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L’intérêt à taux zéro !

En économie « normale », il y a un mot interdit depuis au moins huit ans : INFLATION !
Comme rien n’était vraiment réglé et qu’on n’est jamais sorti de la crise de 2008/9, en Europe on s’est dit que ce serait plutôt commode de faire comme si tout allait bien. C’est une méthode qui, par le passé, a remporté quelques succès. L’apparence de prospérité générale, d’irréelle peut devenir réelle par l’effet d’une euphorie qui n’a rien à voir avec la situation.
Seulement, il y faut la finesse d’estimation d’un prêteur sur gage pour jauger les appétits de consommation, afin que la masse laborieuse n’achète pas à tort et à travers produisant de l’inflation par sa seule demande, notamment par le crédit.
Voilà pourquoi, dans ce système, l’Europe joue le jeu pervers de favoriser les classes possédantes, afin de contenir les appétits de la base : une prospérité ciblée pour "une élite", excluant le reste de la population.
C’est assez hypocrite, mais assez simple dans le fond. Tout ouvrier ou employé en-dessous de trois mille euros par mois fait un marché de dupe en souscrivant à l’économie de l’Europe dans sa démarche actuelle.
Les États se dont donc mis à combler leur déficit par des emprunts. Ainsi, on n’a pas touché à grand-chose dans l’organisation, les coûts du social et de la démocratie, les taxes et impôts des grandes fortunes, etc. Tout juste a-t-on un peu serré la vis dans les salaires et alourdi les TVA, pour faire peur aux masses, afin qu’elles ne revendiquent pas de meilleures conditions de vie, comme expliqué ci-dessus.
On avait vécu à la fin des années 90 un petit aperçu de ce que pouvait être une inflation continue, et on n’avait pas envie de recommencer.
Pour réussir des emprunts à effet zéro, les banques européennes ont suivi les consignes de la BCE et réduit l’intérêt à un taux de mendicité. La petite épargne n’a pas cherché de meilleurs rendements et les banques ont pu gérer des milliards à l’aise, au point que certaines envisageraient même de faire payer un loyer à l’argent placé supérieur au rendement !
Les États ont bien reçu la fameuse consigne des 3 % maximum de déficit du PIB, ni la Belgique, quoiqu’en dise Charles Michel, ni la France, l’Italie, l’Espagne le Portugal, etc. n’ont respecté cette consigne, qui ne repose en réalité sur rien de précis, si ce n’est au départ une remarque de Laurent Fabius, lorsqu’il était ministre des finances, il y a très longtemps.
Tout baigne et risque de baigner longtemps dans la même saumure. L’endettement à 0% d’intérêt est un investissement. Mais pour cela, il faut être certain que ce 0% soit à vie.
Or, ce n’est déjà plus le cas des États qui ont perdu la confiance des banques centrales comme la Grèce.
Et si demain les taux d’intérêt repartaient à la hausse et ce non plus pour pénaliser les mauvais payeurs comme la Grèce, mais tous les États endettés ?

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L’Allemagne exceptée, tous les États européens seraient en faillite et dans l’incapacité de rembourser ne serait-ce que l’intérêt du capital emprunté !
Et c’est cette crise qui nous pend au nez, que redoute les partis favorables au système actuel avec le dollar roi et l’ouverture des marchés, dont le MR et même le PS sont les chauds partisans (le PS dans une moindre mesure, depuis qu’il est dans l’opposition).
L’inflation par les coûts pourrait faire place à l’inflation par la dette.
Sauf que les taux d’intérêt peuvent très bien augmenter, sans que les États endettés soient en mesure d’y répondre par l’inflation organisée, à cause de l’euro. Il faudrait pour cela que l’Europe toute entière, entrât dans la combine.
Quelle que soit son origine, une augmentation des coûts ne peut être répercutée dans les prix, si en face il n’y a pas de demande suffisante pour supporter cette augmentation.
C’est là où le programme d’austérité joue à plein contre ceux qui l’on décidé il y a dix ans.
Dans une inflation programmée pour réduire les effets de la dette, ceux dont les salaires ont été maltraités jusque là, dans la politique du gouvernement Michel, l’inflation voulue pour des raisons budgétaires affame ceux qui sont dans des situations financières précaires.
Ce n’est pas le moment quand les grandes surfaces suppriment les petites mains et les caissières, quand les intérimaires alternent les périodes de travail et de chômage, que la pauvreté est le lot de quatre pensionnés sur cinq, qu’on se mette à jouer avec l’économie.
N’oublions pas que les élections auront lieu l’année prochaine. La clique des satisfaits au pouvoir, doit croiser les doigts pour que les taux d’intérêt restent stables jusque là.

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