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Vote et voïvode.

Petite illustration d’une présidence par défaut de personnalités qui ont la niaque.
Le PS liégeois a réélu Willy Demeyer à la présidence. La Fédé compte 3.000 inscrits et lit-on dans le journal la Meuse : 20% des militants du PS liégeois se sont déplacés. Il a obtenu 81% des suffrages. En clair, il y a eu 600 votants, desquels Demeyer a obtenu 81 %, soit 486 partisans de la reconduction de Willy.
La présidence du PS à Liège est surtout intéressante dans l’attribution des places sur les listes électorales. De part la volonté de 486 personnes, nous aurons Marcourt, Dardenne, Mathot, Simonis et consort derrière Willy dans les grands emplois : Chambre, Sénat, députations diverses, maïorats et échevinats qui font qu’aujourd’hui socialistes, réformateurs, écologistes, humanistes et syndicalistes peuvent : soit se sentir rassurés sur les raisons d’être pérenne dans un système à l’esprit conservateur, soit couillonnés, quand on est progressiste.
Willy Demeyer était le seul candidat à sa propre succession. Ce qui en dit long sur l’absence de personnalités et le caporalisme du clan au pouvoir.
Cette reconduction aux fonctions par le même groupe d’influence n’est pas en soi propre au PS liégeois, ni même au parti socialiste, et c’est à cela que cette élection est intéressante. Par son déroulement et par la résignation de ses militants, le PS liégeois nous éclaire sur les facteurs qui sclérosent aujourd’hui les partis, leur manque d’imagination et l’impossibilité d’avoir une autre politique que celle qu’ils font, contraints et forcés quand ils sont aux commandes du pays.
Assez logiquement, l’atavisme du conservateur régit aussi la vie des grandes sociétés, les holdings et les banques. Dans le fond, le monde des affaires est de connivence avec le pouvoir politique.
Le résultat est visible devant nous.
Outre les citoyens, victimes des deux pouvoirs, tout le système démocratique en est perturbé. Du politique à l’entrepreneur, chacun fait sa petite popote personnelle et s’en tire plutôt bien à force d’égoïsme et d’amour de soi.
Triste exemple qui confirme la règle du contraire pour la population, ni dotée par des mandats, ni munie d’un solide compte en banque.
Les citoyens se voient l’enjeu d’un marchandage du pouvoir entre l’économie et la politique, sans qu’ils puissent intervenir.
Il s’agit de la fin de la souveraineté du peuple. Désormais, l’élection est une sorte de rite folklorique qui n’a plus de sens.
Autrement dit, nous sommes officiellement dans une démocratie qui officieusement n’en est plus une !
Alors, dans quoi sommes-nous ?

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Une oligarchie constitutionnelle s’est formée sous nos yeux qui se renforce progressivement par l’obstination de quelques-uns à conserver un pouvoir qu’ils repassent tout naturellement à leurs enfants, quand sonne l’heure de la retraite.
À l’occasion de la dernière crise, cette oligarchie s’est complètement détachée de sa légitimité apparente et garantie par le citoyen, pour voler au secours des banques définies dorénavant comme les partenaires essentielles du pouvoir.
L’oligarchie a pu le faire compte tenu du détachement du citoyen à l’organisation de sa propre vie sociale. La politique consiste dorénavant à le distraire de ses droits et devoirs par des plaisirs faciles les W.E. (football, shows audiovisuels, etc.), avec, bien entendu, l’obligation incontournable de gagner chichement sa vie en semaine.

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