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C’est pas moi, c’est l’autre…

En Belgique, on n’en a pas fini avec les centrales nucléaires que les partis politiques ont souhaitées dans leurs vœux les plus chers, dès les années soixante.
Sans doute y avait-il l’euphorie d’une technologie en pleine ascension et découvertes, mais il y avait aussi un lobbying et probablement des commissions de la part des compagnies d’électricité auxquelles les mandataires du peuple résistent mal.
Sans savoir comment on allait les démolir quand elles seraient à bout de souffle et combien cela coûterait, la Belgique s’est lancée dans la construction de ces centrales réputées produire un kilowatt bon marché.
Cette légèreté dans la conduite des affaires, nous pourrions le payer cher.
Personne n’a vraiment imaginé le danger potentiel d’avoir à proximité de son domicile des bâtiments susceptibles d’être une cible pour des attentats. L’écologie était à ses débuts. Le parti socialiste a laissé des discours dans lesquels les militants marquaient leur enthousiasme pour le travail que cette politique allait engranger. Des gens stupides parlaient d’une ressource d’énergie éternelle.
C’était bien avant Tchernobyl.
À ce désastre mondial, on s’est rendu compte en Belgique que depuis le point zéro de Tihange, il était impossible d’évacuer la population d’un périmètre comptant les villes de Huy et de Seraing et peut-être même de Liège.
Personne n’y avait pensé avant.
On n’avait pas estimé réellement les coûts de production et de traitement du combustible, prévu des laboratoires et les installations de traitement de déchets radioactifs, afin de garantir et provisionner les finances du projet même.
En France, on évaluait en 2005 le coût du démantèlement de la centrale de Brennilis à 482 millions d'euros, soit 20 fois plus que l'estimation.
Il ressort de cela une réflexion inquiétante sur la légèreté du personnel politique, seul compte le temps court qui va de l’élection à la réélection. Nos dirigeants ne sont pas fiables parce que contrairement à ce qu’ils ne cessent d’affirmer, le futur lointain est sans intérêt pour eux. Or, c’est ce qui conditionne les générations suivantes, les enfants et les petits enfants et c’est ce qui devrait les toucher le plus.
Ceci est valable pour tout, par exemple la crise et le dysfonctionnement de l’économie ! Qui dans la gestion de l’État, doute de l’efficacité de la politique actuelle et en cherche une autre ?
Pour le nucléaire, les moindres défaillances peuvent engendrer des catastrophes.
Le sort des réacteurs nucléaires parvenus en fin de durée de fonctionnement est loin d’être réglé. L'industrie ne maîtrise pas la technique qui consisterait à dépolluer les sites jusqu’à y faire pousser des légumes et y lotir les terrains.

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Tous les matériels intégrés dans le réacteur sont irradiés à un degré plus ou moins important. La technique de démontage s'avère délicate si l'on veut éviter la contamination des travailleurs. De même, il faut ensuite enfermer très soigneusement les différents matériaux et liquides radioactifs pour éviter qu'ils contaminent l'environnement.
Les déposer dans un lieu sécurisé revient à déménager un danger d’un site pour l’implanter dans un autre, avec ceci de particulier que celui-ci ne produira rien et devra être gardé et protégé pendant des centaines d’années !
L'espoir des nucléaristes serait d’enfouir sous terre les déchets radioactifs. Là non plus, rien n'est maîtrisé. Dans la mine de sel d'Asse, en Allemagne, on a commencé il y a quarante ans à enfouir des déchets nucléaires. En 2004, la montagne de granit voisine a bougé et le site d'enfouissement se fissure. Il faut y injecter du béton en permanence. On prépare un autre site dans une mine de fer à Konrad.
La responsabilité des politiques des années 60 est grande. Celle de nos actuels dirigeants ne l’est pas moins. En retardant les fermetures des centrales, ils font courir aux populations des risques énormes. Le prétexte est simple, produire plus d’électricité pour rester compétitif.
En fin de compte, c’est toujours la question économique qu’on met en avant sous prétexte que les autres pays sont des concurrents. Nous ne pouvons donc pas fermer les centrales qui nous priveraient d’un atout indispensable.
En clair si Charles Michel se conduit comme un voyou, c’est à cause des autres qui en font autant.

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