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The Devil Wears Prada (1)

En voilà une d’affaire, après celle de Raymonde, qu’aiment particulièrement les culs ronds pour chaises Louis XVI !
« Laurette Onkelinx a jeté le trouble ce matin en indiquant que les dirigeants de la FGTB n’étaient pas membres du bureau du parti ! »
– Mon dieu ! Est-ce grave docteur ?
– Il faudrait voir un spécialiste.
Bien entendu, Laurette Onkelinx a menti. Elle ment quand elle soupire, c’est pire quand elle respire…
Elle est diablement au courant, depuis l’ascension de son père, que pour atteindre un certain niveau dans la hiérarchie syndicale, il faut être nécessairement membre du parti. Et alors, en externe qu’est-ce que ça change ? Rien. Même si en interne, c’est assez troublant que la frange anarcho-syndicaliste ou extrême-gauchiste ne puisse jamais obtenir des galons, place Saint-Paul et ailleurs.
Messieurs des banques et de la politique réunis devraient être heureux de cette barrière peu démocratique qui laisse à la manœuvre une social-démocratie entichée du capitalisme, amoureuse de la vie bourgeoise et tendrement accouplée au vice de l’argent triomphant !
Qu’arriverait-il à leurs douillettes existences si, dans une période qui voit foirer l’économie, d’authentiques représentants de gauche poussaient à la révolte des citoyens que l’on abrutit de travail, de taxes injustes et de restrictions arbitraires ?
Pour une fois Messieurs de la prébende légale auraient mieux fait de ne pas contester, et laisser croire aux badauds que Laurette Onkelinx avait dit vrai.
Le terrible dans cela ; les gens sans mémoire qui lisent les journaux et qui « découvrent » une situation quasiment centenaire, lancée dès 1922 par un PS anticapitaliste et pour lequel il allait de soi que les membres influents du syndicat soient anticapitalistes.
En 2014, le PS, même dans l’opposition, est pour le système, comme Michel, Gérard Deprez et Reynders… et les chefs de la FGTB.
C’est même gravissime, dans une situation de crise aigüe sur les structures même d’un système économique qui révèle sa monstrueuse nature et son improbable avenir.
En somme, Onkelinx a commis un mensonge pieux, espérant que sa connivence avec le beau monde ferait passer la pilule et que « l’élite » fermerait sa grande gueule, la brave Raymonde servant de repoussoir pour tout le monde.

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La gentry et son semblable, le voyou bobo de banlieue, se braquent sur le saut d’index. Les amoureux du système sont divisés. Les socialistes veulent supprimer le saut, les libéraux y tiennent. On est suspendu aux lèvres de Bart De Wever. S’il donne le feu vert à Michel, tout le monde s’embrasse. Laurette fait le grand écart sur une table de brasserie. Le premier ministre, en héros du jour, peut faire son ping-pong dominical chez papa.
De Wever et accessoirement son faire valoir, Charles Michel, devraient faire un geste qui ne leur coûterait rien, puisque dans la lancée de cette ouverture aux « amis » de gauche, la droite passerait en douce, d’autres manières de fouiller les poches des malheureux, comme de foutre sur la paille 30.000 jeunes chômeurs et démolir le système des prépensions qui évitaient aux sans travail des plus de 54 ans, le pain amer du chômage ! Quant à étrangler les vieux, avec les pensions les plus basses d’Europe, c’est fait !
Mais sont-ils malins ?
On en doute. À force d’avoir travaillé les esprits de leurs électeurs par des fumisteries répétées, Charles Michel et ses deuxièmes couteaux ne peuvent faire machine arrière, sur ce qu’il est convenu d’appeler leur bataille d’Hernani.
Le Belge moyen, par nature bouché à l’émeri, éprouve d’énormes difficultés à récuser une idée qu’on lui a fondue dans la tête comme dans le creuset d’une linotype. Il ne comprendrait pas qu’abandonner l’index à Goblet, les socialistes n’embêteraient plus leurs homologues sur des réformes pour lesquelles ils sont d’accord sans l’oser pouvoir dire, rapport à leurs troupes.
Voilà les grèves générales futures sciées à la base, les socialistes contents et les syndicalistes baisés.
Reste, le mensonge de la diva et le sauvetage raté de la communication ci-dessous du PS.
« Le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, et le patron de son interrégionale wallonne, Thierry Bodson, sont bien membres du bureau du PS, mais ils ne sont pas présents systématiquement, souligne-t-on au boulevard de l’Empereur. Ce qui explique que Laurette ne les a pas vus lors de la dernière séance, a indiqué à Belga la porte-parole du parti. »
Avant eux Demelenne l’était aussi, comme les cadors de la mutuelle socialiste, comme au temps heureux de la préhistoire des magasins de la Coop (Coopérative socialiste).
Merde, faudrait un peu connaître l’histoire, avant d’emmerder le monde avec des conneries.
Onkelinx pas au courant ! Ce sera quoi la suivante ? Que madame ignore comment on cuit un œuf à la coque ?
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1. « Le Diable s'habille en Prada » : un roman américain de Lauren Weisberger sorti en 2005 et ayant fait l'objet d'un film avec Meryl Streep et Anne Hathaway en 2006. L’expression est restée pour désigner les nunuches prétentieuses et tyranniques.

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