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Comme un avion sans aile.

Ce n’est pas un succès de Charles-Elie Couture, mais des acrobaties aériennes d’un certain Steven Vandeput, le héros de l’air N-VA du très flamandisé gouvernement de Charles Michel.
Voilà quelques années qu’on mijote de remplacer les F-16 à bout de souffle réactif, par de nouveaux engins vrombissant.
Si j’écris quelques lignes là-dessus, c’est que ce truc sent l’arnaque et depuis longtemps.
En effet le marché est de 3,5 milliards d’euros, avec comme chacun sait, des petites pincées de piécettes de-ci, de-là, très discrètes parce que rigoureusement interdites.
Mais, il n’y a pas que ça. Ce grand marché est aussi l’occasion d’une grande rivalité des Régions, le rôle linguistique et les efforts des partis flamingants – officiellement la N-VA ne l’est pas ou plus – pour tirer la couverture un peu plus à soi.
L’état-major belge bien flamandisé comme il se doit depuis longtemps, les ministres de la défense (les deux derniers sont Flamands), un Charles Michel complètement assimilé à la Région flamande, ont concocté un cahier des charges pour les nouveaux appareils tout à fait conforme au F-35 américain qui a toujours eu les faveurs depuis Pieter De Crem, de tout l’aréopage (j’ai failli écrire « l’aéropage ». Je ne sais pas si le jeu de mot eût été apprécié.) de ces messieurs de la prudhommie bourgeoise et financière.
Ce choix s’explique pour des raisons apparentes et d’autres obscures.
Ces raisons sont anciennes. Elles sont en partie la cause de la rivalité d’André Flahaut, dernier ministre de la défense francophone et de Pieter De Crem sont successeur à l’époque dans ce ministère.
Outre les « pourboires » dont nous ne saurons jamais rien, le F-35 est déjà en service chez les Néerlandais. On sait que des tentations de lier notre flotte aérienne à celle de nos voisins du Nord est à la mode en Région flamande. Il est question d’un aéroport militaire en Flandre qui remplacerait Florennes ou Beauvechain, peut-être même les deux, le tout sous prétexte d’économie. Ce serait évidemment l’idéal avec un type d’appareil identique, de jumeler notre flotte avec l’autre, déjà qu’avec la N-VA le Nord est batave à cœur ouvert !
Comme par hasard les normes du F-35 ont été prises en considération depuis longtemps pour établir des plans d’action à l’Etat-major de l’OTAN. On le sait, l’OTAN est un copié-collé des us et coutumes de l’US Air Force en matière de défense aérienne. Ça tombe bien pour la N-VA qui aurait en horreur de voir les pilotes flamands se coltiner dans un appareil dans lequel se verraient quelques inscriptions en français, à côté du script tout en américain.
Le malheur pour nos stratèges du moedertaal, c’est que le Rafale – plus cher – est incomparablement meilleur dans tous les domaines que le F-35. C’est la Rolls de l’aviation de combat.

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Pour Bart De Wever, son principal inconvénient est le rapprochement inévitable d’entretien et de réparation avec la France. C’est tout à fait étrange que le F-35 ait ses constructeurs à plusieurs milliers de kilomètres de nos bases et que c’est justement un argument, alors que l’autre ne l’est pas.
Personnellement, l’aviation de guerre, je m’en fous. Par contre les 3,5 milliards d’€, il faut bien qu’ils viennent de quelque part, de nos vies austères et de nos salaires depuis l’économie mondialisée par exemple, et puisqu’il y a en plus un problème communautaire autant savoir pourquoi ?
Coup de théâtre. La France vient de bousculer la compétition pour la fourniture d'avions de combat de la Belgique, en retirant le Rafale de l'appel d'offres que lance Bruxelles pour le remplacement de ses vieux F-16. Le motif est clair: Paris juge l'appel d'offres calibré pour le F-35 américain, et n'a aucune intention de jouer les lièvres.
Que vont faire les flamingants, Charles Michel et Bart De Wever ont dû se concerter en secret, pour faire semblant d’avoir beaucoup réfléchi avant l’achat du F-35 ?
La décoration à un grade supérieur de la Légion d’Honneur, à titre étranger, par le président de la république Emmanuel Macron à Charles Michel est dans les conditions actuelles, sérieusement compromise.

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