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Plati, Platoche, Platine.

Un million de francs suisse par an avec un accord « d’homme à homme », comme jadis le « top là » des maquignons qui se tapaient les mains paume contre paume, en voilà un contrat de travail pour un deuxième boulot ! Ça fait rêver à la FEB. C’est ce que Sepp Blatter de la FIFA avait offert à Platini!... Et dire que les journaux avaient raconté que ces deux-là se faisaient la gueule !
Depuis le 8 octobre 2015, Michel Platini est suspendu pour quatre-vingt-dix jours. L'organisation qui règne sur le football mondial est touchée depuis juin 2015 par un scandale de corruption. Sepp Blatter a dû présenter sa démission et organiser des élections anticipées en février 2016.
C’est incidemment et à la suite d’une autre accusation de corruption concernant Sepp Blatter que la police suisse a levé ce nouveau lièvre.
Le curieux dans cette embauche de Platini conseillé « technique », c’est que la Fédération européenne de football dont Platini est le président ne s’est pas émue plus que ça de n’avoir pas été mise au courant et entend bien lui maintenir sa confiance.
C’est dire comme la Fédération européenne et son président conçoivent l’éthique dans leurs rapports avec l’argent.
À une époque où vous ne pouvez sortir plus de 3.000 € en cash de votre portefeuille pour vos achats sans les justifier par obligation légale, on peut se demander comment Blatter, même si ce deal est en Suisse, a pu procéder et comment Platini les a déclarés en France comme revenu professionnel ? Il est vrai qu’ils siégeaient tous les deux à la commission de contrôle financier de la Fifa, ce qui facilite les choses.
Serait-ce une fois de plus que les rigueurs de la loi ne concernent que les petits deals entre revendeurs de came et que les gros contrats d’homme à homme échappent à tout contrôle ?
Tiens, voilà un bel éditorial pour m’ame Delvaux !

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Et si nous sommes au courant, peuple candide, de ces millions qui passent d’une poche à l’autre, c’est à cause d’un bête accident de parcours dans une des multiples activités d’un sport qui draine des milliards et, comme une pareille manne attire forcément ceux qui sont aux bonnes places pour s’en mettre plein la lampe, nos deux sportifs auraient pu imaginer passer à travers tout.
Mais pas que le sport qui s’est émancipé des règles et des lois. Les foudres de Thémis sont juste pour les ploucs.
On se souvient de l’assassinat d’André Cools et des affaires dans l’affaire que ce crime a dévoilées. Un crime, vous pensez, c’était du sérieux. Il a bien fallu qu’on laisse travailler la juge Ancia qui fit un boulot remarquable. Or, dans les milieux de la politique on n’assassine pas tous les jours. Le plus courant des délits pratiquement indétectable sans aveu est le délit d’initié. Cela se passe dans la discrétion, par chuchotements de bouche à oreille, délibérations discrètes et réunions de crise d’où rien ne filtre et surtout pas les décisions qui auraient pour résultat de perturber les cours financiers. Par contre, celui qui sait, dès qu’il sort de la réunion, joue les pompiers pour son propre compte et celui de ses intimes. Comment poursuivre ces délinquants ?
Et au nom de quoi ? De la morale ? C’est justement ce qui leur manque le plus. Faire de la morale dans un milieu où il n’est question que de places et d’argent ? On n’est plus au temps de Robespierre. On est au temps de DSK.
Apparaît l’image trouble d’une justice surtout sévère pour que la « paix » règne sur les trottoirs et d’une grande indulgence pour les grands truands en col et cravate.
On a encore en mémoire la crise des subprimes qui eut pour conséquence que le public renfloue les banques-casinos. Il y eut quelques vagues échos des tribulations de quelques personnages de l’État, les uns pour des raisons familiales, d’autres pour des sauvetages personnels. Certains noms ont été cités à l’époque. Pas un n’a été inquiété, faute de preuve et faute d’aveu. Les carrières se sont allègrement poursuivies, ministres, commissaires européens, tout est resté comme avant. La sanction des urnes a été nulle. Le public s’en fiche ou trouve que c’est de bonne guerre et qu’à la place de ces messieurs, il en aurait fait autant. Les journaux, vous pensez, ils baignent dans ce milieu, mieux : ils en vivent pour certains.
Alors, quoi ? Rien !
La politique, les sports, les banques, dans un système qui n’est que vénal…
Allez bosser, c’est l’heure à l’horloge pointeuse, la rigueur vous attend.

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