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L’excès… un métier !

L’excès est dans tout, parce qu’il est dans l’époque et que tout en est imprégné.
On le comprendra mieux si l’on compare la TVA, à cette réflexion de Renan « Il n’y a pire injustice que celle qui consiste à traiter également des choses inégales ».
Il paraît qu’on ne sait plus rire en groupe qu’aux plaisanteries de Hanouna, et qu’il faut une bonne dose d’alcool dans le sang pour chanter une chanson de Sébastien.
Nous nous endormons après dix minutes de lecture d’un chef d’œuvre, mais nous sommes imbattables pour faire savoir que nous le connaissons, les plus menteurs diront qu’il est leur livre de chevet.
On dirait qu’Aristote n’ignorait rien du mental de l’homme politique pour écrire « Qui chérit à l’excès, sait haïr à l’excès », sauf qu’il ne savait pas que ce monde là survit grâce à l’extrême prudence dont il faut savoir faire preuve, sans laquelle toute cohabitation est impossible.
Nos illustres sont des excessifs de l’ombre. Leur seule témérité reste la lettre anonyme, le bruit qu’ils font colporter par d’autres et l’art du bon mot comme venant spontanément à la bouche, alors qu’ils y avaient pensé la veille en se couchant.
L’excès en tout est un défaut, dit sentencieux, Mark Eyskens, qui visait les extrêmes, en oubliant que l’on peut aussi être extrêmement bête, tout en étant centriste, ce qui est aussi un défaut, bien que n’étant pas placé aux extrêmes.
C’est assez surprenant que pour illustrer cette époque faite d’excès, l’homme politique s’efforce à être aussi neutre qu’il le peut, sauf quand il croit tenir le bon bout, surtout en période électorale.
Même si les mesures qu’il propose dans l’euphorie d’une victoire électorale sont excessives, qu’on se rassure, elles ne seront jamais tenues.
Il y a ainsi un excès dans le mensonge et le laxisme qu’il n’assume pas.
Trump n’a pas inventé le discours trompeur et l’affirmation du contraire d’une vérité. C’est Hermann Goering affirmant à Hitler que jamais un avion Allié ne souillerait le ciel allemand. Quinze jours plus tard, Dresde s’envolait en fumée sous les bombes des Forteresses US.
C’est aussi Daladier descendant d’avion après une entrevue avec le chancelier qui annonçait aux gens ce qu’ils voulaient entendre, à savoir qu’une paix longue et durable allait régner entre les deux pays. Six mois plus tard, la ligne Maginot était contournée et l’armée française ridicule.

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On ne croit que ce que l’on veut entendre. Les excès de langage sont de loin plus facilement crûs que des vérités dites d’un ton plat et sans relief.
Chomsky était partisan d’un fanatisme bénin. C’est difficile d’être excessif avec modération. Pourtant nous avons en Belgique les trois quarts des stars politiques dans un excès immodérés. Ce sont tous ceux qui se sont succédé dans les votes leur assurant tant d’avantages et de traitements, qu’on voit bien la difficulté qu’ils ont de revenir en arrière à propos du cumul, des rémunérations simples et complémentaires, des immunités et des avantages tellement variés qu’on s’y perd.
C’est que voter ces avantages, sinon eux, tout au moins leurs grands ancêtres, et revenir dessus, c’est se déjuger.
C’est quand même le regretté Desproges qui aura le dernier mot, bien après son dernier soupir « Les deux tiers des enfants du monde meurent de faim, alors que le troisième tiers crève de l’excès de son cholestérol.

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