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La honte des autres et de soi.

Les journaux : « Le régime syrien de Bachar al-Assad est l'auteur d’une attaque qui a tué 86 personnes, dont 30 enfants. »
La situation en Syrie est trop complexe pour qu’un simple particulier, même intéressé par les conflits en-dehors de l’Europe, puisse en parler à bon escient.
Trop souvent, les médias n’informent que sommairement des réalités de terrain. Le public schématise forcément en « bons » et « méchants ». C’est tout ce que voulaient les dirigeants européens qui se servent des informations diffusées pour conforter leur politique.
Mais, c’est quand même la Russie qui vient de mettre son veto au Conseil de sécurité sur une action internationale envisageable après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun mardi 4. La responsabilité de ces crimes contre l’Humanité est entièrement du côté de Damas, puisque les opposants du Régime n’ont pas d’aviation !
Il va sans dire qu’en toute logique ces horreurs ne devraient pas rester impunies. Voilà tant d’années qu’on le prétend, pour d’autres attaques au chlore, sarin, saloperies diverses dont certaines, comme le gaz moutarde, ne datent pas d’hier. Hélas ! ce ne serait pas la première abomination que l’on dénonce avec violence, puis, une fois l’indignation retombée, on passe à autre chose.
Les exactions aux armes classiques font autant, sinon plus de victimes, mais Bachar en utilisant les reliquats de son stock d’armes chimiques détruit à 99 % sait ce qu’il fait. Il se place dans le refus de toute négociation avec les opposants du Régime. Jusqu’au jour où les Russes et les Iraniens en auront marre de le soutenir, à moins que Trump dans un de ses emportements d’enfant gâté ne décide unilatéralement de supprimer le dictateur. On a vu ce qu’il en a coûté à Bush de supprimer le branque Kadhafi.
Ma voix est trop peu relayée, quand je pars dans des indignations, trop peu médiatisée pour ne pas ignorer mon impuissance à faire bouger les choses.
Mon interrogation ne portera donc que sur ce qui m’a toujours stupéfié chez certains d’entre nous, si pas presque tout le monde, cette faculté « fonctionnaire » que nous avons de commettre des crimes sur la simple injonction d’un ordre, que nous ne sommes pas chargés de commenter, mais d’exécuter.

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Car il a bien fallu qu’un personnel fabrique ces saloperies que Damas faute de moyens, fourre dans des fûts, de simples tonneaux recyclés de l’industrie courante, que des employés du terrain d’aviation chargent dans des avions, en n’ignorant pas l’usage qu’on va en faire ; qu’enfin des pilotes conduisent sur des endroits indiqués d’après des cartes, et larguent leurs saloperies sur des villes et des villages au petit bonheur la chance d’occire, hélas, plus d’innocents que d’intégristes musulmans.
Après avoir passé leurs journées de travail, celui qui a glissé des fûts dans la carlingue de l’avion, jusqu’à celui qui les a conduits sur le « théâtre » des opérations et balancés dans le vide, rentrent chez eux le soir, serrent leurs enfants dans leurs bras et chaussent des pantoufles avant de passer à table !
Tout cela sans la moindre pensée « désagréable » avec la satisfaction du devoir accompli !
Et, pourquoi pas ?... s’émeuvent du moindre petit bobo que le petit dernier s’est fait en tombant de sa chaise ou en avalant de travers ?
Si c’est terrible de vivre sans remords et sans état d’âme, ça l’est autant d’imaginer qu’il existe des êtres humains, qui se sont rendu coupables de tels forfaits sans rien éprouver d’autre que la satisfaction du devoir accompli et du travail bien fait !
On croyait qu’après les 80 millions de fonctionnaires Allemands (C’est inexact. Parmi eux il y eut des héros, tués par le IIIme Reich), plus ou moins complices des forfaits nazis, que l’humanité avait enfin compris. Et voilà que l’Histoire nous enseigne le contraire, qu’après Dachau et Buchenwald, il y eut d’autres crimes, en Europe dans les Balkans, au Ruanda, en Afrique, et maintenant les siphonnés qui se disent commissionnés par Mahomet pour couper les incroyants en morceaux !
Chaque jour qui passe nous révèle de nouvelles horreurs, fait tomber encore plus bas l’humanité dans des bas-fonds innommables.
Que dire de plus ? Ce n’est qu’un épisode. D’autres suivront. Personne n’en doute.
J’ai honte du reflet de mon visage dans le miroir. Je n’ai rien fait pour éviter ça.
C’est de ça que j’ai honte.

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