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Les faits, les idées, le show.

Pour se défendre d’un soupçon de partialité, les médias prétendent que les extrémistes de tout poil font du media basching, et pas que… des Valls, des Fillon rejoignent dans cette détestation des Mélenchon et des Marine Le Pen. Richard III n’est pas en reste non plus, dans sa détestation si souvent produite.
Ce n’est quand même pas la faute des détracteurs de « l’info vite fait » si les journaux et les grands groupes de télé sont dans des mains de richissimes propriétaires dont la nature capitaliste et de droite n’est pas contestée.
Et la clause de convenance personnelle ?
Certes, elle existe, sauf qu’on n’a jamais vu quelqu’un du Figaro ou de RTL s’en prévaloir pour sortir du nid de vipères.
Alors, qu’en est-il de cette fameuse indépendance que l'Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB) agite comme une carte de visite au nez de tous les détracteurs ?
Loin de moi l’idée, dans ce monde pourri, de prétendre que tout le monde l’est. Mais comment exercer un métier comme celui-là sans faire un distinguo parmi les faits, ceux qui touchent directement aux convictions personnelles de l’employeur ?
L’exemple de l’affaire De Decker est notoire. Il a fallu que ce soit la presse française qui soulève le lièvre avec des arguments nouveaux, pour que la presse belge se décide à emboîter le pas et encore, l’a-t-elle fait en marchant sur ses chaussettes.
Un autre exemple, celui de l’article « en forme d’uppercut » de Paul Magnette (voir le blog précédent). Il suffit que l’intéressé donne sa sentence sur le PTB, sans argumenter autrement que par des métaphores, pour que cette interview soit bouclée et que le journaliste en reste là. Et la grande crise identitaire des PS compatibles avec la mondialisation de l’économie, qui en parle au parti de Magnette ?
L’interprétation du mot « socialiste » est même une des raisons capitales des divisions de la gauche et de la probable disparition prochaine du PS en France. À cause de ce flou, la carte géopolitique de l’Europe est en train d’être bouleversée. Le lecteur des gazettes n’en retire que l’ironie d’un « premier de la classe » qui se répand en sarcasmes à défaut d’arguments !
L’extrême gauche n’est pas claire non plus dans ses protestations.
En un mot, l’extrême gauche suspecte les médias de partialité, mais accourt dès qu’on lui propose un créneau de cinq minutes. Elle s’y comporte généralement comme l’étudiant ayant la crainte d’être collé face à un professeur sceptique.

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L’idée que la presse ne serve que des intérêts de la bourgeoisie n’a jamais été si bien traduite que par Mélenchon qui s’empresse de se faire le plus aimable possible devant ceux qu’il décriait cinq minutes auparavant.
Qu’elle soit sur papier ou sur écran, la presse mêle à présent show et information, pour s’attirer un public qui traduit tout en show et fait des images parfois terribles de l’actualité, un spectacle comme dans un film d’horreur. Ce n’est plus en critique qu’on réagit mais en spectateur. Le spectacle est bon ou mauvais, il n’est plus dans le juste ou l’injuste, le vrai ou le faux.
C’est très net dans la presse écrite. Pour survivre, la presse dite « sérieuse » se pare de paillettes. Le spectacle est permanent. La morale qui subsiste est celle des riches propriétaires, destinée à produire une pédagogie secrète et insidieuse en faveur des dominants.
Comment soustraire l’information à la domination de l’argent ? Le problème n’est pas nouveau. La disparition des journaux d’opinion pour une presse « neutre » a augmenté le malaise, en le rendant plus hypocrite.
Nul n’ignore que la neutralité n’existe pas et que, consciemment ou inconsciemment, tout qui écrit ou parle est partial.
Comment donner la parole dans les médias à tous ceux qui sortent du politiquement correct ?
La montée des méfiances, à l’égard des partis et de la démocratie, touche aussi les médias.
Cette méfiance rendra-t-elle le sens critique au public ?
Ce n’est pas de Paul Magnette que viendra la solution.

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