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L’émeute !

On l’observe en France, la presse écrite et télévisuelle s’est – sans avoir besoin de se passer le mot – résolument jetée derrière Macron avec la meute des supporters, d’autant que la droite s’est fracturée et que les éléments « modérés » de celle-ci se sont déclarés Macron compatibles.
Comme il faut bien que l’aspic morde, c’est naturellement sur la poignée de députés mélenchonistes qu’elle se concentre, d’autant que l’intellectualisme ambiant, dont se parent les journalistes, nourrit les illusions du public sur le type de démocratie de la Cinquième République que la France Insoumise conteste.
Le port ou non de la cravate au Parlement, quoi de plus anecdotique et, en même temps, de plus significatif, pour commencer le travail de dénigrement de la presse ?
De Catherine Nay à Olivier Duhamel en passant par l’historien Jean Garrigues et Pascal Perrineau, professeur à Science Po, le monde des commentateurs politiques est unanime, Mélenchon est un farfelu, quoiqu’on lui reconnaisse unanimement un talent oratoire.
On y associe volontiers d’autres élus de la France Insoumise, François Ruffin ou Clémentine Autain.
Ces journalistes désignent en réalité ceux qui dès la rentrée de septembre seront les seuls contestataires visibles de cette France d’en bas, majoritaire dans la réalité, mais minoritaire dans les faits et que le nouveau gouvernement s’apprête à saigner à blanc.
Qu’on ne s’y trompe pas, s’ils se font malmener en priorité quoiqu’ils ne constituent pas une grande force apparente, c’est parce qu’ils sont les seuls à pouvoir contester dans la rue au côté des syndicats, la démocratie confisquée par les privilégiés du pouvoir actuel.
Il sera très instructif de comparer la situation française, à ce qui se passera dans un an en Belgique, lorsque le PS aura perdu la majorité en Wallonie au profit du PTB, si l’on en croit les derniers sondages.

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Contrairement à la France Insoumise, le PTB sera incontournable pour la formation du gouvernement régional, sauf si tous les autres partis se groupent contre lui.
Cette possibilité en dit long sur la signification du vote obligatoire en Belgique et le choix laisser à l’électeur en France de l’abstention. Voilà pourquoi le MR se dit favorable à l’abrogation de cette obligation.
Placé dans l’alternative de monter au gouvernement de la Région ou être rejeté dans l’opposition, quel serait le choix du PTB ?
Dans les meetings de la France Insoumise, la possibilité de diriger une démocratie capitaliste et européenne a été maintes fois évoquée. Tous les schémas proposés démontrent l’incompatibilité d’un programme populaire, dans un environnement politique et économique hostiles.
Le PTB au pouvoir n’aurait d’autre choix que d’assouplir ou de modifier son programme devant des forces régionales et internationales liguées pour le faire échouer.
À plus ou moins brève échéance, ce parti serait conduit à suivre le chemin de Canossa du Parti Socialiste de Di Rupo. Moins volontairement il est vrai, mais avec les mêmes conséquences, l’affaiblissement progressif et une politique de compromis éloignant l’électeur du parti.
Autre sens serait de se voir investi de la confiance du plus grand nombre, pour mener une vive opposition à ce qui est de nos jours une politique agressive contre le peuple d’en bas.
Et peut-être bien que la sagesse venant par la frousse, les sphincters serrés, MM. Châtel, Lutgen et consort, maintenus au pouvoir par l’appoint des Rosés, lâcheraient du lest afin d’éviter l’émeute.
Car ce système dit démocratique est incompatible avec une vraie démocratie par le peuple dont il n’est que la caricature. Entrer dans ses pouvoirs de décision n’apporterait que des critiques unilatérales des gazettes, outils de propagande des propriétaires, pour un échec certain.
Gustave Flaubert, ce vieux bourgeois familier du salon de la princesse Mathilde (cousine de Badinguet), qui n’a même pas vu dans quel bain de sang la Commune de Paris finissait sous le coup des Versaillais, qui a lâchement abandonné à son sort son ancienne maîtresse Louise Collet après 1871 dans un Paris ravagé, Gustave Flaubert, donc, ce grand écrivain français, avait vu juste quand il ne reconnaissait qu’une seule manière d’en finir avec tous les establishment de tous les régimes et c’était…. l’émeute !

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