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Tournez manège !

La démocratie de l'entre-soi à la française, s’est vérifiée une fois encore par le remplacement d’une bonne partie de « l’élite » existante par une autre. La nouvelle, est-elle différente de l’ancienne question études et mode de penser ? Si celle qui s’en va a l’expérience de la vie parlementaire, par contre l’autre à l’expérience du privé. Est-ce si contradictoire que cela ? On pourrait écrire à ce propos que la circulation des élites politiques fait l’effet d’un chauffage central, l’ensemble circulera à nouveau, quand le courant sera rétabli.
Des chercheurs au Cevipol (Presses de Sciences Po) se sont intéressés à la période de transition actuelle. Ils ne sont pas surpris du manège d’une élite remplaçant une autre.
Selon mon habitude de transposer de la France à la Belgique toute situation politique qui mérite examen, ce phénomène existe chez nous depuis longtemps, comme en France d’ailleurs, bien avant la macronmania. Il suffit de lire les titres obtenus par nos politiques, pour se rendre à l’évidence qu’il pleut des avocats, des juristes à titre divers, des médecins et d’autres disciplines universitaires, alors que les petits diplômes et les sans diplômes du tout, soit une grosse majorité de la population, ne sont pas représentés ou fort peu.
Avec le temps, ces personnels politiques diplômés se sont rôdés à des codes de bonne tenue et de langue de bois qui réduisent au strict minimum les bévues et les « coups » de sincérité. Ce langage ne s’acquiert plus à l’usage. Il s’intègre dans les cours de droit et d’économie politique, comme allant de soi.
Voilà qui refroidit l’esprit d’égalité entre les citoyens pour l’exercice de la démocratie et conforte la méfiance de plus en plus forte du corps électoral pour ceux qui le représente « en circuit fermé ».
Les élites luttant pour le pouvoir remplissent quasiment l’espace démocratique par des pertes de temps dans de faux débats, en tous les cas qui n’intéressent en rien les citoyens. Le plus clair des informations ne provient que des rapports de conflit entre les élites, c’est-à-dire qu’ils nous concernent fort peu.
Idéalisme et soif de domination symbolisent la volonté des jeunes et des vieux, les uns de prendre la place des autres, ces derniers d’empêcher les premiers d’y parvenir. Au bout de trois ou quatre mandatures, un appel d’air s’établit par extinction naturelle et retraite des élites, aussitôt produisant un remous d’aspiration et un déferlement, malheureusement très limités, d’où nouvelles sources de conflit d’égo.

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On s’ébaubit du renouvellement « prodigieux » causé par le raz de marée du parti LREM. A-t-on bien mesuré que certains futurs députés de dimanche prochain sont des transfuges du PS, des Républicains, des Écolos et de divers centre qui ont habilement changé de casaque pour intégrer l’écurie gagnante ?
Leur seul mérite ayant valu l’absolution de leur ancienne appartenance afin d’être intégrés dans la macronmania, c’est de faire partie de l’élite diplômée de façon « convenable ».
Cette manière uniforme de représentation en démocratie, par les élites de la France et de la Belgique, pose la question de la réalité de l’exercice d’un pouvoir inspiré directement par le peuple.
La tendance n’est-elle pas identique entre les deux pays de baptiser « populisme » une aspiration populaire à une autre politique ? Devant l’inutilité de rappeler aux élites ce que le peuple souhaite, ce dernier n’a eu d’autre moyen de se faire entendre que de synthétiser ses demandes en une seule : le dégagisme !

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