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L’heure des comptes.

Le dernier rapport de la FGTB sur le pouvoir d’achat et le revenu des travailleurs, chômeurs et pensionnés donne des chiffres évidemment beaucoup plus bas que le revenu moyen en Belgique. Cela signifie que quelques dizaines de milliers de hauts revenus et quelques centaines de milliers de moyens revenus tirent vers le haut la moyenne générale et donnent ainsi une idée fausse du pouvoir d’achat des classes défavorisées, qui elles sont en perte constante de niveau de vie.
La première des causes reste évidemment les mesures d’austérité et pas seulement, puisque la tendance générale en Europe est une pression sur les salaires et traitements d’une adaptation vers le bas généralisée dans les 27 pays de l’UE.
Le pouvoir d’achat des travailleurs, chômeurs et pensionnés est en baisse continue, régulière pourrait-on dire, depuis la crise économique de 2008-9, à partir de la décision de Didier Reynders, alors ministre des finances de financer les banques avec l’argent public, soit disant pour éviter des pertes d’emplois dans ce secteur, alors que depuis lors, on y assiste à des pertes énormes d’emplois pour restructuration.
L’évolution du pouvoir d’achat des Belges est inférieure à l’évolution en France et aux Pays-Bas depuis 1996 alors que la norme salariale et le blocage des salaires belges reposent sur une comparaison des salaires avec ces pays plus l’Allemagne. Cette comparaison a servi à justifier le saut d’index et le blocage des salaires. Dire que l’on vit « au-dessus de nos moyens » est donc absurde.
La consommation des ménages est repartie à la baisse encore plus significativement depuis le changement de gouvernement et les mesures pour favoriser l’emploi voulues par Charles Michel. Elles sont unilatéralement destinées à soulager la trésorerie des entreprises, sans qu’aucune reprise significative de l’emploi ait été effective, qu’une modeste diminution des chômeurs de l’ordre de 0,8%, après avoir redressé le total par le décompte des fins de droits qui ne sont plus repris dans les statistiques.

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Les achats de biens fabriqués ont reculé d’1,0%, tirés à la baisse par l'habillement plus de 5 % ! On n’a pas encore le résultat des soldes d’été, mais à entendre les commerçants, ce ne sera pas une année record. Les achats d'automobiles sont restés stables grâce aux véhicules d'occasion. La consommation de produits alimentaires diminue de façon régulière, ce qui ne concerne pas l’obésité des citoyens, mais la qualité et le genre de produits consommés.
Le pari de Charles Michel de rendre de l’emploi au pays, ce qui compenserait tout ce que l’État et les employeurs économisent sur le travail et le social est un leurre et est perdu d’avance.
La principale raison tient dans l’inéquation de temps entre les sacrifices demandés et les résultats (diminution du chômage). La décrue du chômage ne serait possible que dans deux ou trois ans, s’il y avait effectivement cause à effet. Or, les sacrifices, c’est tout de suite et sans aucune garantie qu’ils produiront l’effet demandé. Ce décalage produit une aggravation des différences entre les riches et les pauvres et en diminuant le pouvoir d’achat de ces derniers, enclenche plutôt l’effet inverse de la reprise.
Le citoyen ne demande pas que le personnel politique joue les vulgarisateurs en matière économique, il y a suffisamment d’experts pour cela.
Il souhaite simplement que les effets d’annonce soient moins des outils de propagande, pour entrer dans d’autres types de raisonnement et d’interrogations qui touchent à la démocratie.

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