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Le temps se gâte.

C’est assez paradoxal, une vague droitière envahit l’Europe. Le parlement européen la reflète. Sans surprise, celui-ci a voté l’accord commercial (CETA) avec le Canada. La gauche se rebiffe, comme l’extrême droite pour d’autres raisons, cette opposition se voit renforcée par certains européens qui ont voté libéral et donc permis le CETA !
Si bien que le parlement européen vient de signer un accord avec le Canada contre l’avis d’une majorité d’Européens, sinon d’une forte minorité !
Bien sûr, il faudra que les États membres avalisent cette signature. Paul Magnette a déclaré que la Région wallonne ne signerait pas le traité tel quel.
Charles Michel est ravi. Il est inconditionnel de tout traité commercial.
Voilà bien une étrange Europe, bien malade et dans laquelle Miss May pour la Grande-Bretagne compte tailler des croupières dès le mois de mars, à nos chers boutiquiers d’État.
On comprend que Jean-Claude Juncker ait décidé de ne pas se représenter à la présidence de la Commission européenne. Qu’il aille rejoindre Barroso à Goldmann-Sachs et qu’on n’en parle plus.
Pendant ce temps, Trump ne compte plus dépenser trop de dollars à l’OTAN, sans facturer les services de l’US army. Comment l’Europe va-t-elle payer ses nouveaux mercenaires ?
Cette promesse électorale, Trump est capable de la tenir, faisant oublier d’autres explications de campagne plus difficiles, comme l’Obama care, qui laisserait sur le carreau des millions d’Américains, dont ceux qui ont voté pour lui.
Au centre des difficultés, snobée par la Russie et la Chine, l'Union Européenne n'a pas l'air de réaliser ce qu'il lui arrive. Elle est en état de sidération !
Les Commissions sont sans programme. La sécurité n’est nulle part. Le social n’existe pas… mais on a le CETA ! Ce triste constat, 530 millions d’Européens le font tous les jours. Bilan désastreux dont il faut directement accuser en vrac les gouvernements des pays membres et les parlementaires de Strasbourg. Plus ça va mal, plus ça roule bien pour Marine Le Pen.
La confiance en une démocratie agissante et sociale n’existe plus. Theresa May flirte avec Trump. Donald vient de la prendre sans préservatif sur le bureau ovale. Le couple a de beaux restes. Meryl Streep est furieuse. Le président la dédaigne devant tout Hollywood.
La scoumoune se répand aux USA au grand dam de nos américanolâtres. Ils espéraient que le modèle maintiendrait sa domination sur le système économique international.
Lorsque l’incapacité des États-Unis à maintenir l’ordre mondial sera perçue, des puissances, jusque là maintenues à distance et incapables de le changer, plongeront le monde dans une anarchie violente.

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Ce ne sont pas nécessairement des colosses comme l’Inde ou la Chine ou des puissances moyennes comme la Russie qui poseront les premières banderilles, mais des pays comme la Corée du Nord. Déjà le dernier essai de fusées intercontinentales de ce pays a montré un Donald Trump insouciant au milieu d’un banquet, animant une soirée dans un club huppé dont il est propriétaire, alors qu’on venait justement de lui annoncer la nouvelle audace de Kim Jong-Un.
Les Américains ont trop tendance à se reposer sur leurs lauriers et leur passé militaire impressionnant. La stabilité de l’ordre international n’est pas une chose acquise définitivement.
Un ordre nouveau n’est que le résultat de l’effondrement du précédent. La connaissance de l'histoire devrait prévenir les USA de la soudaineté de ce remplacement, surprenant parfois tous le monde.
Sans remonter à l’Empire romain, tout est éphémère.
Où nous en sommes exactement dans ce scénario classique aujourd’hui, à quelle distance du point d’intersection se trouvent les deux tendances dominantes du monde actuel ?
Il serait bon de faire le point sur les scénarios possibles.
La nouvelle administration Trump est susceptible d’accélérer un effondrement de l’hégémonie occidentale sur le commerce. Vouloir à tout prix exporter la démocratie made in USA à travers le monde, tout en prenant les autres pour des pigeons, n’était pas une bonne idée. Elle en a refroidi plus d’un, y compris à l’intérieur du « bloc » occidental.

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