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Ô temps de travail, suspends ton vol !

Diable où sont passés les philosophes de l’humain ?
Pas de ces êtres voués à la découpe des instincts et des modes selon nos élites, le monde moderne en est rempli, mais de ces penseurs du ras de trottoir qui se débattent dans une jungle d’idées que ne connaissent pas les salonnards.
Puisque nous parlons d’un monde entièrement voué à l’économie, il est admis que des gens qui gagnent cinq, dix ou cent fois, les mille et quelques sous de la plupart des citoyens, prennent la parole et agissent à leur place, comme s’ils en avaient l’expérience, au nom de la démocratie !
Bon sang que Bourdieu nous manque !
On en aurait besoin pour remettre d’aplomb toute une série d’approximations directement venues des sphères dirigeantes.
Les élites hors sol se sont emparées de nous pour nous apprendre ce que nous sommes ! Un comble !. C’est fou comme elles n’ont plus rien en commun avec nous !
D’abord le temps de travail. Hormis celui que l’employeur paie parcimonieusement comme la durée reconnue, il existe bien d’autres « obligations de travail » non rémunérées.
Le travail domestique est de ceux-là.
Les travailleuses à temps partiel passent plus de temps en tâches domestiques, donc bénévoles qu’en travail salarié.
Les formes sociales primitives accordaient aux tâches domestiques et notamment au travail de la femme, une importance égale aux chasseurs-cultivateurs, époux, père et frères. Sommes-nous bêtes ? Notre haute civilisation a dû perdre quelque chose en route.

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Depuis que la politique est devenue cireuse de pompes de l’épicier devenu milliardaire, tout se ramène à l’individu. Ce qu’il y a derrière, ceux qu’il fait vivre, il a le libre choix de tout laisser tomber pour aller vivre sa vie sans aucune obligation ni de sa famille, ni des gens de son village, ni de ceux de sa province, pourvu qu’il reste accrocher à son salaire, à son standing, à l’estime de son employeur. Autre cas de figure, trimer à fond pour sa tribu, les promoteurs du système pensent qu’il a bien tort de le faire quand on n’a qu’un petit salaire… reste à faire semblant que la forme de capitalisme actuelle est tout à fait compatible avec la morale !
Liberté apparente du choix, les autorités se défaussent sur ce principe.
N’en déplaisent aux promoteurs du new-style sur le travail : les anglo-saxons maqués à l’Europe encore pour deux ans, la durée du temps de travail a baissé partout dans les pays industrialisés depuis la « belle époque ».
Pour nous faire croire que c‘est nécessaire de regonfler les horaires, nos managers ont saisi une armée de philosophes et de statisticiens afin de nous démontrer le contraire et d’insister lourdement sur un nécessaire redressement qui passe par l’allongement des heures de travail.
Ce qui était amplement suffisant après la guerre, pour une production dégageant des plus-values, ne l’est plus, à l’aire des avantages de productivité des techniques électroniques !
Cet arrêt dans la diminution du temps de travail, allant même vers une augmentation, ne serait en fait que le rapport de force entre les patrons et les syndicats. Les techniques et la productivité ne joueraient en rien les témoins faisant pencher la balance vers la diminution. La faiblesse des syndicats serait à la base du phénomène social rétrograde de l’augmentation du temps de travail.
On n’en peut déduire qu’une chose évidente et qui pourrait devenir cruciale en France, puisque Macron est déterminé à ajouter des mesures à celles déjà prises par la loi El Khomri « La durée du temps de travail ne relève pas du déterminisme technologique, mais du choix politique. »

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