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Delahousse sur canapé.

Petit retour sur la politique française, après le coup de brosse à reluire de Laurent Delahousse dans son interview au président Macron.
Ce qui n’empêche pas certaines comparaisons avec nos « grandes voix » comme Deborsu appelle ses chéris du dimanche midi.
Chez les Français le décalage est criant entre avoir devant soi Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen et les représentants du pouvoir, dont l’incarnation suprême est Jupiter Macron.
La déférence accordée à qui est au pouvoir n’est pas si visible en Belgique, pour la bonne raison que l’incarnation du pouvoir est en réalité celui qui n’en a pas, c’est-à-dire le roi. On n’interview pas le roi sur la politique, donc on supprime l’essentiel des éléments de comparaison. Par contre, il est évident qu’on n’interview pas Charles Michel, comme on interview Raoul Hedebouw.
Reste le ton de Delahousse, et les répliques de son hôte au diapason.
Cette déambulation dans le palais, ressemblait à celle de Louis XIV faisant visiter ses jardins de Marly en 1708, au financier Samuel Bernard.
Mélenchon a bien raison de comparer l’interview du 1er des Français, avec le traquenard dans lequel l’avait poussé France 2 dans son émission politique du jeudi.
Les rites du passe-plat au pouvoir en place servent aussi Charles Michel, d’autant que la partie francophone tire son expérience de la façon de faire française et que le côté pointu des journalistes flamands n’arrive à notre connaissance que par un magazine en ligne Daardaar pour les lecteurs qui ne sont pas bilingues, les autres journaux se gardant bien d’égaler leurs collègues flamands.
Pour le reste, il serait très facile d’adapter les questions à poser et que l’on n’a pas posées au président Macron. Il suffit de les transposer à la sauce belge, les interrogations sans réponses étant les mêmes.
Quand le Président parle de « la finance au chevet du climat », il est assez gonflé, puisque entre 2014 et 2017, les grandes banques ont financé à concurrence de 630 milliards de dollars des entreprises du charbon et que pour maintenir encore quelques temps les centrales nucléaires, il va falloir à Macron 100 milliards d’euros pour le grand carénage des centrales. En Belgique, le trafic des banques dans ce qui est contraire à la politique pour le climat n’est pas triste non plus. Quant au nucléaire, Michel pratique la galéjade, comme son père. 2025, s’il survit à son gouvernement, ce sera pour un autre puzzle, même si ce sont toujours les mêmes, ils se seront arrangés autrement sur un autre programme. On connaît Charles Michel, vous ne connaissez pas encore Michel Charles.

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Autre mimétisme, quand Delahousse tente de faire passer Macron pour le contraire de Donald Trump sur la scène internationale, c’est bien le président français qui soutient la création d’une Europe de la défense imbriquée dans l’OTAN, l’alliance militaire dirigée par les États-Unis, exactement comme notre américanolâtre du MR. C’est écrit noir sur blanc, dans une lettre sur l’Europe de la défense, lors d’un sommet UE-OTAN du 5 décembre.
Le budget en faveur des riches va être voté définitivement la semaine prochaine en France, alors qu’un rapport sur l’explosion des inégalités au niveau mondial est publié. Il faut bien ne s’en prendre qu’à nous-mêmes, puisque Charles avait blousé tous les francophones en signant un accord avec la N-VA pour un ensemble de mesures qui va s’échelonner sur la législature et qui a commencé avant Jupiter, quand Sganarelle Hollande était encore à chercher un truc pour être réélu, en augmentant la TVA sur l’électricité ce qui donne à la Belgique l’éclairage le plus cher d’Europe !
Cette comparaison, entre le cireur de pompes Delahousse et nos valets au plumeau remplaçant le stylo, montre où en sont les médias francophones.
Je laisse la parole à Mélenchon « Les médias devraient permettre le débat contradictoire en traitant de la même manière les différents courants politiques. Ici, certains sont présentés avec une hostilité systématique quand le pouvoir jouit d’une très grande complaisance. Il convient, dans l’intérêt du débat démocratique de rééquilibrer les choses. Je crois que la création d’un conseil de déontologie du journalisme sera un premier pas dans cette voie. »
Cocorico, on a quelque chose d’approchant en Belgique. Ce que Mélenchon voudrait en France, c’est un vrai conseil de discipline. À vrai dire « l'AGJPB/AJP » est plutôt un syndicat de défense représentant la profession, qu’un aréopage discutant de l’éthique et qui tranche des litiges. On y pratique plutôt la belotte bridgée que le débat entre menteurs et diffamés.

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