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La Meuse, ma petite beauté…

« La Meuse » c’est du plein délire. Mais plus inquiétant, un délire collectif. Cette feuille infiltre les ménages pour connaître les tendances et faire la lèche aux lecteurs populaires.
On se demande comment ils vont traiter le scoop de Jan Jambon tutoyant Hakima Darhmouch, ce 13 octobre aux infos du soir de RTL : chaude amitié, idylle, romance ou balourdise d’un ministre incapable de s’exprimer en français ?
Du temps de Di Rupo, les chefs nordistes étaient incapables d’employer les conditionnels (sauf Eyskens et De Croo), le futur antérieur n’en parlons pas, mais alors Jean Jambon, il les survole ! Ils doivent penser quoi de nous, les Français ?
Entendons-nous. Ce que veut La Meuse, c’est avant tout vendre des gazettes.
En politique internationale, il est de bon ton de massacrer les massacreurs. Les faces de carême sont musulmans ou supposer l’être et tentent de former un État islamique de la Syrie et de l’Irak.
Fastoche. Ce sont des tueurs, réellement semi-imbéciles semi-religieux, sans même que La Meuse ait besoin de nous prévenir. Les femmes décrites dans ce journal volontiers macho, sont toutes idiotes, abusées et à jamais immatures. Ainsi cette mère célibataire subjuguée par « l’amant de la dernière chance » qui se retrouve en Syrie épouse voilée d’un combattant djihadiste et entraînant son enfant de cinq ans dans cette mésaventure, a de quoi enflammer les méninges à d’autres hallucinées sur le danger de flirter avec les Mohammed ou autre Assam, surtout quand ils proposent des voyages en amoureux à Venise en faisant un crochet par Hammamet en Tunisie, et que la dinde enturbannée se retrouve à la frontière turque en tchador, en train de passer du côté des cinglés d’Allah.
Cette histoire est sans doute vraie. Et voilà le drame. Cela consiste à faire un melting-pot avec l’abominable et le respectable, de sorte que tout devient immonde, puisqu’il s’avère que le pire sort toujours vainqueur de toute confrontation entre le juste et l’injuste.
À côté de cette information « sensationnelle », rien sur le rôle de la Turquie, cet État en voie d’islamisation par le parti majoritaire et qui assiste à sa frontière au massacre des populations kurdes d’Irak en spectateur charmé de voir des Kurdes se faire descendre, sur le temps qu’elle fait passer en douce de l’autre côté des barbelés, les candidats à la guerre sainte de l’EI.
Recep Tayyip Erdoğan pousse le vice jusqu’à soigner les blessés du djihad et dès qu’ils sont remis sur pied, ils repartent flambards se farcir du Kurde ! La Turquie encore qui s’enrichit avec les gangsters de l’EI en échangeant des armes contre du pétrole et qui est, par ailleurs, la grande alliée des USA en même temps que la nôtre, puisque pas plus tard que la semaine dernière, Laurent Fabius rappelait que le processus d’accession de la Turquie à l’Union Européenne n’était pas abandonné.

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En politique intérieure.
La Meuse prépare déjà des positions de repli du MR en cas de débandade gouvernementale.
Tout en laissant sous-entendre que certaines mesures sont propres à redresser l’économie du pays, alors que le journal copie ses informations économiques sur les économistes des banques et se fout complètement des alternatives pour favoriser un système plus propre. Elle focalise l’attention du conducteur de bus qui la lit au terminus et la ménagère en attendant d’aller faire ses courses chez Aldi. On en est au hitlérisme rentré du tutoyeur de Hakima, en prévenant que le type est prêt à envoyer la troupe garder la gare Calatrava et qu’en cas de grogne dans la rue, on ne coupera pas au gaz lacrymogène, Charles Michel étant, bien entendu, à cent lieues de provoquer une foule qu’il aime et pour laquelle il travaille d’arrache pied, comme son père Louis en témoigne tous les jours. Que Charles nous ait foutu dedans à cause de sa connerie militante, jamais on ne lira ça dans La Meuse.
Ainsi, réussissant à flanquer la trouille sur les événements extérieurs et intérieurs, le journal sait ce qu’il fait. Pour conjurer des initiatives hasardeuses qui pourraient toucher aux fortunes établies et au bourgeoisisme de la société belge, rien de tel que souder les populations par la peur au « chef », symbolisant le pouvoir.
Avec ça, voulez-vous que je vous dise, les cons deviendront plus cons et les riches plus riches.
C’est pour ça que La Meuse s’imprime, non ?

Commentaires

Cher Richard III,
Vos critiques et commentaires tous azimuts sont-ils le reflet d'un chroniqueur asexué ou émasculé politiquement ?

Ce sont ceux d'un homme libre,
Monsieur, tout simplement, avec leurs lots d'erreurs, de redites, voire de non-sens, sans doute aussi avec quelques vérités, en témoin que je veux croire lucide.

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