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La Greoli…

…comme on dit La Callas. Celle-ci est un sacré numéro !... Oh ! céleste « Alda » chanterait Pavarotti dans une version CDH d’Aida. M’ame Greoli partage avec la diva grecque, non pas la voix, mais la présence, car, on ne voit plus qu’elle en ce moment, la rondeur généreuse d’une Pauline Carton mieux nourrie.
Benoît Lutgen adore être le deus ex machina de créatures de son parti qu’il propulse à l’avant plan, sans qu’elles passent par un bain d’électeurs, trempées d’une autre manière pour que l’acier fût forgé.
Le suffrage du Belge moyen est acquis d’avance pour la non-réforme et le conservatisme, pourquoi tomber dans des formalités, quand on est moderne ?
Ainsi, Alda lui doit tout et lui est redevable d’un parcours inédit qui n’aurait pu être sans lui. Cette façon impériale de diriger le CDH lui est venue à Benoît de la longue attente qu’il endura sous Joëlle Milquet, avant d’atteindre le goupillon pour l’onction d’eau bénite dans sa marche à l’autel.
L’impétrante Alda rayonne de l’intérieur, à défaut d’offrir cet extérieur aimable qui plut au magazine Vogue, quand Milquet exposait sa plastique aux yeux extasiés de ses fidèles.
C’est le quart d’heure de gloire d’Alda Greoli, la voilà en majesté sur un vitrail à l’Élysette.
La dame avait bien caché son jeu. Elle échappe à tout contrôle, y compris celui du chef !
Ce qui fait écrire au « Vif l’Express « Elle monte, elle monte, Alda Greoli. D'abord à la Fédération Wallonie-Bruxelles, puis à la Région wallonne, la ministre passe à l'avant-plan du CDH, sous l'impulsion de Benoît Lutgen. Une femme politique, pas comme les autres ? ».
La ministre est bien symptomatique d’une époque qui magnifie la démocratie, tout en la méprisant. En effet, madame Greoli n’a jamais été élue par le peuple pour siéger à une quelconque assemblée. Ce qui ne l’empêche nullement de prendre au nom de nous tous, des initiatives contestables qui concernent notamment, les dotations et subventions accordées dans des lois cadres, pour les Arts en général et les théâtres en particulier.
C’est un nouveau système de gouvernement qui à l’avenir sera de plus en plus fréquent dans un pays où l’électeur n’a plus sa tête à lui. C’est ainsi que malgré l'avis positif de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA), Alda Greoli refuse de transmettre la composition de son cabinet ministériel depuis le début de la législature en cours. En agissant ainsi, elle enfreint les lois belges et les directives européennes sur la transparence ainsi que l'article 32 de la Constitution.
Apparemment, elle s’en fout et poursuivant sur sa lancée, on se demande qui l’arrêtera ?
S’il y a bien une chose déjà controversée et passablement décriée surtout de la part des artistes isolés qui créent, tout en étant obligés de se garder de la faim en travaillant à un emploi annexe, c’est bien le pouvoir régalien qu'ont l’État et son ministre délégué de distribuer l’argent de la collectivité à des « artistes ou à des institutions à but artistique ».

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La voilà à l’aise défaisant le cordon de la bourse et tel César, récompenser celles et ceux qui lui semblent avoir droit à ses faveurs, ses prédécesseurs faisaient pareil, mais avec la prudence qui s’impose en matière de jugement de valeur dans une pétaudière aussi controversée qu’est l’art contemporain dans le politiquement correct.
Or donc, le 23 novembre, la Ministre de la Culture Alda Greoli dévoilait les 236 nouveaux contrats-programme octroyés pour la période 2018-2022 dans le domaine des Arts de la scène, comprenant les secteurs du théâtre, de la danse, du cirque et des arts de la rue, de la musique et pour la première fois, celui du conte. Le montant total de ces nouveaux contrats-programme s'élève à 93 millions d'euros par an. Parmi les 236 opérateurs culturels concernés, 42 bénéficieront pour la première fois de cette aide financière.
Le tout sans passer par des comités, des jugements de gens plus compétents qu’elle i
C’est connu, les théâtres, opéras, conservatoires et autres institutions préservant l’art du trombone ou de la harpe, du bien dire et du bien gigoter, selon la société de consommation bourgeoise à jamais, auront l’assurance de couler des jours tranquilles.
N’est pas subventionné qui veut. La liste des « pupilles » de la Nation, n’est pas exhaustive.
Après les distributions « nécessaires », viennent les arbitraires à la tête du client. C’est la foire d’empoigne dont le théâtre Arlequin de Liège fait les frais. Madame Alda Greoli condamne presque José Brouwers à déguerpir de la rue Rutxhiel, de même une autre scène située à Charleroi est condamnée à licencier.
Je ne prétends pas jouer les parangons de l’art. Chaque époque à ses chouchous qui représentent à défaut d’innovations et de trouvailles, la société bourgeoise qui tient l’attelage en mains, étale ses goûts sans complexe, dans la parfaite sérénité de l’imbécile instruit qui voit tout de son nombril universel.
On sait comme Flaubert fut ignoré de son vivant, voire traité de « simplet » par sa nièce, madame Commanville, que Rimbaud fut condamné à n’être qu’un misérable aventurier, que Sade était un personnage sulfureux et qu’il l’est resté, un peu comme Céline, peu ragoutant antisémite, que ces génies n’auraient évidemment pas reçu un kopek de notre diva, mais tout de même, ne serait-il pas temps qu’on entende autre chose que la clarinette CDH d’un ministère de l’inculture ?

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