« Un village Potemkine (1) | Accueil | Un budget cool ! »

Comme un vol de gerfaut…

Les ministres sont incorrigibles. Une génération chasse l’autre pour finalement dire la même chose et arriver au même résultat.
C’est que les partis de gouvernement qu’ils soient du centre, de gauche ou de droite, n’obéissent qu’à une seule règle, celle qui produit le TAFTA, le libre échange et les paradis fiscaux : la Loi du Fric.
La preuve, les décideurs de ce qui se passe actuellement sur le tarmac de Brussels Airlines ont complètement oublié l’aventure de la Sabena rachetée par les Suisses, vidée de toute substance et réduite à l’état de squelette quelques années plus tard.
Rebelote avec Brussels Airlines avalée par la Lufthansa.
C’est entendu, la compagnie après les attentats ne se portent pas au mieux. À croire que celui qui lui fiche la scoumoune, l’éternel Davignon déjà au commande de l’ancienne Sabena le jour où elle a fait plouf, est encore là prodiguant ses « bons » conseils… Cet homme ne devrait jamais avoir volé de ses propres ailes. On l’imagine comme un épervier en train de planer au-dessus d’une affaire pouvant lui faire palper quelques bénéfices.
Il n’y a pas besoin d’avoir fait une école de commerce pour savoir que celui qui paie décide et c’est bien la Lufthansa, l’acheteur, à dicter sa loi.
Donc l’Étienne Davignon, président de Brussels Airlines, ne le savait pas. Puis il s’est renseigné en Allemagne et est revenu à Bruxelles pour rassurer tout le monde.
La Lufthansa est un patron altruiste. Brussels Airlines jouira d’une grande autonomie, c’est juré ; son rachat n’entamera en rien son autonomie et sa capacité d’organiser les vols de ses avions.
Juste après ces belles paroles Carsten Spohr, le patron de la Lufthansa, est tout de suite venu dire le contraire à De Tijd.
Étienne, Étienne tiens le donc !... Après le concours de barbichette, voici ce que l’Allemand raconte « Nous souhaitons incorporer le modèle de Brussels Airlines à notre division low-cost, Eurowings, pour en faire un acteur de premier plan au niveau européen. De nombreuses compagnies sont trop petites pour survivre seules ».
Voilà la compagnie du vicomte vouée au lowcost avec mission de concurrencer Ryannair !
« Vol pas cher Ryanair. Réservez les vols Ryanair des €20 aller/retour, taxes inclus. » à croire qu’Étienne a pousser la vente pour se débarrasser au plus vite de Brussels Airlines. À moins de mettre à 17 € 50 les destinations que proposera Brussels Airlines, on voit mal l’avenir de l’aviation à Bruxelles !

1mpcuui.jpg

Davignon, imperturbable : « Les emplois sont au centre de nos préoccupations. Nous pouvons les sauvegarder. », Spohr, l’Allemand, insiste : « Un secteur tel que le nôtre ne permet aucune garantie en matière d’emploi, même chez nous en Allemagne. » Davignon : « Le rachat ne signifie pas la fin de la marque Brussels Airlines. » Spohr : « Au début, nous n’allons pas toucher à la marque. Nous ne changerons de nom qu’en concertation avec la direction belge, et à condition que nous trouvions un meilleur nom. »
Fin du dialogue et fin des illusions des personnels à terre et en l’air.
Étienne Davignon est resté passif quand l’actionnaire majoritaire Suez a vendu à des groupes étrangers les participations de la Société générale dans un paquet de grandes entreprises belges, alors, comme donneur de leçons, il y a mieux.
La Belgique détient le triste record du bradage des entreprises à des repreneurs étrangers. Parce qu’à petit pays, petites entreprises et qu’on est arrivé à des démarches commerciales qui n’envisagent que des fusions à l’échelle des continents. ING allait maintenir la marque BBL après le rachat de la banque belge, plus personne ne sait ce que BBL veut dire. Le groupe français GDF Suez avait juré que Tractebel ne quitterait pas Bruxelles, Japan Tobacco avait promis de développer l’implantation belge de son rachat, liquidée en moins de deux ans, Marc Coucke continuerait de gérer Omega Pharma, en 2015 rachat par la société américaine Perrigo, il vient d’être mis à la porte, etc.
Nous avons en la personne d’Étienne Davignon un Bernard Tapie belge, et nous ne le savions pas !...

Poster un commentaire