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Quand il est question du poids par essieu.

Voilà que cette manie de placer des soigneurs de l’âme partout gagne les milieux médicaux.
Cette démocratie vole plus facilement au secours des traumatismes de l’esprit que des misères sociales. Il est vrai que l’esprit coûte moins cher que le relèvement général du statut des malheureux. Avec les psychiatres et quelques psychologues sortis des universités naturellement habilités, s’intitule secouriste de l’âme, qui veut ! C’est autant de bénéfices pour l’emploi…
La vanité bourgeoise de montrer à tous l’âme secourable et généreuse d’un milieu « qui a les moyens et qui pourrait faire autre chose de son argent » vient d’un vieux contentieux à l’encontre du jacobinisme des origines. Son entrée dans le monde « moderne » fut l’incendie du Bazar de la Charité (1885) dans lequel périrent quelques grands noms de l’aristocratie au milieu des parvenus qui aimaient qu’on les confondît avec eux. Pour une fois, ils furent servis.
Au fur et à mesure que la société robotisée se construit, les accidents se multiplient, au point que l’automobile de nos jours fait chaque année autant de victime dans le monde qu’une bonne guerre entre deux États. Les attentats des frustrés d’Allah font le reste, le tout parsemés de chutes d’avion, de naufrage retentissant et d’accidents de chemin de fer en série.
Les démocraties perdureront dans leur éprouvante stagnation tant que ceux qui les animent resteront très satisfaits de leur sort, supérieur aux neuf dixièmes de la population.
La compassion reste un moyen efficace de passer pour un bon représentant du peuple. Il est séant de se faire voir au premier rang à chaque fois qu’une catastrophe se produit, d’où l’idée de dépêcher en plus dans les chaumières environnantes et dans les familles meurtries par la perte de l’un des leurs toute une noria d’inutiles, récitant des lieux communs sur les pertes « sensibles ». Dépêchés sur place par des moyens rapides de déplacement, ces équipes prennent en charge la victime, le voisin de celle-ci, le journaliste qui fait l’info et le ministre qui se mêle à la noria des premiers secours, via les cadreurs de RTL et de la RTBF.
Alors, pourquoi ne pas étendre l’empathie active aux médecins ?
La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld) a donc naturellement enjoint à l'association de médecins généralistes Domus Medica d’en faire autant, afin d’aider les médecins qui souffrent de burnout ! Mieux encore poussant la sollicitude plus loin, celle qui est la personnalité la plus aimée des Wallons veut aussi soulager les médecins victimes de leurs problèmes d'alcool ou psychologiques.
Comme nos voitures après quatre années de route passent au contrôle technique, la pétulante Maggie souhaiterait mettre en place un contrôle médical annuel et obligatoire, ainsi qu'un numéro d'urgence national, écrit lundi Het Nieuwsblad.
Ce sont donc des médecins qui vont dire à d’autres médecins s’ils sont bons pour le service pour les douze mois à venir. Bête question : qui va contrôler les médecins contrôleurs ?
Poursuivant dans le délire inquisitorial, les suspicieux complices de la libérale flamande imaginent déjà un "contrôle qui peut s'inspirer du screening des pilotes" ! Dirk Avonts de l’U-Gent était-il sobre lorsqu’il sentit l’esprit de ce contrôle lui monter à la tête ?

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Poursuivant sur sa lancée, notre homme de science poursuit "Outre leur vue et leur ouïe, leur santé mentale peut également être testée. En organisant ce contrôle annuellement, des éventuels problèmes seront découverts à temps."
Les gynécologues, par exemple, seront particulièrement suivis sur leurs fantasmes sexuels. Le questionnaire cernant leur personnalité sera particulièrement sévère.
Voilà qui va refroidir les hypocondriaques toujours pendus aux sonnettes médicales « Et si mon médecin était un déficient mental, un ivrogne ou un mélancolique profond ? » diront-ils, surtout si à la fenêtre de leur généraliste un petit panneau (sans doute que Maggie va illustrer avec l’aide de la signalisation routière ) prévenait l’honorable clientèle que le médecin est en révision et que dès que possible il affichera à la fenêtre sa fiche technique et son permis de guérir, valables douze mois.
Admettons que cette société à force de conneries devienne loufoque. Alors, il conviendrait qu’un certificat d’aptitude soit également délivré aux ministres du gouvernement Michel. Un permis de nous rouler délivré tous les cinq ans, c’est trop long.
Cela devrait se faire comme pour les médecins chaque année.
Et d’abord à première vue, Maggie avec son surpoids par essieu aurait toutes les difficultés de passer à l’auto sécurité des âmes.
Je me demande si elle a bien réfléchi à cette nouvelle sollicitude pour une profession qu’elle exerça jadis sans aucune contrainte ?

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