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Le PS sur le fil.

Et si le virage à gauche des centristes de la direction du PS cachait autre chose, derrière les 170 résolutions du Congrès de Liège du mois de décembre dernier ?
Une fêlure plus profonde entre les dirigeants qui vivent d’emplois politiques et le reste des militants ?
Les positions sociales-démocrates des gens du PS qui se sont frottés aux forces libérales dans des entreprises communes de gouvernement, ont progressivement glissé vers des positions sociales-libérales dont il leur sera très difficile de sortir, même poing levé dans une attitude de combat, comme on les a vus à Liège.
Cela s’explique très bien par ce qu’il leur faudra d’abnégation et de sacrifices pour abandonner le monde du compromis dont ils ont été les artisans, entre la condition ouvrière qu’ils ont quittée et le monde feutré de l’argent qu’ils fréquentent toujours.
D’autant qu’ils n’ignorent pas que les trois quarts des 170 résolutions les empêcheront de conclure le moindre compromis pour la formation d’un gouvernement avec le MR et le CDH.
Bien dissimulé derrière Di Rupo reste pourtant une sensibilité que Jean-François Kahn qualifie pour le PS français de néo-réactionnaire, néo-maccarthyste et de néo-cléricale, pour ne pas dire de néo-raciste, et que l’on peut très bien attribuer au PS belge.
Outre la partie ouatée réservée à l’élite du parti un autre cancer ronge les directions et les militants du PS.
Un divorce entre l’attachement au sol, aux gens qui l’occupent et l’esprit universel d’un socialisme qui s’ouvre au monde depuis la philosophie des Lumières, jusqu’au triomphe de Lénine en 17. La crise musulmane dans son débordement sur l’Europe, aux conflits sanglants que cette religion provoque, en est pour moitié la cause, l’autre étant l’immigration des peuples d’Afrique vers l’UE.
C’est parce qu’aujourd’hui nous n’avons plus de journalistes qui rapportent honnêtement ce qu’ils voient et entendent, c’est dommage car le public saurait que le racisme latent qui couve dans la société libérale est aussi d’actualité dans la mouvance des socialistes.
C’est-à-dire qu’entre le libéralisme d’un Charles Michel mâtiné d’un certain nationalisme du conservateur Bart De Wever, il n’y a pas beaucoup de différence avec un Di Rupo soi-disant « gauchiser » par Laurette Onkelinx. André Flahaut résume assez bien les deux tendances, par l’image qu’il projette de sage conservateur et finalement d’homme prudent, refusant d’entrer dans des polémiques dangereuses pour l’unité de son parti.

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Pour tenter de détourner les travailleurs pauvres de toutes revendications, on a vu les socialistes lorsqu’ils étaient au gouvernement faire chorus avec les libéraux sur les grèves à répétition et tentant de faire croire qu’on pouvait à la fois revendiquer des améliorations de la condition ouvrière et poser en ouvrier modèle ne désertant jamais la profession qu’il exerce pour le compte d’un employeur « qui a aussi des problèmes ».
On a même vu des dirigeants du PS tenter de faire oublier la lutte des classes en assimilant celle-ci à une forme de racisme.
Reste que c’est difficile aujourd’hui d’échapper à des questions qui touchent à la religion musulmane et à l’immigration.
Le racisme commence-t-il à partir du moment où l’on répertorie les différences et l'antiracisme à valoriser les différences ?
C’est un débat que les partis ne veulent pas avoir pour ne pas susciter des schismes qui les affaibliraient. Le Ps n’échappe pas à la règle. Son concept de liberté à accepter tout débat de société, pourtant aurait dû le déterminer à y consacrer un ajout des 170 propositions de son Congrès.
Ce serait justement le moment de réaffirmer l’universalité des hommes à un moment clé de notre civilisation en complet désarroi, dans la guerre de tous contre tous dans le capitalisme mondialisé, d’aider au progrès de la reconnaissance à l’égalité entre les sexes, de confirmer la priorité de la laïcité sur toute religion dans la gestion des États et de la vie publique.

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