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L’extrême gauche aux muguets !

L’électeur est versatile. À défaut d’un parti d’extrême droite en Wallonie, il voterait volontiers pour l’extrême gauche ! Il est léger aussi dans l’appréciation des dirigeants du pays. Il les confond d’un parti à l’autre. La considération et les avantages financiers que les politiques tirent de leur mandat, semblent être sa principale motivation pour détester le milieu affairiste des politicards.
En somme, le discrédit des « responsables » fait le bonheur d’Hedebouw à gauche.
Pour une fois le hasard fait bien les choses. Les seuls à réfléchir sur l’incompatibilité de l’économie telle que nous la vivons avec les citoyens, ce sont bien les formations d’extrême gauche : PTB, PC, CAP PSL, LCR. Elles cultivent une vision critique assez juste de la société belge. Sous nos yeux, l’État perd tous les jours un peu de sa capacité de faire valoir la priorité de la démocratie sur l’économie. Les organisations de fraudes, les spéculateurs criminels et même les terroristes échappent à son contrôle. Plus l’économie se mondialise, plus l’électeur est convaincu que la démocratie n’est plus qu’une illusion. Elle ne sert plus à rien !
Pendant ce temps, l’extrême droite, bien étoffée en Flandre, considère que le défaut de l’économie libérale tient, au contraire, dans sa « générosité » à doter la démocratie de gros moyens, afin d’aider généreusement les non-productifs. Ce à quoi se rallient le MR et le premier ministre Michel.
Le PS, le CDH et le MR (en train de muter plus à droite) se sont souvent entendus sur la conduite de ce pays en Wallonie et au Fédéral, sans rien changer aux tendances économiques et aux déclins des ressources des travailleurs, sous toutes les législatures.
Les cinq gouvernements surréalistes de cet État lilliputien font de l’empirisme une manière de diriger, comme si c’était l’application d’un plan mûrement réfléchi.
Si bien qu’il reste un boulevard pour l’extrême gauche.
Serait-ce son heure ?
Elle est déjà nécessaire afin de comprendre l’évolution de l’économie libérale et présenter à la place de ce grand corps malade, une adaptation économique adaptée à la survie de la démocratie.
C’est ce que Hedebouw a compris et a fait son succès.
L’opinion générale est « de ne pas en avoir », c’est-à-dire d’être instinctivement du centre. Les grandes idées effraient les gens. Les adhésions massives à de grands bouleversements, ce n’est pas pour tout de suite. Ils ne sont possibles que lorsqu’ils sont précédés d’un désastre majeur (une nouvelle crise plus forte que celle de 2008 par exemple). Le changement devient alors un va-tout qui ne saurait être pire (pense-t-on) que la situation précédente. Le charisme des dictateurs, tout au moins en Occident ne convainc plus d’emblée les masses. Troquer la raison pour la foi, ne survit qu’en terre musulmane. Une oligarchie de potentats fait le même effet de totalitarisme que Staline, sur l’Union Européenne !
Réfléchir au corrosif du système libéral n’est donc plus une tare.
Les électeurs l’ont bien compris.

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Le PS a cru que le niveau de vie monterait indéfiniment et permettrait de jouer la partie au centre avec son électorat traditionnel évoluant avec lui. Il s’est trompé sur toute la ligne. Di Rupo donne l’impression que son parti a largué les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les invalides. C’est ainsi qu’il a perdu une partie de sa clientèle et que l’érosion n’est pas finie. Elle ne fait même que commencer.
Sa cure d’opposition sera utile. Il espère en renouant avec les fêtes votives, les bals des pensionnés et les assemblées d’arrières salles de café, revenir en état de grâce auprès des banlieues ouvrières.
Ce premier mai, l’occasion d’entamer le retour au succès est à saisir. Peut-être arrêtera-t-il l’hémorragie ? Mauvais signe, la salle où Di Rupo a péroré n’était qu’aux trois quarts pleine !
Il sait bien que le PS dans une future législature sera à nouveau au pouvoir, peut-être même avec les libéraux et la N-VA !
Une frange de son électorat l’a bien compris.
Comme il n’a aucun plan pour amener l’économie à mieux considérer les citoyens par des pressions sur l’Europe, il se trouvera immanquablement dans le rôle assumé par Charles Michel.
Ce serait bien que les extrêmes gauches européennes se concertent pour mettre au point une action commune pour une économie nouvelle.
Si on pouvait vaincre les appréhensions des petits partis de gauche pour une fusion générale à l’exclusion du PS centriste et rallier franchement tous les écologistes, cela pourrait bouger en Europe et, par conséquent, les gens retrouveraient une raison d’espérer.

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