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Ah ! les honnêtes gens…

Didier Reynders n’est pas seulement blanchi sous le harnais, il est blanchi par les blanchisseurs d’État de la Commission dans l’affaire du Kazakhgate.
C’est à propos du dossier Tractebel auquel était mêlé le trio de milliardaires kazakhs : Patokh Chodiev, Alijan Ibragimov et Alexander Mashkevitch que l'Elysée souhaitait tirer d'affaire, afin de conclure un important contrat militaire avec Astana. L'ex-président du Sénat Armand De Decker en sort moins bien blanchi que son collègue à cause de la poudre anti-redéposition qui n’a pas bien nettoyé l’illustre dans ses ultimes et secrets fondements. Il va devoir passer dans une seconde machine, plus judiciaire, celle-là, mais c’est pour dans tellement longtemps que nos petits enfants ne s’en souviendront pas.
Si le public a l’impression que l’état de Droit en a pris un coup dans le machin judiciaire, ce n’est qu’une impression, tant les nouvelles mesures sur la visite domiciliaire des chômeurs, pour traquer le cohabitant dans ses derniers retranchements, est en bonne voie de finition.
Si l’affaire du Kazakhgate traîne des pieds, c’est que les suspects bleus jurent tous qu’ils sont innocents. La justice hésite. C’est normal, au-dessus d’un certain standing la Justice a toujours hésité, afin de ne pas nous priver des compétences de cette catégorie de citoyens.
De Decker en prison, vous ne voudriez tout de même pas voir au chômage son chauffeur et sa femme d’ouvrage !
Sollicité comme avocat par une équipe de l'Elysée, Armand De Decker serait intervenu auprès du ministre de la Justice Stefaan De Clerck, pour arranger « les bidons », faisant ainsi son complice du garant des Lois ! Allons donc, en Belgique, vous rêvez ?
Forte de ces considérations, la commission d'enquête n'a débouché sur rien, il va de soi. On est en plein renouveau politique. Charles Michel reconstruit l’hymen de la virginité libérale, est-ce le moment de revenir sur les abominations d’un lobbying mouillant la crème du politiquement correct ? Le lobbying est apparu en filigrane tout au long de ce dossier. Heureusement la finale est l’apothéose ! Le rapport ne permet pas de conclure à la piste française ou à celle des diamantaires influençant le vote au parlement, en 2011 ! La loi de transaction pénale élargie qui, à peine votée, a profité aux Kazakhs est une pure coïncidence.
Le disculpé, Didier Reynders, ne veut pas en rester là. Tout le monde assure depuis des années, qu’il est dépourvu d’honneur, Reynders veut le laver dans le sang, preuve qu’il en a un. Ceux qui dans la Commission ont douté de lui vont le payer cher. Ah ! mais...

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Justement, le président de la commission, Dirk Van der Maelen (sp.a) est le perfide qui ose garder un doute sur la « bravitude » libérale. N’a-t-il pas présenté jeudi un rapport alternatif concluant à l'immixtion d'un "réseau bleu" dans le Kazakhgate ? Les MR sont bien polis, patients et tout, mais faut pas qu’on les suspecte trop longtemps, le bas-fond remonte. Ils n’ont rien perdu des jurons et des mots blessants de leurs origines, quand ils attroupaient déjà les imbéciles autour de leurs estrades bleues, grâce à l’invective fleurie.
Les porte-fanions Clarinval, Damien Thiéry et Gilles Foret de la garde libérale ont sonné la charge. Aux dernières nouvelles, M. Van der Maelen relève de la psychiatrie. Non, mille fois non, Didier Reynders n’est pas le diablotin secret du "réseau bleu" !
Mais à cette dénonciation d’un déviant, il fallait que l’outragé vint lui-même laver son honneur soudain défraîchi par l’innommable.
« Accuser un homme sans preuve est un acte infamant", a précisé David Clarinval, chef de groupe MR à la Chambre. » Ah ! j’adore ce patronyme « Clarinval ». Il fleure bon le 18me siècle littéraire, la marquise de Merteuil, le vicomte de Valmont et la présidente de Tourvel, tout y est. David Clarinval serait dans le rewriting des Liaisons dangereuses, un ami très intime de Valmont décapsulant les trois personnages alternativement, dans une lettre d’aveu.
Mais oui, Didier Reynders et Armand De Decker ont bien connu Catherine Degoul, avocate de Patokh Chodiev, au sein de l'équipe constituée par l'Elysée du président Sarkozy.
Didier-la-vertu ne pouvait pas ignorer la manœuvre du président français, déjà impliqué dans tellement d’affaires que ce n’est pas impossible qu’il ne se souvienne pas réellement de celle-ci.
C’est peut-être le grand chef blanc qui aurait arrangé le coup avec Bel Armand !
Les grands de ce monde n’écrivent pas, ne laissent pas de traces, rien que des allusions vocales à double sens, alors comment voulez-vous qu’un juge, bourgeois jusqu’à l’os, trouve la moindre preuve pour inculper ce ramassis d’honnêtes scélérats ?
Prudent malgré tout, Didier Reynders avait confirmé l'existence de ce contact au Sénat, portant sur le congolais Jean-Pierre Bemba. Brave Bemba ! Dame, on peut nier tout comme un beau diable, sauf ce qui est écrit dans les agendas. C’est à cause de Bemba que Reynders, soudain grisé par un rôle possible en Afrique, aurait rencontré Mme Degoul, à la demande de M. De Decker.
Quant au courrier de Mme Degoul à l'Elysée, suivant ce contact, et faisant un lien avec le Kazakhgate, courrier dont elle dit avoir remis une copie à M. Reynders, l’administration Reynders n'a pas trouvé trace de ce courrier.
On connaît les entrées prioritaires de Reynders dans les gazettes « honnêtes » du royaume. Aussitôt lavé des vulgarités et des insolences du socialiste Vander Maelen (s.pa), Didier n’a pas résisté à son désir de répondre aux invectives de son collègue.
Là, les journaux divergent. Certains prétendent que Reynders dénonçait comme crapuleuses les déclarations du socialiste flamand, d’autres prétendent que c’est la personne même du président de la commission que Didier trouvait « crapuleuse » !
Dans le nouveau langage libéral, je suis un salaud d’avoir écrit ses lignes. Le socialiste Vander Maelen, un crapuleux.
C’est le nouveau visage du libéralisme fleurdelisé. Ce n’est pas le règne de Philippe 1er, mais celui de Louis XIV.
À quand les lettres de cachet ?

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