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Valls à la bataille de Solferino

Le scabreux n’est pas d’être candidat à être le président de la république qui va succéder à François Hollande, ce qui porte à la réflexion, c’est comment vient cette ambition dans la tête des impétrants ?
On ne naît pas candidat, on le devient. Cette affirmation n’est pas si sûre. Beaucoup de ceux qui ont le virus, vous disent qu’ils l’ont toujours pensé. Voilà qui est étonnant. À l’heure où tout qui joue toujours au ballon dans les parcs d’enfants et rêve de faire pompier ou agent de police, eux disent « je veux devenir président de la république ! », aux personnes qui ne peuvent pas s’empêcher de poser la question « Et toi, mon garçon, que veux-tu faire plus tard ? »
Il y eut tout un temps des hommes, par ailleurs sains d’esprit, qui se prenaient pour Napoléon. Il y en a beaucoup moins deux siècles plus tard,! Le mois dernier encore, Jean-François Copé s’essayait à une comparaison hardie de Napoléon au pont d’Arcole. On a vu le résultat : le plus faible score de la primaire des Républicains !
Certaines professions trop désirées débouchent sur des névroses, des psychopathologies imprévisibles. Par exemple, l’ambition de Charles Michel le poussait au fauteuil de premier ministre, il aurait consommé un grain d’ellébore du bocal de son père. Il y a comme ça de lourdes hérédités. Mais faire Président français, c’est autre chose. C’est le délire supérieur, le fou de haut niveau, en quelque sorte. C’est Napoléon qui se croirait à Austerlitz, alors qu’il est à Waterloo devant Blücher.
François Hollande en nommant à l’emploi de premier ministre un Manuel Vals ancien candidat comme lui au poste suprême aurait dû se méfier. Quand on a une pareille idée fixe, il est impossible de s’en défaire. Et Hollande aurait dû savoir qu’il réchauffait dans son sein un candidat intemporel et absolu, déjà candidat dans la célèbre primaire socialiste avec lui, qui fit beaucoup de dégâts dans les rangs du parti, au point que Montebourg et Hamon ne s’en sont pas toujours remis.
Est-ce que Vals a conscience qu’il va devoir faire campagne contre la politique du premier ministre, c’est-à-dire sa politique, si comme il le dit, il a l’ambition de rassembler tous les socialistes, frondeurs compris, pour avoir une chance - toute petite - de figurer au premier tour ?

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Valls va au suicide politique, poussé par sa paranoïa et l’aveuglement devant la réalité à cause de son ambition inappropriée.
Du reste tous les socialistes y courent se mettre la tête dans le sac. Si Valls a de la chance, il retombera chef de ce qu'il reste du parti après que Cambadélis se soit esbigné, pour en faire un machin à la Bayrou, en priant que le Modem ne lui bouffe pas trop d’électeurs.
Cette folie va être un véritable carnage. Les Français aiment bien les fous qui font rire et détestent ceux qui jouent les importants. Entre Valls et Macron, c’est ce dernier qui a la cote. Sait-on jamais avec l’électeur qui s’amuse à voir tomber les têtes, peut-être a-t-il une chance ?
Valls aura eu son Evry, comme Giscard eut son Chamalières. Cette manie qu’on les candidats à la présidence d’annoncer leurs ambitions depuis des lieux-dits, des patelins qu’avant eux, on repérait mal sur la carte, comme Hollande son Tulle en Corrèze.
Le dernier avatar de cette candidature aura été les intentions de Martine Aubry et de Christiane Taubira de désigner leur candidat en temps voulu. Connaissant leurs préventions à l’égard de Manuel Valls, ce serait le dernier coup de patte fatal, si par hasard, celui-ci était parvenu à faire oublier son score à la primaire de 2011, éliminé au premier tour avec le score dérisoire de 5,63 % !

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