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Brexit, la corde de l’euromicide.

L’Europe de plus en plus en décalage avec les Européens va-t-elle perdre un de ses membres fin juin par la victoire du Brexit en Grande-Bretagne ?
Ce n’est pas ce qui préoccupe les Belges, plus orientés aujourd’hui vers la politique intérieure que des spéculations géopolitiques.
En effet, le dernier dérapage de Jambon, le bouclage du budget en faveur des thèses de la N-Va et du MR qui se retrouvent unis contre les doléances du CD&V et les prévisions de Kriss Peeters sur la confection du budget suivant, ce gouvernement fait assez de ravages à lui tout seul pour qu’on oublie un peu l’Europe.
Un des arguments pour que les Anglais restent dans l’Europe vient encore de s’annuler. La gouvernance mondiale sous différentes formes est en train de s’approprier toutes sortes de bénéfices hier encore attribuables au statut de membre de l’Union Européenne, comme les communications.
Des seuils existent. Si demain, n’importe quel pays en dehors de l’Europe avait la capacité d’adhérer à des marchés comme ceux en discussion entre les USA et l’UE et c’est en passe de se réaliser, être membre de l’UE deviendrait une mauvaise affaire par les coûts de fonctionnement du système, pour des résultats identiques aux non-membres.
L’UE n’a jamais affiché une grande volonté de lutter contre l’évasion fiscale des sociétés multinationales, c’est que l’UE a inscrit dans son traité le droit à la libre-circulation des capitaux, initialement prévue par l’OCDE.
Si des mesures sont prises, c’est le résultat du nouveau système de gouvernement mondial, dans lequel l’UE est un acteur subordonné. Par ailleurs tant critiquée par la pression accrue sur les salaires et l’alourdissement de la semaine de travail, la mondialisation a parfois du bon.
Les instances mondiales situées à Genève entrent en concurrence avec l’Europe sur des normes diverses qui vont des automobiles aux légumes, si bien que rester dans l’Europe double quasiment les obligations de conformité à des critères variés, à moins que l’UE ne calque complètement sa politique en ce domaine sur ces instances. Dans cette alternative, on peut légitiment penser que l’Europe ne sert pratiquement plus à rien.

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L’UE elle-même serait-elle devenue non pertinente depuis que les régulateurs mondiaux tuent la valeur de l’adhésion à l’UE ?
Il n’y a qu’un domaine dans lequel l’UE aurait pu s’illustrer, c’est le social, en relevant les bas salaires qui s’exportant dans des pays à plus haut revenu n’auraient causé aucun des dommages que cette concurrence interne fait courir aux travailleurs.
Il n’en a rien été.
Ne parlons pas de la construction d’une force européenne en même temps qu’une sortie de l’OTAN qui aurait pu hisser l’Europe à égalité entre les puissances américaine et russe. Aujourd’hui, la première puissance économique mondiale qu’est l’Europe (encore pour combien de temps ?) a besoin de son chaperon les USA pour régler sa politique extérieure.
Du bouleversement que le Brexit pourrait susciter dans l’UE pourrait naître un bien. Cela consisterait à une contraction ramenant aux six pays fondateurs une nouvelle construction européenne, avec d’autres moyens, une politique sociale et une démocratie à reconstruire pour redonner du sens à l’appareil.
Resterait à régler la transhumance que les guerres du Moyen-Orient ont amené en Europe en supplément des émigrés économiques venus du Maghreb depuis la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie et le replis français sur l’Hexagone. L’Europe aurait besoin au plus vite d’en finir avec Daech et les autres partis islamistes fanatiques, ensuite susciter un engouement des populations sinistrées pour la reconstruction des pays concernés.
L’accord honteux avec la Turquie ne va pas dans ce sens. Il ajoute un désastre au désastre.
À part Madame Merkel, qui se reconnaît dans cette Europe là ?

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