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Une idée pour un chantier.

Le PS est en perte de vitesse. Il y a bien le PTB qui monte et qui dessine un autre parcours plus près des préoccupations des gens. Oui, mais on sait qu’en Wallonie le PS y a un socle depuis tellement longtemps qu’il fait partie du paysage.
Justement, si on décollait les étiquettes pour voir ce qu’on peut faire ensemble à gauche ?
C’est simple, il n’y a qu’à gommer les égos des importants et le reste marche tout seul.
Pourquoi les progressistes de la Région wallonne ne se réuniraient-ils pas autour d’un grand projet ?
PS, PTB, Écolo et même CDH, sauf si Benoît Lutgen n’est pas « franc » de collier, il y a là quand même une majorité et de la matière à innover !
Le « chantier » version Di Rupo est à l’arrêt. On n’y a jamais vu les entrepreneurs du PS s’y promener en salopettes. Ils sont tous preneurs à l’inauguration avec la petite truelle en argent qu’on agite sous l’œil des caméras, puis quand tout s’éteint, le « beau » monde s’en va sur la pointe des pieds.
Mais alors un projet idéal à faire sursauter la droite et faire dresser les cheveux sur la tête des banquiers… si on copiait Benoît Hamon ?
Par exemple, un revenu universel qui serait appelé selon la définition de David Djaiz et Julien Dourgnon de la Fondation Jean-Jaurès «Le revenu d’existence : une nouvelle régulation sociale» ?
Laissons de côté le détestable du projet dans sa version de droite, tournons-nous vers le peuple et cherchons-y une nouvelle manière de défendre ses intérêts et de lui proposer une nouvelle société.
Nous avons l’occasion d’entrer pour jeter un œil dans le laboratoire de la gauche, puisque Benoît Hamon en est le laborant. Remarquons d’abord l’effet saisissant de cette proposition devenue un triomphe pour un candidat de la primaire socialiste qui n’était pas favori.
Et si l’engouement pour ce projet emportait l’élection présidentielle ?
N’aurions-nous pas là, que Hamon devienne président de la république ou pas, suffisamment d’éléments pour nous réunir enfin sur quelque chose nous faisant sortir du système libéral ?
D’abord l’hostilité des « élites », les nantis se bouchent les oreilles à ce seul mot « universel », pour eux, l’économie bien comprise n’est pas faite pour tout le monde. La hiérarchie doit être respectée. Il y a ceux qui font et ceux qui attendent qu’on fasse.
Le frein en Belgique, ne parlons pas des libéraux évidemment hostiles, mais des socialistes de parti, osons leur dire que le PS français a adoubé Benoît Hamon, donc a intégré le revenu universel dans son programme. Pourquoi n’en feraient-ils pas autant ?

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Plus à gauche, interrogé sur la question, Jean-Luc Mélenchon accepte de «discuter» l’idée, mais ne l’intègre pas pour l’instant dans son programme de la «France insoumise».
Chez nous, qu’en pense le PTB ? Qu’en disent les socialistes ?
Cette idée dans sa phase de réalité est une alternative sociale possible. Ce n’est pas rien.
Faut-il rappeler que voilà deux siècles qu’on en parle ?
La mutation de l’économie dans laquelle nous nous débattons, sans trop savoir si le travail et ceux qui aspirent à travailler pourraient survivre dans un concept social ancien, est propice à un retour en force des classes exposées.
Même les classes moyennes, en voie d’élimination sous les effets de la crise perpétuelle, ploient et démentent par les désastres dont elles sont victimes, les valeurs d’un « entre-deux » servant d’amortisseur aux antagonismes capital/travail.
Le revenu universel pourrait les tenter davantage que par le passé. L’émergence d’une vaste classe moyenne bénéficiant du progrès, c’est terminé.
À y bien réfléchir, le libéralisme est nu devant la réalité cruelle d’une économie dont les profits vont à de moins en moins d’individus.
Quand les électeurs s’en apercevront, il n’y aura plus de parti libéral.
Le revenu universel est une alternative à ces jeux cruels du profit.
Il dérange parce qu’il bouscule des certitudes dans une société où la condition des individus est déterminée par le salariat. C’est un mode de régulation économique et sociale inédit et extérieur au salariat, qui conserverait tout son intérêt et sa nécessité. Il défie le monopole du capital et du travail dans la distribution des revenus.
Enfin, il répond au problème de pauvreté et apporte une réponse au chômage massif et irréductible.
Petite voix dans le désert, qui m’entendra ?

Commentaires

Désolé de temporer votre enthousiasme, mais le revenu universel, présenté comme la solution à tout, n'est qu'une mesure, mais pas le fond d'un programme. C'est l'essuie-glace d'une voiture, très utile par ailleur, mais où est le moteur, la carosserie...

Désolé de temporer votre enthousiasme, mais le revenu universel, présenté comme la solution à tout, n'est qu'une mesure, mais pas le fond d'un programme. C'est l'essuie-glace d'une voiture, très utile par ailleur, mais où est le moteur, la carosserie...

je ne prétends pas que le revenu universel soit une panacée.
C'est tout simplement une mesure qui, si elle était appliquée, donnerait l'obligation à tous les partis politiques et aux industriels de réorganiser la société de fond en comble. Et rien que cela est une véritable révolution.

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