix interdite, c’est nouveau ! Et on s’étonne que la paix interdite, il ne reste plus que l’alternative de la guerre en banlieue.
Par contre, sont largement diffusées les images des violents qui se sont mêlés aux citoyens pacifiques, s’appliquant surtout à montrer les casseurs à l’action. Quant aux autres défilant avec des intentions pacifiques, cela n’intéressait pas les responsables.
Le discours de Hollande sur la question palestinienne est un modèle du genre.
C’est proprement une déclaration d’amour pour Benyamin Netanyahou le premier ministre israélien.
Selon l’Élysée, la France condamne fermement les agressions du Hamas et recommande aux Israéliens la fermeté dans les représailles. Il appartient au gouvernement israélien, dit Hollande, de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces.
Pas un mot pour le camp d’en face, les victimes civiles par centaines, toutes palestiniennes, des bombardements israéliens.
C’est à peu de choses près l’opinion qui prévaut en Belgique, si l’on excepte quelques images « terrifiantes » de la population de Gaza en plein désarroi et où les morts s’accumulent.
Il n’est question ici, ni de racisme, ni d’antisémitisme, mais d’une armée d’occupation franchissant un no ‘man’s land, en mesure de représailles aux tirs de roquettes depuis Gaza par des hommes du Hamas. Tsahal n’ayant devant elle que peu de résistances, tire à tort et à travers sur une population sans défense.

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On se souvient de la proposition de l’ONU de fournir un contingent de casques bleus d’une force d’interposition visant à clore les massacres réguliers de civils, ce qu’Israël avait vivement rejeté à cause de son projet de colonies, début d’une annexion pure et simple de toute la Palestine.
Il est de fait que dans les milieux de la presse et de la politique, il existe une sorte de consensus sur la politique d’Israël à l’égard des Territoires occupés et de Gaza qui poussent certaines têtes échauffées du camp adverse à tenir des propos antisémites et à encourager les casseurs à prendre la suite des cortèges de protestation. Comme on entend, mais c’est souvent moins diffusé, certains énergumènes en général de droite, tenir des propos racistes à l’encontre les Arabes. On a l’impression que les Ligues sont moins strictes dans ce dernier cas.
À qui la faute ?
N’est-ce pas le rôle d’un démocrate d’écouter les points de vue des deux camps et puis d’en tirer une leçon personnelle ?
Quant aux faits de guerre, il est naturel que l’on montre des tas de cadavres chez les Palestiniens puisqu’il n’y a qu’un ou deux morts côté israélien, en-dehors de leurs fougueux militaires. Mais on devrait quand même avoir l’honnêteté d’expliquer aux auditeurs belges et français la manière dont les gens de Gaza se font tuer.
Selon le Palestinian centre for human rights, l’armée israélienne utilise des obus qui relâchent des milliers de fléchettes en acier dans le cadre de ses opérations à Gaza. Le Guardian, qui relate l’information, précise que six tirs ont été effectués sur le village de Khuzaa le 17 juillet, et publie des photos de ces petits projectiles récupérés au sol par un membre de l’ONG palestinienne.
Cette arme est constituée d’un obus qui renferme de très petites fléchettes tiré depuis le canon de 105 mm d’un char. Le projectile explose en vol, libérant les fléchettes qui se répandent en forme conique sur une distance de 300 mètres de long et 90 mètres de large.
Si Benyamin Netanyahou prétend encore que son armée n’en veut qu’aux « tueurs » du Hamas, une fois de plus, c’est un sacré menteur qui, malheureusement ne sera jamais désavoué sur RTL, ni par Monsieur Hollande.
L’un des principes les plus fondamentaux du droit humanitaire est l’obligation de distinguer entre ceux qui sont impliqués et ceux qui ne sont pas impliqués dans le combat, et d’éviter dans la mesure du possible de blesser ceux qui ne le sont pas. On peut dire que c’est loupé pour le grand allié de l’Europe et des États-Unis.
La question est de savoir si l’Europe va encore soutenir longtemps un État qui vit en perpétuel désaccord avec l’ONU, se moque des résolutions de celles-ci et se fout d’Amnesty International ?

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