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Arrêt sur image en République.

Il se passe quelque chose d’étrange en France dans l’ensemble des partis et des rapports entre « La République en marche » et le pouvoir incarné par Macron, son chef.
D’abord les partis.
Le séisme provoqué par Les Républicains (droite) qui ont perdu avec leur candidat Fillon, les élections à la présidence de la République qu’ils ne pouvaient pas perdre, est loin d’être terminé. Laurent Wauquiez ne fait pas l’unanimité des têtes de gondole, mieux, il divise plus qu’il unit. Sa candidature à la présidence du parti est assurée comme certaine aux élections internes en décembre. Le degré de participation des LR en règle de cotisation reste une inconnue. Une partie et non la moindre de cette formation politique s’est déjà positionnée en faveur de Macron. Ce qu'il reste de cette droite craint la réaction en décembre d’Alain Jupé et de Valérie Pécresse devant un Wauquiez clivant et frisant des prises de position trop extrêmes pour eux.
Wauquiez a eu jusque là un parcours en dents de scie, voulant rassurer tout le monde et ne convainquant personne, sauf du côté de la droite nationaliste et intégriste. Il semble vouloir jouer la séduction d’une partie des membres du Front National, déçue depuis la prestation de Marine Le Pen à l’entre deux tours des élections contre Macron où elle s’était montrée définitivement inapte à occuper l’emploi.
La gauche est aussi au plus mal, avec un PS en voie d’extinction, quoique les partis ne meurent jamais, celui-ci est entré en léthargie. Valls est passé chez Macron, Hamon veut créer un parti en dissidence avec le PS et les irréductibles hollandais sont devenus des fantômes qui ne hanteront plus bientôt les couloirs du siège du parti de la rue de Solferino, mis en vente.
La France Insoumise de Mélenchon n’est pas au mieux de sa forme non plus. Son chef, Mélenchon n’a-t-il pas reconnu qu’il avait perdu la première manche contre Macron, devant l’essoufflement des manifestations de rue et le peu d’enthousiasme des syndicats et du parti communiste, de se concerter pour la manifestation de fin novembre ?
Toute proportion gardée et avec l’humilité qu’il convient dans une comparaison hasardeuse, il est un peu comme « Richard III », avec l’impression de prêcher dans le désert. Peut-être bien parce qu’il s’agit d’un prêche et que les gens ne supportent plus qu’on leur dise de façon obsessionnelle que le capitalisme conduit à l’abîme, ce que croient pourtant profondément Mélenchon et plus modestement votre serviteur.

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Dans ces conditions que faire ?
Honnêtement, persister dans ce que l’on croit et ne pas mettre de l’eau dans son gros rouge, quitte à déplaire à la mode et au temps présent.
Oui, mais la démocratie, pas celle dont on rêve, mais celle que l’on vit, survit dans la statistique et la force du nombre. Il faut bien reconnaître qu’outre des médias surpayés pour soutenir la propagande d’un libéralisme orienté vers la mondialisation économique, l’opinion est très éloignée de croire aux désastres futurs de la dite économie.
Enfin, comptabiliser les erreurs des gouvernements et les glissements vers l’abîme des populations paupérisées n’a jamais enthousiasmé les foules, outre le noyau des partisans éclairés de la France Insoumise.
Marcher au coup de colère et à la brusque envie de tout casser suite à la réaction simplissime des gens, n’est pas une politique non plus.
Reste le parti au pouvoir – si on ose appeler ainsi « La République en Marche – qui est plutôt une association disparate en faveur d’un homme et de son programme, dont on juge à présent qu’il serait plutôt de droite que de gauche. En effet, cent marcheurs annoncent leur démission du parti présidentiel. Ils dénoncent l'absence d'un mécanisme de régulation au sein de LREM, ainsi que le manque de démocratie interne.
« La fronde gronde à La République en Marche avant le Congrès » titre « Challenges » de l’excellente journaliste Ghislaine Ottenheimer.
Que voilà une drôle d’Assemblée avec le parti majoritaire qui n’est pas là pour faire un travail parlementaire, c’est-à-dire poser des questions, proposer des lois, apporter des amendements, mais seulement voter pour approuver les yeux fermés les lois proposées par le premier ministre, dictées par le président Macron.
Un parti qui n‘en est pas un, avec pour conséquence des parlementaires qui n’ont aucun contact, ni aucun repère, enfin la plupart, avec la population qui les a élus, voilà bien une nouvelle manière de pratiquer la démocratie et le travail parlementaire !
Enfin, certains élus de cette formation ne s’en remettent toujours pas de la désignation par la présidence de la république de Christophe Castaner, candidat unique et imposé sans discussion à la tête de LREM ! La déception croissante d'une partie des macronistes est patente.
La France connaît une période d’incertitude. Aucun parti n’est assuré de rien, même pas celui de la majorité actuelle.
Au moins les français sont inquiets pour leur avenir, ce n’est pas comme en Belgique dont la placidité du Bleu-Blanc est légendaire.

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