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Docteur Fol-amour.

S’il ya bien un sujet dont on ne parle qu’avec respect, c’est celui de la science.
Les progrès dans les domaines de la santé et de la connaissance des maladies sont les plus impressionnants. Les lois de la physique et la compréhension de l’univers ont bouleversé le savoir de ces cinquante dernières années.
L’auréole que les scientifiques arborent parfois malgré eux les propulse dans des domaines qui ne sont pas les leurs mais dans lesquels certains sont parfaitement à l’aise. Ils disputent en politique le nombre d’élus aux avocats. Ils dispensent des consultations dans l’audiovisuel et répondent à des questions qui, parfois, ne correspondent pas à leur aptitudes, se produisant dans des matières inattendues. Ces intellectuels multi-spécialisés débordent dans tous les domaines et se posent en donneurs de leçon.
Le public est très impressionné et en général favorable à leurs débordements de toute nature, dans des spécialités parfois très éloignées de leur profession.
Avec les professionnels de la politique, ils étoffent l’élite officielle de la démocratie, en même temps qu’ils creusent le fossé entre dirigeants et dirigés.
Le jargon employé par ces notables les entoure d’une sorte de respect général qui n’en exclut pas les cuistres.
La crainte d’une science omnipotente, sans contrôle, ni limite, qui déshumaniserait la société, effleure à peine la pensée populaire.
Pourtant elle le devrait.
Si les guerres font de plus en plus de morts, c’est incontestablement aussi au progrès du domaine scientifique qu’on le doit.
C’est regrettable qu’on ne puisse plus comme au XVIIme siècle garder un certain recul en dissociant l’homme de la science. On s’apercevrait vite que ces personnages ne sont pas tous exceptionnels, que leur capacité encyclopédique sont limitées, comme tout un chacun et qu’ils sont aussi faillibles que les avocats, ainsi que d’autres disciplines universitaires.
Nous identifions la science à la sagesse. Comme si la pratique au plus haut niveau d’une discipline conférait aussi des qualités philosophiques.
Le Philosophe Steiner en a conclu que les détenteurs les plus pointus des disciplines scientifiques n’ont jamais produit une quelconque confrérie conduisant à plus d’humanité en évitant la barbarie.
De même, on n’a jamais vu des assemblées savantes parler de la position avantageuse des professions libérales, par rapport au reste des travailleurs. Souvent des esprits singuliers et ouverts à n’importe quelle discipline se disposent à embrasser certaines professions libérales, plutôt que d’autres, considérant le seul aspect de l’argent. C’est notamment vrai pour les spécialisations dans le domaine médical.

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Chose étonnante, le savoir n’a pas encore réussi à faire sombrer dans le ridicule les religions polythéistes et les grandes religions monothéistes (scientisme). La foi se révèle et s’affirme avec autant de force, qu’avant les réflexions sur l’univers de ces dernières années.
S’il vaut mieux avoir du goût pour les études et que ce goût détermine le choix de l’étudiant à prendre une discipline, ce serait une erreur d’accorder au détenteur de cette singularité, le pouvoir d’en connaître assez sur toutes les autres.
C’est ainsi que notre société fabrique des imbéciles instruits ou des gens instruits qui deviennent imbéciles à force de dépasser leur niveau de compétences, sollicités comme certains le sont parfois, pour donner un avis sur des choses dans lesquelles ils ne savent rien, ou presque.

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