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Situation immobile au MR.

Reynders a beaucoup vieilli, il était plus féroce avant. Si la nouvelle combine décrite par les gazettes pour calmer les egos délicats est exacte, « Didjé » se contenterait d’un poste de vice-premier, à condition que Charles Michel dégage de la présidence du MR. Di Rupo avait son faire-valoir en la personne de Magnette, Michel aura le petit Chastel de Charleroi, président ff du MR.
Chastel, évidemment, c’est l’homme de Reynders. C’est sa poupée gonflable, sa chose. Cependant, il n’est pas dit dans un parti où les trahisons ne sont pas rares, que le petit Chastel ne dore la pilule vu qu’il est pharmacien à son patron Reynders, pour gagner le clan Michel mezzo voce, comme jadis le fit Gérard Deprez.
C’est que le service est rude chez les Reynders.
Le bien le plus précieux de ministre des affaires éventuellement étrangères, c’est sa notoriété. Sa personne est une référence. Il arrive, on s’incline. Il parle, on admire. C’est comme ça et personne n’y peut rien. C’est comme un vieil auteur, habitué de Gallimard. Il ne passe pas par les comités de lecture, son tapuscrit va directement à l’impression. Cet auteur heureux écrirait sur deux cents pages exclusivement le mot « caca » qu’on ne s’en apercevrait qu’à la livraison en librairie.
Reynders, c’est pareil. Il est en route pour le Goncourt du long parcours dans les grands emplois de la politique belge. C’est un artiste qui ne s’est pas fait. Ce sont les autres, le public, la presse, les dévoués, qui se sont ingéniés à en faire ce beau phénix qui construit sa fortune sur notre dos, sans que nous puissions détacher notre regard de ce personnage. C’est la réplique belge de Sarkozy. S’il me lit, il sera content de cette comparaison.
On comprend que Charles Michel s’en méfie. Lui, c’est autre chose. Il doit tout à papa. Sans cet amour du père au fils, Charles besognerait dans un cabinet d’avocat à se farcir les prodéos, sa femme s’approvisionnerait chez Aldi et son loyer prendrait la moitié de son salaire.
Lui seul sait combien il doit à l’ancêtre, le vieux toujours actif à racler les fonds de tiroirs, tirant de l’Europe les revenus qui rassurent, au souvenir des jours obscurs avant la rencontre éblouissante de Jean Gol, alors qu’il était petit professeur et que sa femme reprisait ses chaussettes. .
Charles, thésaurisant l’essentiel dans la présence redondante, cette façon de faire de la politique n’est ni nouvelle, ni spécifique au libre commerce. Cela tient à l’épicerie familiale. Les anchois des Tropiques, c’est lui. Le don lui est venu du père. Les socialistes en jouent aussi.

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Le drame, cette politique là peut être faite par tout le monde ! Être pour la libre entreprise, jouer le royaume et la carte royale, parler d’unité, approuver en tout les règles internationales (ce qui n’empêche pas d’être en délicatesse avec les Droits de l’Homme), s’effaroucher des menaces terroristes tout en se proclamant défenseur des religions, etc. ce n’est pas une politique, c’est une manière d’accumuler des tickets au self-service du Parlement.
Le Belge ne paie pas ces gens-là pour leur permettre de se faire une assurance vie en or.
Reynders et Michel sont les orfèvres du constat. Ils suivent les courbes, mêlent de la statistique à leur bon beurre. Ils ne sont pas sots. Ils voient venir le mur. Mais ils n’ont pas de recettes, pas de plans. Ils espèrent le sursis en freinant les dépenses des gens qui ne peuvent pas se défendre. Ils rassurent les autres en leur prédisant un grand avenir. C’est tout.
Les Flamands sont les alliés qui leur conviennent. Au moins, avec eux, depuis la séparation linguistique, même si Verhofstadt est toujours populaire en Wallonie, ce n’est pas lui qui ravira la popularité des libéraux francophones. Ce n’est pas comme avec Reynders. Charles compte la coutellerie sur la table quand il est à un dîner avec lui. Il ne tourne jamais le dos à son camarade. C’est épuisant d’être sans cesse sur le qui-vive !
Kris Peeters n’est dangereux qu’en Flandre avec les siens. Comme tous les universitaires flamands qui s’essaient au français, il n’a jamais rien compris aux subjonctifs.
Pour le duo Michel-Reynders se sont les partenaires flamands qui pousseront les réformes impopulaires à leur place. La manœuvre consistera à faire croire à l’opinion que le méchant s’appelle Jean ou Jan Jambon, de la N-VA.
Voilà la politique belge. Son niveau exceptionnellement bas est cependant apprécié par les journaux. On se demande où les patrons de presse vont chercher leur personnel ?
Il est vrai que les temps sont durs et qu’il faut bien manger.

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