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Une trahison.

Le chômage de masse ne date pas d’hier.
Depuis la réflexion de Mitterrand « On a tout essayé. » d’autres et notamment en Belgique ont essayé davantage, sans succès. Au contraire, les soubresauts de la finance et les avatars autour des subprimes ont ajouté une couche à ce qu’on a fini par déclarer en haut lieu de calamité nationale.
Mais personne, absolument personne, parmi les responsables de l’État, n’a conclu que ce qui produit le chômage, comme les nuages la pluie, peut être le système économique lui-même tel qu’il dérive actuellement vers une globalisation qui nivelle par le bas les producteurs des biens.
C’est pourtant bien évidemment l’hypothèse la plus vraisemblable.
Tout le monde en conviendrait volontiers si l’enjeu n’était pas si énorme.
Le pouvoir politique manque de courage en ce moment.
Pourtant le chômage n’est pas le seul point noir, quoique le plus visible. Il engendre aussi une paupérisation des populations du bas du tableau et mord même dans les classes moyennes.
Enfin, tous les économistes le savent à la faveur de ce système, la rémunération du capital est plus avantageuse que la rémunération du travail. L‘oisif aisé gagne des points sur l’oisif malgré lui et le travailleur du bas de l’échelle.
Alors, sans faire de politique, sans vouloir prétendre que la solution est dans les partis d’opposition, en toute bonne foi et sincérité, pourquoi n’y a-t-il absolument personne parmi les hommes d’État pour simplement faire ce constat ?
Puisqu’on a tout essayé et au-delà et puisque rien ne fonctionne, pourquoi poursuivre sur une voie dont on sait qu’elle est sans issue, sans chercher à en sortir en faisant autre chose ?
Les dernières prises de position de ce gouvernement sont aberrantes. Il semble à Charles Michel tout à fait naturel d’admettre que ce système est pérenne et inamendable. Comme le ferait un petit comptable sans pouvoir ni initiative, il aligne les chiffres, les productions, le personnel. Il cherche à établir l’équilibre des comptes comme un boutiquier gère son fonds de commerce.
Sa vision ne va pas au-delà de l’achat de fourniture, des transformations manufacturières de celles-ci par un atelier dont il faut à tout prix réduire les coûts par la suppression d’une partie du personnel et la diminution des salaires de ceux qui restent, pour rembourser les prêts.
C’est une politique, ça ?
Est-ce une gestion digne d’une démocratie et du respect que les gens de pouvoir doivent avoir pour ceux qui les ont mis là où ils sont ?

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Mais il devrait y avoir des concours, des plans, des colloques, des demandes de participation d’intellectuels, de philosophes, des gens du peuple et des experts les plus compétents pour mettre à plat toutes les données du système et que ce soit par algorithme ou formule raisonnée, proposer d’abord par des simulations les moyens de sortir du système et sur décisions par voie de référendum, procéder prudemment à la mise en place des moyens de le faire.
Que fait-on à la place ? La politique de la boutique comme il est dit plus haut, mais encore en vouant un profond respect à ceux qui en-dehors de l’État pèsent par traités, programmes et usages sur les décisions, s’installant en arbitres des convenances en s’armant de pouvoirs comme on le fait à l’Europe, en nouant des alliances par-devers nous et en négociant avec les USA !
Michel et les autres prétendent que subir le chômage sans espoir d’amélioration, sinon saisonnier et minime, est la meilleure solution.
C’est-à-dire qu’ils avouent leur défaite sans autre réaction que celle d’un peuple vaincu et qui se plie aux desideratas des occupants ou des autorités qui nous gouvernent de loin.
C’est une désertion ou pire un transfert à l’ennemi avec arme et bagage.

Commentaires

Tu as raison, Richard: c'est bien le système économique qui est en cause. Mais en réalité, il en va ainsi de tout système. Pour parler comme Castoriadis, il y a d’une part les institués qui ont le pouvoir et en détiennent les codes et d'autre part, les instituants qui ne rêvent que de déboulonner les institués avant de le devenir eux-mêmes, etc… Tout système implique une lutte des classes entre ceux qui en profitent et ceux qui en pâtissent. Actuellement, ce sont les financiers et les thuriféraires de la mondialisation dite “heureuse” qui détiennent les codes et sont les gagnants: à chaque sou gagné par un “travailleur”, ils en gagnent 3 ou 4. Le problème n’est pas de savoir si ça va pèter mais quand! Mais ce dont on peut déjà être sûr, c’est que ceux qui vont allumer la mèche se comporteront demain comme les gagnants d’aujourd’hui. Ainsi va le monde. Mais l’erreur consisterait à dire qu’il vaut donc mieux ne rien faire. Au contraire, contribuons activement à foutre le souk dans le bordel capitaliste. Mon petit souhait: que le monde de demain mette l’environnement naturel dans ses priorités! Là –et là seulement-, on peut être sûr qu’il s’agit d’un bon investissement! Ma grande crainte: le retour des calotes!

Bien vu !

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