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Après la fumée, restent les cendres !

Agnès Buzyn, ministre de la santé du jupitérien Macron, veut interdire la cigarette au cinéma. Comme les Francophones de Belgique ont très peu l’occasion de voir des films réalisés chez nous, force est bien de constater que ce que veut la ministre nous intéresse aussi. Ce qui m’embête, c’est la tournure que prend cette société, dans la restriction des libertés individuelles.
Les Autorités sont des baudruches pas franchement gonflées. Elles couvrent de leur molle enveloppe la société de consommation dont elles épousent les contours.
Elles s’occupent de tout, l’évolution des mœurs, la santé des citoyens et s’inquiètent des dangers que les musulmans, jusqu’au-boutistes, font courir à la civilisation judéo-chrétienne.
Cela nous vaut de fumer moins, interdiction de prendre des produits hallucinogènes ou euphorisants, des soldats armés en permanence dans les rues, jusqu’aux mœurs par l’interdiction de faire des allusions déplacées fussent-elles comiques à propos de l’homosexualité.
Il semble que nos capacités à gérer notre propre vie rétrécit.
On commence par la clope au cinéma. Interdite au nom du mauvais exemple, les gens sont-ils si vulnérables que ça au « plaisir » du tabac ? En voyant Emmanuelle Béart tirer sur une clope, en allume-t-on une aussi ?
Où sont les responsables ? Les injonctions à faire ou ne pas faire ne sont-elles pas insidieusement suggérées par la publicité ? Ne conviendrait-il pas avant de réduire l’usage du tabac au cinéma, de limiter les grands placards mensongers qui nous font acheter des produits à la limite du consommable, même si l’on ne voit plus le grand cow-boy Marlboro en griller une sur une affiche géante, le genre ayant été interdit?
Pourquoi ne pas trouver sur le bidon du désherbant au glyphosate, ce qu’on retrouve sur les paquets de cigarettes « ce produit peut vous donner le cancer » ?
Et l’hécatombe due à l’alcool, au « magnifique » vignoble français, n’en parlons pas.
La modération, c’est pour qui et pourquoi ?

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On voit bien où l’on va, vers une infantilisation inquiétante!
Il faudrait commencer par limiter la publicité sur l’alimentaire et la boisson, avant de tenir de grands discours sur l’hygiène et la santé. Ces discours devraient être remplacés par une vraie éducation. Le Belge moyen a besoin que l’école lui fasse changer sa manière de penser. Mais, les autorités sont-elles intéressées par le changement ?
La première des libertés, celle du choix conscient, est morte. L’économie de marché survit grâce à la volonté du pouvoir politique de ne pas développer, chez les jeunes, le sens de la critique. Après tout, Baudelaire nous a donné ses plus beaux poèmes sous l’emprise de l’opium.
Une autre facette de l’autorité est celle qui concerne l’homosexualité. Cette homosexualité est aussi vieille que l’humanité. Pourquoi faire semblant de la découvrir ?
Une certaine catégorie d’individus a toujours été réticente aux mœurs qui ne sont pas les siennes. Cette phobie à l’encontre de ceux ou de celles qui ne sont pas faits comme « tout le monde » s’est réfugiée chez les extrémistes religieux, toutes religions confondues, et c’est tant mieux pour la laïcité. Sauf qu’on veut clouer le bec aux zélotes sous prétexte que nous ne sommes pas assez armés pour ouïr des langages de haine. Alors, ils s’associent en sociétés secrètes pour balancer leurs poisons. On voit le résultat…
Les lois n’ont rien à faire dans les consciences des gens. La liberté de dire ce que l’on pense doit primer sur tout, même si cela heurte l’opinion. Restreindre le droit de dire des conneries, par la peur du gendarme, est une mauvaise méthode. Comment le zélote pourrait-il changer d’avis s’il ne peut entrer dans la controverse que sous l’épée de Damoclès d’une infraction ?
Les mœurs évoluent, la science aussi. Les bergers d’Achaïe au temps d’Homère, ne soufflaient pas toujours dans un aulos pour passer le temps. Les caprins pour seules compagnes, à la longue, leur donnaient des idées.
Après avoir éteint toute polémique sur l’homosexualité, reste la zoophilie. Ce sera pour le siècle prochain, avec les progrès de la science, quand la Chèvre de Monsieur Seguin pourra dire « oui, je consens » de façon consciente et réfléchie, au pied d’un autel rustique au milieu d’une forêt d’yeuses, comme celle de Saint-François. On a dit que la guenon de Michel Simon était jalouse des femmes qui approchaient le grand acteur. Pour le moment, cela est formellement interdit. Inutile d’insister, il faudra attendre encore un peu.
Reste à parler des militaires dans les rues et cette impression d’entrer dans un après « printemps de Prague » mais pour la bonne cause, pour nous rassurer. Une autorité molle s’appuyant sur l’armée afin de protéger le Belge moyen, ça va à demi. Quand on voit que c’est pour « contrer » un ou l’autre fondu qui croit que Mahomet lui recommande de cesser son commerce de shit, pour s’initier à la bombe artisanale, c’est faire la guerre de façon inédite. C’est surtout démontrer que la police manque d’efficacité.
Et si l’autorité molle prenait du goût à s’endurcir ?

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