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L’Europe au 421.

Un traité majeur a été signé ce jeudi à la BCE (Banque Centrale Européenne), personne n’en mesure encore les conséquences et les risques. C’est un vaste programme de rachat d’actifs et notamment de dettes publiques, 60 milliards d'euros que la BCE mettra chaque mois sur la table, jusqu'en septembre 2016.
On sentait depuis décembre la manœuvre dans l’air.
La dépréciation de l’euro face au dollar est la suite d’une anticipation fréquente sur les changes.
Si en décembre vous aviez pu convertir vos économies en dollars (ce que les banques ne font pas pour les petits particuliers) en les reconvertissant en euros fin janvier, vous auriez réalisé une prise de bénéfice de 10 % !
Par contre, ce que vous ne savez pas, les banques (où vous avez déposé de l’argent), l’ont fait avec votre dépôt, mais vous continuerez à percevoir de 0,5 à 1,5 % par an !
Voilà pour l’anecdote.
Pour l’heure, la BCE vient de présenter son programme. Les spéculations vont bon train.
La BCE lance un programme de rachat de dettes souveraines, alors que les Etats-Unis ont décidé de l’arrêter, idem l’Angleterre avec la livre. Le succès anglais était dû à la planche aux sterlings, mais pas seulement, le petit peuple en a bavé et en bave encore.
Pour l’euro, c’est un quitte ou double risqué !
Il y a d’abord la répartition du risque quand la planche à billets va injecter tous les mois 60 milliards. Il pèsera à 80% sur les banques nationales et 20% seulement sur la BCE. En tout cas, ces milliards ne visent pas à aider les pays de la zone euro les plus en difficulté…
La BCE a décidé de racheter les dettes des Etats selon la composition de son capital. Autrement dit, elle donnera beaucoup aux pays les plus importants, à commencer par l’Allemagne (18% de sa dette sera rachetée) et la France (15% de sa dette), mais peu à la Grèce (seulement 2% de sa dette).
Tout le monde espère que ce rachat servira à relancer l’économie. S’il n’est pas soutenu par la restructuration de l’État, dans le cas de la France et de la Belgique, cela ne servira à rien, sinon à renouer avec le péché mignon des bulles spéculatives, comme en 2008 !
Beaucoup d’experts, à ce propos, sont dubitatifs sur la capacité de ce programme à relancer l’économie en poussant les ménages à consommer et les entreprises à investir. Il pourrait même être contre-productif dans certains cas, comme en Espagne. Il n’est pas certain que les banques accordent davantage de prêts aux entreprises et aux particuliers.
La Belgique ne verra pas son nombre de chômeurs diminué, sauf en les radiant des listes, comme Michel est en train de le faire, c’est-à-dire qu’elle appauvrit les plus pauvres, ce qui n’est pas malin pour relancer la consommation. Avec cinq gouvernements et un personnel de pouvoir pléthorique de par les structures internes, la Belgique ne pourrait s’en sortir qu’en multipliant les coupes sombres dans le domaine social, puisque le pouvoir et son administration seront toujours dévoreurs de PIB.

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Que les entreprises et les ménages continuent à douter de l’avenir, ils ne chercheront pas de prêts. En plus, la relance a besoin de la stabilité fiscale et économique. Les demandeurs d’emploi ne doivent pas buter sur la remise en cause des droits, les salariés doivent soutenir la viabilité de leur entreprise, etc.
Bref l’économie, c’est comme une religion, il faut croire l’incroyable pour que ça réussisse.
L’urgence est dans la simplification du droit du travail, remettre à plat la fiscalité et surtout alléger les instances de pouvoir, et les coûts exorbitants des élus. Leur grand nombre ne signifie nullement que la démocratie y est de meilleure qualité pour autant.
Et pour le coup, le gouvernement Michel qui a un fil à la patte avec la N-VA, ne fera rien.
Ce coup de dé de l’Europe, par contre, s’il réussit, ce sera en grande partie grâce à une inflation à laquelle il faut s’attendre, mettant à mal les petites économies et les poires pour la soif des travailleurs en prévision de leur pension.
Sur une période assez courte, deux ou trois années, les pertes pourraient aller jusqu’à 6-7 %, voire plus de leurs économies.
Une catastrophe de grande ampleur serait que les milliards injectés se diluent dans les multiples petits pouvoirs intermédiaires, privés et officiels et qu’en fin de circuit, ni l’économie, ni les particuliers n’en reçoivent la moindre part.
Alors, ce serait l’échec complet de l’euro et l’avenir serait imprévisible !

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