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Hé Oh !... mais Mai ?

À sa manière de présenter le Premier Mai, la presse belge fait presque regretter que la désaffection du public pour la presse écrite ne soit pas plus rapide.
Le Soir, surtout, de par la structure de sa direction a été particulièrement docile aux lois du marché et de la démocratie de participation. Comment, dès lors, commenter l’événement et parler des enjeux actuels en restant objectif ? Ils en sont tout à fait incapables.
Ce journal donne à lire deux interviews en un seul article, celui de Paul Magnette, suivi de Michel-le-Vieux, le tout sommé de la photo en gros plan de Louis tel qu’en lui-même sa suffisance éclate.
Ainsi du drame actuel, de la paupérisation qui gagne, des luttes syndicales, des intellectuels qui voient venir le mur, Le Soir n’a trouvé de plus représentatif que MM Michel et Magnette !
Si ce dernier essaie d’effacer le souvenir d’un gouvernement Di Rupo libéral, Michel-le-Vieux n’évolue guère depuis qu’il fêtait à Jodoigne le Premier Mai sous tente.
On ne va pas recenser tout son argumentaire, comme le Soir le fait si complaisamment. La seule question qui vaille serait « comment osent-ils encore ? ». Ce pluriel volontaire implique la rédaction du journal et l’homme politique unis dans la même complicité.
Cette vieille baudruche politicarde me fait penser à Giscard avec son « monopole du cœur » décoché à Mitterrand lequel en avait aussi peu que lui.

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En réalité le Premier Mai ne se fait plus dans les cortèges de rue. Il se fait dans les consciences et dans les cœurs. Les vieux militants socialistes le savent bien que leur parti vit un terrible drame, celui de son entrée participative à un concept économique que tout porte à croire qu’il n’est pas éternel et qu’il peut s’effondrer demain, aussi vite désagrégé que le fut la défunte URSS sous Gorbatchev.
Et que retiendra-t-on ?... que l’effort participatif du PS à la dominante économique aura permis à celle-ci de durer un peu plus longtemps que les pronostics.
Le PS qualifié de traître, quelle sera sa participation à un pouvoir moins oligarchique ?
La construction européenne pâtit déjà des prémices d’effondrement. Pour ne pas avoir considéré l’avis des citoyens du continent, l’Europe part en morceaux. On saura si le premier sera l’Angleterre d’ici fin juin.
Avec ou sans Brexit, l’accord TAFTA signé ou toujours en pourparler, l’immigration ancienne et la vague de réfugiés, des États membres en rébellion et une alliance infamante avec la Turquie, l’Europe a un genou à terre.
Ce premier Mai est tout à fait particulier en ce sens que personne ne pourrait dire ce que sera le lendemain. Comment persuadera-t-on les millions de chômeurs qu’on n’a plus besoin d’eux pour faire tourner la machine capitaliste ?
On ne croit plus aux vieilles lunes politicardes – Louis Michel en est la caricature – ni même à celles de la génération suivante. La démocratie s’éloigne d’eux. Le système ne correspond plus exactement à l’exigence morale, ni à l’intérêt des citoyens.
Peut-être n’y a-t-il rien de plus urgent que le mot d’ordre de la FGTB qui appelle à la grève générale en ce Premier Mai frisquet ?
Sera-t-il suivi d’effets ou n’est-ce que l’occasion des beaux discours ? Louis-le-Vieux en a certainement un magnifique, en attendant de le lire dans le Soir du lundi, les autres ne seront pas en reste. Nous aurons peut-être des extraits du speech socialiste, pour établir l’équilibre de la balance ? Ce sera tout.
Saluons la Centrale générale de la FGTB, qui représente plus de 430.000 membres et 48 secteurs ouvriers, dans son intention de proposer aux travailleurs une manifestation nationale fin mai, une grève générale fin juin, après concertation sur l’avenir de ce mouvement et une éventuelle reprise en septembre.
Pour le reste…

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