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La Grèce par terre, l’Europe aussi !

Les pénalités de retard infligées à la Grèce pour avoir osé son référendum font penser à ces banquiers de l’autre siècle qui prêtaient de l’argent dans l’espoir de vider le compte de l’emprunteur en sachant que les conditions sont telles que ce dernier ne saura pas rembourser intérêt et capital. Ainsi, ils s’appropriaient du bien pour trois fois rien et ils y gagnaient un maximum.
Dans ce scénario entre aussi la haine des partis politiques établis de la gauche à la droite, pour des francs tireurs comme Syriza, une coalition des mécontents taxés de « gauchistes », qu’un journaliste comme Gerlache résume en un mot « populistes », avec la tête de Turc obligée Tsípras, l’homme qui se crut fort d’un consensus avec le peuple, comme si l’Europe avait jamais tenu le peuple européen souverain !
Cet accord unilatéral et qui n’est même pas encore sur les rails, révèle aussi les discordances entre un Nord européen très conventionnel, très libéral et un Sud, plus social-démocrate, quoique ce genre illustré par le socialisme français soit décrié par une autre gauche. On voit bien la fracture d’une organisation qui fatigue, d’une Europe qui ne peut pas aller plus loin que des questions touchant au commerce et à l’industrie et qui est pétrifiée et comme absente, dès que le Sud met en avant le problème social.
Tandis que Viktor Orban alimente en Hongrie la haine des voisins et s’est mis à construire un mur pour se défendre des étrangers, comme Israël des anciens habitants du pays qu’il a conquis et dont il veut se protéger, dans une indifférence de l’Europe quasiment totale, sinon quelques consciences de-ci, de-là, la démarche d’Alexis Tsípras consultant les Grecs semblent avoir outragé les élites politico-financières de l’Europe et du monde, d’Angela Merkel à Christine Lagarde.
Tsípras fait peur, non pas parce qu’il est suivi de millions de personnes, au contraire en acceptant l’accord honteux, c’est lui qui se saborde, mais pour l’exemple qu’il donne et parce que l’espace d’une semaine, il a incarné la liberté d’expression d’un peuple.
La contagion, voilà l’accident que la droite au pouvoir en Europe veut éviter.
Les riches qui couvent leur magot, sont comme la poule couvant ses œufs qui n’aime pas qu’on la dérange. Ils sont capables d’un geste meurtrier. La preuve, que restera-t-il de souveraineté à la Grèce si l’accord prend forme ?

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Devant l’emballement de la politique de droite des Nordistes, l’Europe vient de ramasser un coup supplémentaire et avec elle le système économique tout entier.
Il ne faut pas croire que cette nouvelle pensée unique libérale va triompher. Ce qui joue contre elle, c’est l’absence de résultat. De bons résultats auraient au moins conforté ses « troupes » sur le bien fondé d’une droite réussissant dans les affaires et le commerce, sachant « récompenser » ses fidèles. Or, c’est là que le bât blesse, les fidèles en lieu et place se voient condamnés à travailler plus longtemps, à chômer davantage et à gagner moins.
C’est difficile de susciter l’enthousiasme dans de pareilles conditions, et ça au même moment que les financiers s’engraissent.
Même en Finlande, en Hollande et en Allemagne, les électeurs finiront bien un jour par s’en apercevoir.
C’est par là que la Grèce pourrait encore nous étonner.
Minc, Macron et d’autres prophètes comme Sarkozy qui s’est réveillé pour l’occasion, ne savent toujours pas qu’être immunisés de la pauvreté ne les autorise pas à la juger, parce qu’ils ne peuvent la comprendre.

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